La French Pizza Connection
Si pour la plupart des gens la French Connection prend fin au début des années 70 avec l'affaire du Caprice des Temps, l'arrestation et le suicide du chimiste star Joseph Césari et le procès de la filière Jean-Baptiste Croce, pour ensuite être remplacé par la Pizza Connection ce n'est pas tout à fait exact. Effectivement un sérieux coup est porté aux filières Marseillaise, mais il semble qu'en fait le problème n'ait que partiellement été déplacé. Dans le début des années 80 Marseille est toujours considérée comme la capitale mondiale du trafic d'héroïne et fort de leurs alliances avec les différentes mafias Italienne ou Américaine, le trafic continue de plus belle. Des laboratoires sont démantelés dans la région Marseillaise mais on retrouve également des chimistes qui exercent en Italie ou même en Asie ou aux USA.
Connexions Napolitaines
Né en 1933 à Marseille et d'origine Napolitaine, Gaëtan Zampa alias "Tany" ou "le Grand" est le fils de Mathieu Zampa, un caïd Marseillais réputé ayant travaillé pour Carbone & Spirito ainsi que les frères Guérini. Après avoir éliminé Antoine Guérini en 1967, Tany Zampa prend le contrôle de la plupart des activitées du crime organisé de Marseille dont notamment le trafic de drogue, ce qui donnera lieu à une violente guerre avec son concurrent direct Francis Vanverberghe alias "le Belge" de 1972 à 1973 à la suite d'un deal ayant mal tourné et plus tard avec Jacques Imbert alias "le Mat"en 1977 (aucun lien avec la drogue pour ce conflit-ci). Sorte de figure légendaire et insaisissable du Milieu Marseillais, son nom apparait dans toute les affaires louche de l'époque (dans la drogue, racket, milieu des nightclubs mais aussi dans l'organisation du casse de la Société Générale de Nice en 1978), mais les forces de l'ordre n'arrivent jamais à remonter jusqu'à lui.
Gaëtan Zampa |
Un des personnages clé concernant le trafic de drogue dans le sud de la France ces années là est Michele "'o Pazzo" Zaza. Actif en Italie et dans la région de Nice où il a installé sa base d'opérations, Zaza est un membre influent de la Camorra, mais également avec quelques autres Camorristes membre de Cosa Nostra. Zaza ainsi que ses neveux, les Mazzarella, sont représentés à la Cupola (la Commission Sicilienne) par Michele Greco. Selon le pentito Francesco Marino Mannoia de la cosca de Santa Maria di Gesù et également lui même chimiste d'héroïne, Zaza était un proche des frères Giuseppe & Alfredo Bono de Bolognetta actifs à Milan ainsi qu'aux USA. Zaza se fournirait par un groupe de trafiquants Marseillais travaillant pour Zampa et serait le principal fournisseur d'héroïne des frères Bono. Stefano Bontate aurait confié à Mannoia que les énormes profits de la drogue livré à Milan permettait même à Zaza d'éponger les énormes dettes de casinos d'Alfredo Bono qui semble-t-il était un gros flambeur. .
