La lutte de pouvoir entre Paolo Violi & Nicolo Rizzuto
Les origines de la decina de Montreal
Au Canada, alors que Stefano Magaddino et la Famille de Buffalo contrôlent une partie du territoire de l'Ontario dans des villes comme Hamilton, Guelph ou Burlington, son cousin Joseph Bonanno, boss de la Famille du même nom basée à New York, contrôle le territoire du Québec avec la ville de Montréal. Bien qu'il y ait des intérêts depuis les années 30, ce n'est qu'en 1953 que Bonanno va instaurer officiellement une decina dans la metropole. Et pour ce faire il va y envoyer un de ses plus proche capo, Carmine Galante.
Le choix de Galante n'est pas dû au hasard. Il connaît déjà très bien la ville car il y fait des allers-retours depuis 1945 pour ses affaires. Comme beaucoup d'autres truands de l'époque, Galante est également recherché pour être auditionné pour les audiences du Sénateur Estes Kefaufer. Bonanno choisi donc d'envoyer son "poulain" là bas. Outre le fait de contrôler les maisons de jeux, bordels ou cabarets, le principal intérêt pour la famille de s'implanter à Montréal est que le port est une des principales porte d'entrée vers les USA et que depuis plusieurs années des gangsters Corses ou Marseillais y font transiter de l'heroïne. Un certain nombres de truands Français sont déjà bien implanter dans la ville et ne parlant pas ou très peu l'Anglais, ils peuvent communiquer avec les truands locaux, principalement les frères Giuseppe, Frank et Vincenzo "Vic" Cotroni.
Galante va donc recruter les frères Cotroni et un certain nombre d'autres individus pour former une decina. Malheureusement pour lui, Galante est surveillé de près par les autorités Canadienne et il est définitivement expulsé en 1958. Salvatore Giglio, membre du crew de Galante à NY, assurera brièvement l'intérim entre 1957 et 1958 mais sera lui aussi expulsé du pays. Après que Vito DeFilippo assure brièvement la transition, Vic Cotroni sera officiellement capodecina vers le début des années 60.
La mafia de Montréal à une certaine spécificité, car bien qu'étant sous l'autorité des Bonanno dont elle est compte un vingtaine de membres de diverses origine Italienne (Siciliens, Calabrais comme les Cotroni ou d'autres régions d'Italie), elle bénéficie d'une certaine autonomie et se compose également d'une vingtaine de membres de la mafia venu de Sicile, principalement de la province d'Agrigente et qui doivent répondre au capodecina en place, Vic Cotroni.
Si les années 60 vont se dérouler sans trop de problème malgré quelques accrocs avec la justice, les années 70 vont en revanche être très tendue entre un Calabrais et un Sicilien tout deux membres de la decina et la fin de la décennie verra un changement de règne au sein de la mafia Montréalaise.
Paolo & Nicolo
Le début des années 70 va donc voir rapidement des tensions apparaitrent entre Paolo Violi, bras droit de Vic Cotroni, et Nicolo Rizzuto, un membre de la decina natif de Cattolica Eraclea dans la province d'Agrigente en Sicile. Tout deux ont des racines bien ancrées dans la mafia.
La famille Violi est originaire de Sinopoli dont le père Domenico y était un membre important de la 'ndrangheta avant d'immigrer en Ontario en 1951. Après une histoire de meurtre en 1955 envers un dénommé Natale Brigante dont il sera acquitté, Paolo s'installe à Montréal en 1963 et épousera 2 ans plus tard Grazia Luppino, la fille du boss de la 'ndrangheta d'Hamilton, Giacomo Luppino.
Paolo Violi |
Quant à Rizzuto, il a quitté la Sicile pour s'installer à Montréal en 1954 avec sa femme, Libertina Manno, fille de Antonio chef de la mafia de Cattolica Eraclea. Son père, Vito, avait également tenté de s'installer en Amérique et avait fait le voyage avec Calogero Renda (lui aussi futur membre de la decina de Montréal) mais avait été tué à NewYork en août 1933.
Nicolo Rizzuto |
Tensions et réunions
Des tensions vont donc naître car des mafiosi membre de la cosca de Siculiana, les Caruana-Cuntrera, se sont installés à Montréal depuis le début des années 60 à cause de la répressions des forces de l'ordre Italienne faisant suite au massacre de Ciaculli où une voiture bourrée d'explosifs garée devant la maison du boss Salvatore "Cicchiteddu" Greco avait explosé en tuant 7 carabinieri. Les Caruana-Cuntrera font fortune dans le trafic de drogue et sont donc obligé de payer un tribut à Cotroni, mais sont récalcitrant. D'ailleurs les frères Cuntrera préféreront partir pour le Venezuela à la fin des années 60. La situation déplait aussi fortement à Nick Rizzuto qui est un proche des Cuntrera.
Un autre règle qui déplait aux Siciliens et que, comme l'expliquera en 1974 Violi à Giuseppe Cuffaro et Carmelo Salemi alors boss de la cosca d'Agrigente en visite à Montréal, les mafiosi venant de Sicile doivent travailler sur une période de probation pendant 5 ans avant d'être pleinement intégrés à la mafia locale. Cette règle changera par la suite quand Galante prendra les reines de la Famille Bonanno vers le milieu des années 70, mais elle était encore en vigueur au début des années 70 quand le boss était Natale Evola.
Le 14 décembre 1971, Violi convoque une réunion afin de trouver un terrain d'entente et de faire entrer tout le monde dans le rang pacifiquement. La réunion se tiendra dans la résidence de Gerlando Caruana dans la ville de l'Epiphanie située à l'est de Montréal. Outre Violi et ses 2 frères Francesco & Rocco, sont également présents Leonardo, Antonino & Giovanni Caruana (les oncles de Gerlando), Domenico Locastro (beau frère de Leonardo Caruana), Giuseppe Cuffaro & Pietro Sciara (tout deux membres de la cosca de Siculiana), Emanuele Ragusa, Salvatore Salemi un mafioso d'Agrigente résidant à Caracas et frère de Carmelo cité précédemment, ou encore Pellegrino Giarratano, un Sicilien de Brooklyn. Mais la réunion est écourtée quand la Sureté du Québec arrive sur place et arrête les 26 personnes présente. Renseigné par la police de Montréal et la GRC, la SQ pensait interrompre une partie du jeu clandestine et après interrogatoire, les suspects sont relâché après avoir payé une amende de 25$ pour jeu illégal ...
Leonardo Caruana en 1971 |
Pietro Sciara en 1971 |
Pendant ce temps là en 1972, Rizzuto irrite de plus en plus Cotroni & Violi en faisant des affaires en dehors de la decina. Il prend la liberté de faire des transactions en Sicilie ou avec Salemi au Venezuela et fait la sourde oreille aux convocations de Cotroni qui le somme de s'expliquer. Pietro Sciara, qui tout comme Leonardo Caruana, est plutôt d'accord avec les règles imposées par les Bonanno & Cotroni se rend par la suite en Sicile à la rencontre de Giuseppe Settecasi le boss de la province d'Agrigente qui l'informe sur la conduite de Rizzuto. Dès le retour de Sciara, c'est Violi qui décide de prendre l'avion afin de rencontrer Settecasi pour se plaindre. Il y rencontrera d'ailleurs également Antonino Calderone membre haut placé de la mafia de Catane et qui dira de Violi "c'était un fanfaron, un grand et gros bonhomme qui n'avait pas l'air d'avoir grand chose dans la citrouille" ...
Quoi qu'il en soit Cotroni envoit Violi à New York afin de rencontrer Philip Rastelli (qui n'était pas encore boss mais capo) pour rendre compte de la situation tendue avec son soldat. Rastelli lui assure qu'il va envoyer quelqu'un en Sicile puis à Montréal pour se renseigner et lui demande de transmettre à Cotroni de ne pas prendre de décisions trop hâtive.
Une réunion à lieu le 11 mai 1972 à la Gelateria Violi (annexe du Reggio Bar, le fief de Paolo Violi), entre Settecasi, Leo Caruana & Violi. Une autre réunion à lieu quelques jours plus tard le 22 mai avec cette fois Vic Cotroni qui souhaiterais expulser Rizzuto de la decina. Le choix est validé par Settecasi qui lui confirme que comme Rizzuto ne répond pas ses convocations et donc commet une infraction grave aux codes de conduite de la mafia, il a tout les droits de le faire. Cela dit Cotroni, tout comme Rizzuto, étant sous l'autorité de la Famille Bonanno il ne peut agir sans le feu vert de ces derniers.
Giuseppe Cuffaro & Giuseppe Settecasi |
En Septembre, la Famille Bonanno envoit Nicolino Alfano (alors acting consigliere de la Famille) et Nicholas Buttafuoco (originaire de Cattolica Eraclea) pour discuter du problème Rizzuto. Ils sont accueillis à l'aéroport par Domenico Arcuri, membre de la decina et proche de Pietro Sciara, et accueilli par Calogero Renda. Un autre capo, Michael Zaffarano fait également parti de la délégation mais est arrivé quelques jours plus tôt. Le 15 de ce mois, la délégation Bonanno recoit à la Gelateria Violi tout d'abord Cotroni, Rizzuto, Violi et Caruana afin d'entendre les arguments de chacun. Puis le 23 au domicile de Dom Arcuri et finalement le 24 (à noter que sur celle-ci Luigi Greco, alors acting capo y est présent) au domicile de Violi ont lieu deux dernières réunions où il est décidé qu'aucune sanctions contre Nicolo Rizzuto ne doivent être prise et qu'il doit être réintégré immédiatement dans la decina.
Nicolino Alfano & Domenico Arcuri |
Nicolino Alfano, Calogero Renda & Nicholas Buttafuoco |
Rizzuto remporte donc cette manche, mais cette victoire va être de courte durée. Le 7 décembre, Luigi Greco, meurt dans un incendie accidentel : alors qu'il nettoyait le plancher de sa pizzeria avec du kérosène quelqu'un aurait allumer une cigarette ... Alors qu'il espérait être le successeur de Greco, Cotroni choisit en tout logique Paolo Violi.