Michele Zaza |
Calabrais et réunions de la Mafia sur la Côte
Si la Camorra et la Cosa Nostra sont bien implantés sur la Côte d'Azur avec le Milieu local pour le trafic de drogue, leurs homologues Calabrais de la 'ndrangheta ne sont pas non plus en reste. En 1993 un pentito Calabrais qui a voulu rester anonyme a expliqué qu'en 1980 une 'ndrina aurait été créee en France lors d'une réunion dans une villa nommé "Cosa Novira" à Juan-les-Pins entre Paolo Stefano & Domenico Libri, respectivement boss des 'ndrine des quartiers d'Archi et Cannavaò dans la ville de Reggio Calabria. En plus de la création d'une 'ndrina, l'objet de la réunion aurait été d'organiser les trafics de drogue, d'armes et de blanchiments d'argent de la 'ndrangheta sur la Riviera. Selon Giovanni Bullà, un autre pentito, avant la création de cette 'ndrina les activités se résumaient à ceci:
"Jusqu'aux années 1978-1979, à ma connaissance, il n'y a pas eu d'actes criminels d'une particulière gravité. L'activité de l'organisation était avant tout celle de l'entraide" réciproque, c'est-à-dire donner l'hospitalité aux fugitifs, leur fournir soutien logistique, fourniture d'armes, etc." (source Riviera Nostra de Jean-Michel Verne pour cet extrait)
Selon la source anonyme précédemment cité, une autre réunion d'importance a eu lieu en 1980 à l'hôtel de luxe Negresco à Nice et à cette fois réuni quelques-uns des plus important parrains de l'époque :
-Michele Zaza, précédemment cité
-Lorenzo Nuvoletta, boss du clan de la Camorra du même nom basé à Mara di Napoli. Tout comme Zaza il a la particularité d'être membre de Cosa Nostra et proche des Corleonesi.
-Paolo De Stefano
-Domenico Libri
-Giuseppe Morabito, boss de la 'ndrina du même nom basé à Africo.
-Gaetano Fidanzati, membre de Cosa Nostra, boss de la cosca d'Aranella et également actif à Milan. Il est également un poid lourd du trafic de drogue de ces années là.
-Un membre de la famille Gambino de New York.
-Un membre du crime organisé Corse.
Selon l'informateur, le but de la réunion était la répartition de l'argent découlant du trafic de drogue, les investissements immobiliers, le sport, l'import-exports et les grands travaux publics. L'informateur signale que c'était les Siciliens qui menaient les débats lors de cette réunion. Si il n'a pas pu identifier le membre de la famille Gambino et le Corse présents, il est intéressant de noter qu'un mafioso de New York ait fait le déplacement jusque sur la Riviera et surtout qu'un Français y était présent, ce qui en dit long sur l'influence des gangsters Français en Europe. Sans le nommer, selon l'écrivain Roger-Louis Bianchini dans son livre "Mafia, Argent et Politique" le Corse était un Bastiais âgé d'une quarantaine d'année "qui eut des ennuis avec la justice 7 ans plus tard pour la gestion d'un club qui avait tout l'air d'un bordel de luxe".
Paolo De Stefano n'aura pas le temps de profiter longtemps de son séjour en France car il est arrêté le 10 novembre 1982 dans la luxueuse villa d'Antibes nommée "Tacita Giorgina". La villa contenant 10 pièces, 2 garages et une piscine appartenait à une société Suisse basé à Lugano qui blanchissait l'argent de la 'ndrangheta. L'autre gérant de la propriété était Vittorio Canale, arrêté avec De Stefano puis libéré, qui prendra par la suite les rênes de la 'ndrina Française.
Paolo De Stefano lors de son arrestation à Antibes |
L'informateur Giovanni Bullà a également donné d'autres noms de membres de la 'ndrangheta notamment Domenico Calabrese & Francesco Morabito actifs dans la région de Toulon et qui possédaient une raffinerie de fabrication d'héroïne. Le chimiste de la raffinerie était un individu travaillant pour le Sicilien-Marseillais Mariano Piazza, et qui travaillera par la suite pour Gerlando Alberti, membre important de la famille de Porta Nuova. Mais nous y reviendrons plus tard car Piazza et le chimiste seront par la suite des personnages clés.
Le juge Michel à l'assaut des trafiquants
Pendant ce temps là, si les truands Italiens & Marseillais sont bien organisé, les autorités ne se tournent pas pour autant les pouces car un juge a littéralement décidé de partir en croisade contre les trafiquants de drogue et va définitivement leur mener la vie dure. Nommé juge d'instruction à Marseille en 1974, Pierre Michel détonne par ses méthodes peu orthodoxe, n'hésitant pas à provoquer les truands ou pour leur mettre la pression, emprisonnant carrément leurs femmes. Il fera démanteler 6 laboratoires, enferma une soixantaine de truands et fut également chargé de l'enquête de la tuerie du "Bar du Téléphone" survenue le 3 octobre 1978 et qui fit 10 morts (affaire non-résolue même si là encore l'ombre de Tany Zampa plane aussi, une des hypothèses étant que la tuerie était un des chapitres de la sanglante guerre entre Zampa & Imbert).
Le juge Pierre Michel |
Le juge Michel est donc un des premiers à avoir compris que le problème de la French Connection ne s'était pas complètement déplacée vers l'Italie mais que la machine continuait à tourner dans la cité Phocéene. Et il va frapper fort d'entrée puisque que dès 1976 il va mettre hors d'état de nuire la filière de Jean-Jérome Colonna (pas encore Parrain de la Corse du Sud) et son chimiste Henri Malvezzi qui est soupçonnée d'avoir fait passer 1 tonne d'héroïne aux USA en 4 ans ... Du matériel de chimie utile à la transformation de morphine base en héroïne est trouvé lors d'une perquisition dans la maison de Malvezzi dans un faux mur. Pas de chance pour Malvezzi, même si le matériel n'a semble-t-il pas été utilisé depuis longtemps, il est emballé dans des journaux datés de 2 ans auparavant ... Hors la prescription pour trafic de drogue est de 3 ans.
Au rayon des gros coups du juge, signalons aussi qu'il a également épinglé une vieille connaissance de la French Connection que les Américains n'ont jamais pu arrêter puisqu'il a fait arrêter en 1978 le légendaire Jean Jehan, alias Pépé la Schnouf, qui avait commandité en 1962 la transaction de 250 kilos d'héroïne planqué dans la voiture de l'animateur TV Jacques Angelvin et qui a inspiré le célèbre film de William Friedkin sorti en 1971, French Connection.
Mais les deux gros coups du juge vont avoir lieu entre 1980 et 1981. Le premier concerne un chimiste du nom d'André Bousquet. Bousquet est un ancien pédiatre qui aime un peu trop le jeu et qui pour se faire de l'argent va se mettre à fréquenter des gens du Milieu proche de Zampa et se lancer la transformation de morphine base en l'héroïne. Après avoir travaillé un temps pour Mariano Piazza pour le compte de deux membres de la 'ndrangheta (voir plus haut), il prend la route de la Sicile en février 1980 avec deux autres Marseillais, Daniel Bozzi et Jean-Claude Ranem, pour se mettre au service de Gerlando Alberti. Mais Bousquet est sous l'étroite surveillance non seulement de Michel, mais également du juge Italien Gaetano Costa qui tient informé son homologue Français. Mais alors qu'il venait de démanteler un réseau de trafiquant, le juge Costa est assassiné le 6 août à Palerme. Pierre Michel se rend alors à Rome pour organiser une réunion entre les autorités Italienne et la DEA et le 26 août Alberti & Bousquet sont arrêté à Trabia. Sur place du matériel est trouvé suffisant pour raffiner 400 kilos d'héroïne par mois ... Michel interroge plus tard Bousquet qui si il ne nie pas les faits, refuse catégoriquement de parler sous peine d'être tué. Bousquet sera par la suite condamné à 16 ans de prison et une vingtaine d'autres individus sont arrêté entre l'Italie et la France.