Craignant d'éventuelles représailles de la part de Violi, Rizzuto choisit donc de s'expatrier au Vénézuela en attendant des jours meilleurs, et de faire fructifier ses affaires de drogues avec les frères Cuntrera.
Bob Wilson et la CECO
A partir de 1973, vont commencer à Montréal les audiences de la CECO (Commission d'Enquête sur le Crime Organisé), qui à l'instar des audiences du sénateur Estes Kefvauver dans les années 50 aux USA, vont mettre en lumière les activité du crime organisé de la métropole par le biais de retransmissions télévisées. La commission va particulièrement se concentrer sur les deux principaux groupes qui règnent sur la ville : le gang des frères Dubois, et bien entendu le clan Cotroni.
En 1973 Jimmy Soccio et quelques autres s'étaient déjà fait interrogé, mais c'est à partir de 1975 que la commission va véritablement s'attardé sur les Cotroni. Et pour ce faire, elle dispose d'une arme redoutable qui va s'avérer dévastatrice. En effet en plus des nombreux témoignages de victimes de Violi, le Gelateria Violi & le Reggio Bar sont sur écoute depuis plusieurs années. En 1970, Violi cherche un locataire pour louer un appartement se situant aux dessus des locaux. L'occasion est trop belle pour la police de Montréal qui va envoyer le sergent Robert Ménard sous une fausse identité d'entrepreneur électricien appelé Bob Wilson et venant de l'Ontario poser des micros directement reliés aux bureau de Violi,. L'agent sera presque d'ailleurs découvert quand Violi lui demandera de régler un problème électrique. Après avoir potasser les règles de bases de l'électricité et ne trouvant toutefois pas le problème, Ménard s'en sortira in-extremis en se souvenant de la plus élémentaire des règles : il s'agissait en fait juste de changer l'ampoule ... L'agent n'a d'ailleurs jamais su si il s'agissait d'un test, mais sa couverture était sauve et à durée jusqu'à l'audition des pontes du clan Cotroni.
Robert Ménard alias Bob Wilson |
En Octorbre, Violi est convoqué à une rencontre avec Rastelli à l'hôtel Americana de NY et s'y rend avec Joseph Di Maulo. Etroitement surveillés par le FBI qui n'intervient pas, Les Montréalais y rencontrent Rastelli, Nicholas Marangello et Giuseppe Buccellato. Violi en profite pour demander à Rastelli si il pourra introniser de nouveaux membres bientôt car selon lui la moitié des hommes de la decina sont trop vieux et certains sont emprisonnés (c'est le cas de Frank Cotroni & Frank Dasti qui sont tombés quelques mois plus tôt à la suite d'un trafic d'heroïne). L'élection officielle de Rastelli à lieu le 15 fêvrier 1974 et c'est Romeo Bucci, un ancien soldat du clan Cotroni, qui représente la decina, Violi sentant à juste titre qu'il est trop surveillé. Violi informera d'ailleurs Rizzuto qui effectue une visite au Reggio Bar, que outre Rastelli, Marangello et Stefano Cannone sont respectivement élus underboss et consigliere.
Romeo Bucci |
En plus donc du fonctionnement interne et politique de la mafia, on apprend aussi que Violi envoie ces hommes cambrioler son voisinage pendant qu'ils sont occupés à assister à des mariages ou des funérailles et qu'ils les réprimandes fortement si il commettent des méfaits sans lui en verser une part. En 1973 il aurait également tenté de tuer lui même un dénommé Pierre Lasserte qui l'aurait menacé verbalement en lui tirant 3 balles dans la tête sans arriver à lui porter le coup de grâce. Dans le même registre, le 1er mai 1973, le journaliste du journal Le Devoir, Jean-Pierre Charbonneau est victime d'un tentative de meurtre de la part de Tony Mucci, un soldat bien connu du clan, qu'il a atteint au bras. Fort heureusement Charbonneau s'en tirera, mais même si l'implication de Violi n'a pas été prouvée, le journaliste écrivait une série d'article à charge sur la mafia de Montréal et préparait son excellent livre La Filière Canadienne où il est abondamment mention du clan Cotroni. Mucci sera condamné à 8 ans.
Pour résumer Violi passe pour un tueur inefficace et pour un chef peu ambitieux et sans envergures. Après s'être caché à Toronto pour éviter de comparaitre, Violi est arrêté et auditionné le 2 décembre. Il prend 1 an de prison pour outrage et refus de témoigner. Pour être plus précis et pour le citer : il ne refuse pas de témoigner, mais il n'a rien à dire ... Entre temps en novembre ce sont Sciara & Cotroni qui comparaissent. Sciara prétend ne parler ni Français ou ni Anglais, et de toute façon, il ne sait pas ce que c'est la Mafia. Cotroni lui sera condamné également à 1 an pour outrage au tribunal, tout comme Nicola Di Iorio, le présumé numéro 3 du clan pour le même motif.
Violi arrêté à Toronto |
Meurtres en cascade
L'emprisonnement de Violi va ouvrir un brèche dans laquelle et les Siciliens loyalistes à Rizzuto vont s'engouffrer pour faire savoir à Violi que ses jours sont désormais comptés.
C'est d'abord un Sicilien loyaliste à Violi qui va tomber. Le 14 février 1976, alors qu'il sort du cinéma Riviera en compagnie de sa femme et dont la propriétaire est Palmina Pulifiato (la soeur de Vic Cotroni), Pietro Sciara est abattu de deux coup de fusils. Ironie du sort: pour quelqu'un qui disait ne pas savoir ce qu'était la mafia, il venait de visionner une version Italienne du Parrain 2 ...
Quelques semaine plus tard, le 10 mars, Sebastiano Messina est abattu dans son bar. Il était soupçonné d'avoir organisé le meurtre de Sciara. Vincenzo "Enzo" Porco, est soupçonné du meurtre de Messina mais est relâché plus tard.
Sebastiano Messina |
Pratiquement 1 ans plus tard le 8 février 1977, Francesco Violi est abattu dans son bureau de Violi Importing & Distributing. La clan Cotroni se retrouvant sans leader avec les incarcérations de Vic & Frank Cotroni plus celle de Paolo, ce dernier avait laissé à son frère la gestion des affaires. Selon le biker Cecil Kirby membre des Devil's Disciple en Ontario et associé aux frères Commisso (membres éminents de la 'ndrangheta de Toronto), Cosimo & Rocco Commisso aurait pu être impliqué dans le meurtre de Violi.
Francesco Violi |
Alors qu'il sort de prison en Novembre 1977, le bruit court qu'un contrat a été mis sur la tête de Paolo Violi. La police essaye de l'inciter à parler pour ensuite le mettre sous protection, mais fidèle à son code de conduite, le mafieux refuse et continue ses habitudes. Il continue de fréquenter le Reggio Bar qu'il a vendu aux frères Giuseppe & Vincenzo Randisi et qui s'appelle désormais Bar Jean Talon. Après un appel signalant un véhicule suspect, la police s'y rend et y découvre des cagoules, des bleus de travail ainsi que des munitions. La police décide de prendre en filature les suspects Domenico Manno (beau frère de Nick Rizzuto) et Agostino Cuntrera et note que les suspects semblent faire du repérage vers le Bar Jean Talon. Mais au bout d'un moment pour des raisons budgétaire, la surveillance est finalement abandonné.
Deux jours plus tard, le dimanche 22 Janvier 1978, Vincenzo Randisi appelle Paolo Violi pour l'inviter à un partie de carte. Si les micros de l'opération Bob Wilson ont été enlevés, le téléphone du bar est lui toujours sur écoute. A l'arrivée de Violi, un individu non identifié passe un coup de téléphone et dit : "Il porco è qui" (le porc est ici). Quelques instants, alors qu'il est attablé occupé à sa partie de carte, un individu masqué surgit derrière Violi et l'abat derrière la tête avec une Lupara Zardini, un fusil de chasse Sicilien. Quelques minutes plus tard, Manno téléphone au Vénézuela, selon toute vraisemblance à Nick Rizzuto, et dit "E porco è morto" (le porc est mort).
La police arrête plusieurs suspects : Manno, Cuntrera, Giovanni Dimora (beau frère de Cuntrera), Vincenzo Randisi & Giuseppe Lo Presti. Paolo Renda (gendre de Nick Rizzuto) est également censé être arrêté mais fuit au Venezuela. La police suspecte également Calogero Renda (voir le paragraphe "Tensions et réunions" plus haut) mais aucune poursuite n'est engagée.
Finalement, seuls Manno, Cuntrera & Dimora sont poursuivis pour le meurtre. Contre toute attente les accusés sont accquités des poursuites pour meurtre mais sont toutefois condamnés pour conspiration dans le but de commettre un meurtre. Selon la juge Claire Barette-Loncas qui instruit l'affaire "les accusés sont des immigrants modèle. Ils effectuaient les tâches les plus modestes pour gagner leur vie, et montaient leur entreprise lentement et laborieusement". Cuntrera & Dimora sont condamnés à 7 ans et Manno à 5 ans.
Domenico Manno & Agostino Cuntrera |
Paolo Renda & Nick Rizzuto |
Le 28 juillet 1980 alors qu'il conduisait, Rocco Violi est victime d'un tentative de meurtre par 2 motards qui lui tirent dessus et qui l'atteignent à la tête. Le dernier des frères Violi survivra temporairement. Le 17 octobre alors qu'il est assis dans sa cuisine, Rocco Violi est abattu d'une balle dans la tête par un sniper qui était embusqué dans l'immeuble derrière sa maison.
Rocco Violi |
Conséquences
En attendant le retour de Nicolo Rizzuto qui reviendra en 1980 du Venezuela, c'est son fils Vito qui revient pour assurer les intérêt des activités de son père. Cela dit, la transition ne va pas se faire sans accrocs.
A sa sortie de prison en 1979, Frank Cotroni est bien décidé à remettre dans le rang certains individus qui ont tourné le dos un peu trop vite aux frères Cotroni. Pour ce faire il va charger son chauffeur Réal Simard (neveu d'Armand Courville, un associé de longue date de Vic Cotroni) d'exécuter Michel "Fatso" Marion, un truand qui a doublé Cotroni sur certains racket, Giuseppe Montegano, un associé de Frank Cotroni Jr avec qui il avait un différend sur un deal de drogue, et surtout Michel Pozza, un des principaux blanchisseur d'argent de la mafia Montréalaise.
Le 17 septembre 1982 Michel Pozza est abattu devant sa maison. Il avait rencontré quelques jours auparavant Frank & Vic Cotroni qui lui reprochaient de favorisr un peu trop les Siciliens. Le soir de son meurtre Pozza avait justement rencontrer Simard dans un bar qu'il a ensuite traqué pour l'abattre. Les Siciliens savent très bien que Cotroni est derrière le meurtre de Pozza, mais les faits que la mafia Montréalaise étant en phase de restructuration, que Frank Cotroni était très respecté et surtout qu'il bénéficiait de larges connections ont fait qu'aucunes représailles ne seront lancées contre "Le Gros".
Michel Pozza |
Malheureusement pour Frank Cotroni, Simard deviendra informateur en 1986 et incriminera son boss dans les meurtres de Marion, Montegano & Pozza. Il sera condamné à 8 ans de prison, ce qui est peu, mais suite à un imbroglio juridique impliquant que Simard ait sorti un livre autobiographique avant la tenue du procès, les charges retenues contre Cotroni ont été réduite homicide involontaire.
Frank Cotroni en 1986 |
Les années 80 ouvrent donc la voie au Rizzuto pour dominer le crime organisé Montréalais pour plusieurs années.
En revanche, la lutte de pouvoir avec Paolo Violi a laissé des traces : selon les autorités Italienne, les écoutes produite grâce Robert Ménard ont constitué une des plus grandes sources de valeurs concernant le fonctionnement et la hiérarchie de la mafia tant en Italie qu'en Amérique.
Tout aussi important est le meurtre de Michel Pozza : en perquisitionnant les documents de l'homme d'affaire, la police trouvera des registres prouvant que Vito Ciancimino, ancien Maire de Palerme, avait blanchi de l'argent avec des banques Montréalaise prouvant son implication avec la mafia et menant à sa condamnation pour association mafieuse, fraude et détournement de fonds
English Version
The origins of the Montreal decina
In Canada the territory of Ontario, including cities such as Hamilton, Guelph or Burlington, were controlled by their geographical neighbor Stefano Magaddino, head of the Buffalo Family. His New York cousin and fellow boss Joseph Bonanno controlled the territory of Quebec, specifically the city of Montreal. Although there had been interest going back to the 1930s, it was not until 1953 that Bonanno officially established a decina in the metropolis. And to accomplish this, he sent one of his most trusted captains, Carmine Galante.
The choice of Galante was not random. He was already familiar with the city, having been going there since 1945 for business. And, like many other mobsters of the time, Galante was wanted to appear before the hearings of Senator Estes Kefaufer. Bonanno therefore chose to send his protege there. In addition to controlling gambling houses and brothels or cabarets, the main interest for the family in settling in Montreal is that the port was one of the main gateways to the USA, and that for several years Corsican gangsters, or Marseillais, smuggled heroin through the border. A number of French mobsters were already well established in the city, and speaking little or no English, they could communicate with the local mobsters, mainly the brothers Giuseppe, Frank and Vincenzo "Vic" Cotroni.
Galante, therefore, recruited the Cotroni brothers, along with a number of other individuals, to form a decina. Unfortunately for Galante, he was closely watched by the Canadian authorities. and was definitively expelled in 1958. Salvatore Giglio, member of the Galante crew in New York, took over between 1957 and 1958 but he was also expelled from the country. Vito DeFilippo then briefly takes over, passing the reins to Vic Cotroni will officially capodecina to the early 60s.
The decina in Montreal had members from various parts of Italy(Sicilians, Calabrians like the Cotroni, and other regions of Italy). Also in Montreal were about twenty members of the Sicilian Mafia, primarily from the provenice of Agrigento, who reported to the local capodecina, Vic Cotroni.
The 60s continued without too many problems, other than a few run-ins with the justice system. However, throughout the 70s tensions grew between a Calabrian and a Sicilian in the decina, and by the end of the decade the power would shift within the Montreal mafia.
Paolo & Nicolo
The tensions began in the early 1970s between Paolo Violi, Vic Cotroni's right-hand man, and Nicolo Rizzuto, a member of the decina from Cattolica Eraclea in the province of Agrigento in Sicily. Both had deep roots in the Mafia.
The Violi family came from Sinopoli, where father Domenico was an important member of the 'ndrangheta there before immigrating to Ontario in 1951. In 1955 he was tried for the murder of a man named Natale Brigante, but was acquitted. After the trial, Paolo settled down in Montreal in 1963, and two years later married Grazia Luppino, daughter of Hamilton 'ndrangheta boss Giacomo Luppino.
Paolo Violi |
As for Rizzuto, he left Sicily to settle in Montreal in 1954 with his wife, Libertina Manno, daughter of Antonio, chief of the Cattolica Eraclea mafia. His father Vito had also tried to settle in America, and had made the trip with Calogero Renda (also future member of the decina of Montreal), but was killed in New York in August 1933.
Nicolo Rizzuto |
Tensions and meetings
The tensions began when members of the Caruana-Cuntrera, from the Siculiana cosca, began settling in Montreal in the early 60s. They fled Italy after the massacre of Ciaculli, where a car stuffed with explosives parked in front of the house of boss Salvatore "Cicchiteddu" Greco had detonated killing 7 carabinieri, leading to a crackdown from Italian police. In Montreal, they began to make a fortune in trafficking drugs, and were forced to pay tribute to the Calabrian Cotroni, which they, and fellow Sicilian Nick Rizzuto, resented. By the end of the 1960s, the Cuntrera brothers headed to Venezuela.
Another rule that annoyed the Sicilians was that, as Violi explained in 1974 to Giuseppe Cuffaro and Carmelo Salemi, then boss of the Agrigento cosca visiting Montreal, the Mafiosi coming from Sicily must work on a period of probation for 5 years before being fully integrated into the local mafia. This rule would later change when Galante took over the Bonanno Family in the mid-1970s, but it was still in effect in the early 1970s when Natale Evola was the boss.
On December 14, 1971, Violi called a meeting to try and find common ground and bring everyone into line peacefully. The meeting was held in the residence of Gerlando Caruana, in the city of Epiphany just east of Montreal. Besides Violi and his 2 brothers, Francesco & Rocco, are Leonardo, Antonino & Giovanni Caruana (the uncles of Gerlando), Domenico Locastro (brother-in-law of Leonardo Caruana), Giuseppe Cuffaro & Pietro Sciara (both members of the cosca of Siculiana ), Emanuele Ragusa, Salvatore Salemi, a mafioso from Agrigento residing in Caracas and brother of Carmelo referred to above, and Pellegrino Giarrantano, a Sicilian from Brooklyn. But the meeting was cut short when the Sureté du Québec arrived, and arrested the 26 attendees. Informed by the Montreal police and the RCMP, the SQ wanted to break up the clandestine game, and after questioning the suspects were released after paying a fine of $ 25 for illegal gambling ...
Leonardo Caruana in 1971 |
Pietro Sciara in 1971 |
During this time in 1972, Rizzuto, much to the irritation of Cotroni & Violi, began doing more and more business outside the decina. He took liberties of making deals in Sicily, or with Salemi in Venezuela, and turned a deaf ear to Cotroni's summons, who wanted him to explain himself. Pietro Sciara, who like Leonardo Caruana, agreed with the rules imposed by Bonanno & Cotroni, went to Sicily to meet Giuseppe Settecasi, the boss of the province of Agrigento, who informed him about Rizzuto's conduct. As soon as Sciara returned, Violi himself took a plane to meet and complain to Settecasi. He also met with Antonino Calderone, a high ranking member of the Mafia of Catania, and who will later say of Violi "he was a swagger, a big and fat man who did not seem to have much in the pumpkin."
Anyway, Cotroni sent Violi to New York to meet Philip Rastelli, then a capo, to report on the tense situation with his soldier. Rastelli assures him that he will send someone to Sicily, and then to Montreal, to inquire and asks him to pass on to Cotroni not to make a hasty decision.
A meeting took place on May 11, 1972 at the Gelateria Violi (next to the Reggio Bar, owned by Paolo Violi), between Settecasi, Leo Caruana & Violi. Another meeting took place a few days later on May 22, this time with Vic Cotroni, who wanted to expel Rizzuto from the decina. The choice is supported by Settecasi, who reminds him that since Rizzuto did not respond to his summons, he committed a serious violation of the Mafia's codes of conduct, he had every right to expel him. That said Cotroni, just like Rizzuto, was still under the authority of the Bonanno Family, and he couldn’t act without the ok from them.
Giuseppe Cuffaro & Giuseppe Settecasi |
In September, the Bonanno Family sent Nicolino Alfano (then acting consigliere of the Family) and Nicholas Buttafuoco (from Cattolica Eraclea) to discuss the Rizzuto issue. They were greeted at the airport by Domenico Arcuri, member of the decina who was close to Pietro Sciara, and welcomed by Calogero Renda. Michael Zaffarano, a capo, was also part of the delegation, but arrived a few days earlier. On the 15th of this month, the Bonanno delegation first met with Cotroni, Rizzuto, Violi and Caruana at the Gelateria Violi in order to hear each other's arguments. Then on the 23rd at Dom Arcuri's home and finally on the 24th (note that at this one Luigi Greco, then acting capo is present there) at Violi's home, the last two meetings took place. It was there that it was decided that no sanctions against Nicolo Rizzuto were to be taken, and that he must be reinstated in the decina immediately.
Nicolino Alfano & Domenico Arcuri |
Nicolino Alfano, Calogero Renda & Nicholas Buttafuoco |
Rizzuto won this round, but his victory would be short-lived. On December 7, Luigi Greco died in an accidental fire, while he was cleaning the floor of his pizzeria with kerosene, someone lit a cigarette ... While Rizzuto hoped to be Greco's successor, Cotroni chose Paolo Violi.
Fearing possible reprisals from Violi, Rizzuto therefore chose to emigrate to Venezuela, where he waited for better days, and grew his drug business with the Cuntrera brothers.
Bob Wilson and the CECO
In 1973 the hearings of the CECO (Commission for the Investigation of Organized Crime) began in Montreal which, much like the hearings of Senator Estes Kefvauver in the 1950s in the USA, shed light on organized crime activity in the metropolis and were broadcasted on television. The commission was particularly focused on the two main groups that reigned over the city: the Dubois brothers gang, and of course the Cotroni clan.
In 1973 Jimmy Soccio and a few others were questioned, but it was in 1975 that the commission really focused on Cotroni. And to do this, they had a formidable weapon that would prove devastating. In fact, in addition to the numerous testimonies of victims of Violi, the Gelateria Violi & the Reggio Bar had been tapped for several years. In 1970, Violi was looking for a tenant to rent an apartment above the bar. It was too good an opportunity for the Montreal police, who sent Sergeant Robert Ménard undercover identity as an electrical contractor called Bob Wilson from Ontario to install microphones directly connected to Violi’s offices. The agent was almost discovered when Violi asked him to fix an electrical problem. After having worked out the basic rules of electricity, yet not finding the problem, Ménard got out of it in extremis by remembering the most elementary rule: it was just a matter of changing the light bulb. .. Besides, the agent never knew if it was a test, but his cover was safe, and lasted until the hearing of the Cotroni clan pundits.
Robert Ménard alias Bob Wilson |
The eavesdropping made it possible to understand the exact role of the Cotroni clan within the Mafia, whether in the USA and in Italy, its hierarchy, and allowed in 1973 to learn how the election of the new boss of the Bonanno Family took place. After Natale Evola's death, the NY borgata are looking for a new leader and the main candidates are Philip "Rusty" Rastelli, Michael "Mickey Z" Zaffarano.
In October, Violi was summoned to a meeting with Rastelli at the Americana hotel in NY, and traveled there with Joseph Di Maulo. Closely watched by the FBI, which did not intervene, the Montrealers met Rastelli, Nicholas Marangello and Giuseppe Buccellato. Violi took the opportunity to ask Rastelli if he will be able to induct new members soon, because according to him half of the men of the decina are too old and some are imprisoned (this is the case of Frank Cotroni & Frank Dasti who were imprisoned a few months earlier for trafficking heroin). The official election of Rastelli took place on February 15, 1974 and it was Romeo Bucci, an old time soldier of the Cotroni clan, who represented the decina, Violi rightly felt that he was being watched. Violi also informed Rizzuto, who was visiting the Reggio Bar, that in addition to Rastelli, Marangello and Stefano Cannone are respectively elected underboss and consigliere.
Romeo Bucci |
In addition to the internal and political workings of the mafia, we also learn that Violi sent men to rob his neighbors, while they were busy attending weddings or funerals, and that they were strongly reprimanded if they committed crimes without paying Violi a share. In 1973 he also tried to kill a man named Pierre Lasserte, who had threatened him verbally, by shooting him 3 times in the head without managing to deliver the coup de grace. In the same vein, on May 1, 1973, a journalist from newspaper Le Devoir, Jean-Pierre Charbonneau, was shot in the arm in a botched hit by Tony Mucci, a well-known soldier of the clan. Fortunately Charbonneau survived, but even if Violi's involvement has not been proven, the journalist was writing a series of dependent articles on the Montreal mafia and preparing his excellent book La Filière Canadienne(The Canadian Connection) where the Cotroni clan is mentioned many times. Mucci was sentenced to 8 years.
To sum up, Violi was considered an ineffective killer and an unambitious leader without stature. After hiding in Toronto to avoid appearing before the Commission, Violi was arrested and questioned on December 2. He was sentenced to 1 year in prison for contempt for refusing to testify. To be more precise and to quote him: he does not refuse to testify, but he has nothing to say ... In the meantime in November Sciara & Cotroni appear. Sciara claimed to speak neither French nor English, and anyway, he didn’t know what the Mafia was. Cotroni was also sentenced to 1 year for contempt of court, as did Nicola Di Iorio, the alleged number 3 of the clan for the same reason.
Violi arrested in Toronto |
Cascading Murders
Violi's imprisonment created an opening in which the Sicilians loyal to Rizzuto will rush in to let Violi know that his days are numbered.
It was, first of all, a Sicilian loyalist to Violi who would fall. On February 14, 1976, while leaving the Riviera cinema, owned by Palmina Pulifiato (Vic Cotroni's sister), with his wife Pietro Sciara was shot twice. Ironically, for someone who claimed he did not know what the Mafia was, he had just watched an Italian version of The Godfather 2 ...
A few weeks later, on March 10, Sebastiano Messina was shot dead in his bar. He was suspected of having organized the murder of Sciara. Vincenzo "Enzo" Porco, is suspected of Messina's murder, but was later released.
Sebastiano Messina |
Almost 1 year later on February 8, 1977, Francesco Violi was shot dead in his Violi Importing & Distributing office. The Cotroni clan found itself without a leader with the incarceration of Vic & Frank Cotroni, plus that of Paolo, who left the management of affairs to his brother. According to biker Cecil Kirby, a member of the Devil's Disciple in Ontario, and associated with the Commisso brothers (prominent members of the 'ndrangheta in Toronto), Cosimo & Rocco Commisso could have been involved in the murder of Violi.
Francesco Violi |
While he was released from prison in November 1977, it was rumored that a contract had been put on Paolo Violi's head. The police tried to encourage him to talk, and then put him under protection, but faithful to his code of conduct, the Mafioso refused and continued his habits. He continued to frequent the Reggio Bar, which he sold to the brothers Giuseppe & Vincenzo Randisi, and which is now called Bar Jean Talon. After a call about a suspicious vehicle, the police went there and discovered balaclavas, overalls and ammunition. The police decided to follow the suspects Domenico Manno (brother-in-law of Nick Rizzuto) and Agostino Cuntrera, and note that the suspects seem to be scouting the Bar Jean Talon. But after a while, for budgetary reasons, surveillance is finally abandoned.
Two days later, on Sunday January 22, 1978, Vincenzo Randisi called Paolo Violi to invite him to a card game. While Bob Wilson's microphones had been removed, the bar phone was still tapped. When Violi arrived, an unidentified individual made a phone call and said: "Il porco è qui" (the pig is here). A few moments later, while he was seated at his table, a masked individual appeared behind Violi and shot him in the back of the head with a Lupara Zardini, a Sicilian hunting rifle. A few minutes later, Manno phones Venezuela, in all likelihood Nick Rizzuto, and says "E porco è morto" (the pig is dead).
The police arrested several suspects: Manno, Cuntrera, Giovanni Dimora (Cuntrera's brother-in-law), Vincenzo Randisi & Giuseppe Lo Presti. Paolo Renda (Nick Rizzuto's son-in-law) was also supposed to be arrested but fled to Venezuela. The police also suspect Calogero Renda (see paragraph "Tensions and meetings" above) but no prosecution is initiated.
Ultimately, only Manno, Cuntrera & Dimora were prosecuted for the murder. Against all odds, the accused were acquitted of the murder charges, but were nevertheless convicted of conspiring to commit murder. According to judge Claire Barette-Loncas, who is investigating the case "the defendants are model immigrants. They carried out the most modest tasks to earn a living, and set up their business slowly and laboriously". Cuntrera & Dimora were sentenced to 7 years and Manno to 5 years.
Domenico Manno & Agostino Cuntrera |
Paolo Renda & Nick Rizzuto |
On July 28, 1980 while driving, Rocco Violi was attacked by 2 motorcyclists, who shot him and hit him in the head. The last of the Violi brothers survived, but only temporarily. On October 17, while sitting in his kitchen, Rocco Violi was shot dead in the head by a sniper who was perched in the building behind his house.
Rocco Violi |
Consequences
While waiting for Nicolo Rizzuto, who returned in 1980 from Venezuela, his son Vito maintained his father’s interests. That said, the transition did not go smoothly.
On his release from prison in 1979, Frank Cotroni was determined to put some individuals, who had turned their backs a little too quickly on the Cotroni brothers, back in line. To do this, he instructed his driver Réal Simard (nephew of Armand Courville, a long-time associate of Vic Cotroni) to execute Michel "Fatso" Marion, a mobster who had taken over some rackets from Cotroni, Giuseppe Montegano, an associate of Frank Cotroni Jr with whom he had a dispute over a drug deal, and especially Michel Pozza, one of the main money launderers of the Montreal mafia.
On September 17, 1982 Michel Pozza was shot dead in front of his house. He had met a few days earlier Frank & Vic Cotroni, who reproached him for favoring the Sicilians a little too much. The night of his murder Pozza had just met Simard in a bar, who then tracked him down to shoot him. The Sicilians knew very well that Cotroni was behind the murder of Pozza, but the facts that the Montreal mafia was in a phase of restructuring, that Frank Cotroni was very respected and especially that he benefited from broad connections made that no reprisals will be launched against "Le Gros".
Michel Pozza |
Unfortunately for Frank Cotroni, Simard became an informant in 1986, and incriminated his boss in the murders of Marion, Montegano & Pozza. He was sentenced to 8 years in prison, which was not much, but following a legal complication, that Simard had released an autobiographical book before the trial was held, the charges against Cotroni were reduced to manslaughter.
Frank Cotroni in 1986 |
The 80s therefore, opened the way for Rizzuto to dominate Montreal organized crime for several years.
On the other hand, the power struggle with Paolo Violi had left its mark: according to the Italian authorities, the eavesdropping produced thanks to Robert Ménard constituted one of the greatest sources of information concerning the functioning and the hierarchy of the Mafia, both in Italy and in America.
Equally important was the murder of Michel Pozza: by searching the businessman's documents, the police found records proving that Vito Ciancimino, former Mayor of Palermo, had laundered money with Montreal banks, proving his involvement. in the Mafia and leading to his conviction for Mafia association, fraud and embezzlement.
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