André Bousquet lors de son arrestation en 1980 |
Gerlando Alberti lors de son arrestation en 1980 |
Le deuxième gros coups va survenir le 8 Juillet 1981 lorsqu'il va faire démanteler son sixième labo à Saint-Maximin. L'affaire commence quand la brigade des stups surveille Georges Nazarian, un Arménien bien connu pour faire importer de la morphine base au Milieu Marseillais. Nazarian et un de ses ami, Raymond Soukassian (un Libanais), sont repérés avec André Malvanti alias "Gros Dédé" un chimiste bien connu des autorités, lequel est pris immédiatement en filature. Le laboratoire est repéré et la police donne l'assaut. Outre Nazarian, Soukassian et Malvanti, la police met la main à Marseille sur Louis & Jean-Claude Cassant, Jo Muzziotti, Marc Chambault, un homme à tout faire du Milieu, et surtout Homère Filippi, un important caïd lié à Zampa qui a été vu en contact avec Nazarian. Le juge n'obtiendra pas grand chose de Filippi qui sera relâché plus tard faute de preuves, mais la police à trouvé sur les lieux un carnet appartenant à Chambault où figure le nom et l'adresse de Zampa. La connexion entre des trafiquants et Zampa est presque établie mais Chambault refuse de parler. Mais peut être qu'en lui mettant la pression le juge pourrait enfin mettre Zampa hors d'état de nuire mais hélas il n'en aura pas le temps.
Homère Filippi |
L'assassinat du juge Michel
Le 21 octobre 1981 à 12 h 49, alors qu'il se rendait à moto pour déjeuner en famille, le juge Michel, ralentit à un carrefour du boulevard Michelet à Marseille et est abattu par deux hommes à moto de 3 balles. C'est la deuxième fois qu'un juge est assassiné en France depuis l'après-guerre (l'autre étant le juge François Renaud en 1975, tué par la pègre lyonnaise). Pierre Michel avait 38 ans. Inutile de dire que trouver les assassins du juge est désormais la priorité. La méthode utilisée ne fait guère penser à des amateurs et l'enquête va évidemment s'orienter vers le Grand Banditisme.
Le juge Pierre Michel assassiné |
48 heures plus tard, la moto des assaillants est retrouvée sur le parking d'un immeuble grâce à un témoin qui avait relevé une partie de la plaque d'immatriculation. La police découvre que la moto a été volé un an plus tôt, probablement par une équipe spécialisée dans le vol et le recel de motos. Une équipe de voleurs bien connue de la police de quartier est arrêtée et interrogée par la police mais est relâchée faute de preuves.
Les équipes de la police scientifique dissèquent donc une à une les pièces de la moto et finissent pas trouver une empreinte digitale au dos d'un autocollant. L'empreinte appartient à un homme nommé Charles Giardina, un mécanicien, qui est immédiatement surveillé. La police découvre qu'il est lié à Gilbert Ciaramaglia, un gangster associé à Zampa. En fouillant dans la vie de Ciaramaglia, la police découvre également que Ciaramaglia conduit la moto depuis un an et qu'il a récemment reçu plusieurs cadeaux de la part de Zampa. Giardina, Ciaramaglia et un troisième homme, Daniel Danti sont par la suite interpelés afin d'être interrogés, mais ne lâchent rien aux enquêteurs et sont relâchés à la fin de leur garde à vue.
Zampa, même si il déclare qu'il se tient à la disposition des enquêteurs et dit qu'il n'a rien à se reprocher, sent que c'est chaud autour de lui, décide de partir en cavale. La police a d'autant plus de quoi l'arrêter car à la suite de perquisitions elle le recherche pour divers délits fiscaux. En octobre 1983 un mandat d'arrêt international est lancé contre lui et il est finalement arrêté en novembre de la même année dans une maison à Istres par la BRB.
Alors que son procès se déroule, Zampa est incarcéré à la prison des Baumettes, et le moins que l'on puisse dire c'est que le caïd supporte très mal la prison car il tente plusieurs fois de se suicider. Pour éviter tout problème l'administration pénitentiaire décide de mettre dans la même cellule que lui Robert Schandeler un ancien videur de la boite de nuit le Krypton qui appartenait au Parrain. Mais le soir du 23 Juillet 1984 Schandeler est réveillé par des gémissement de Zampa qui vient de se dans sa cellule à l'aide d'une corde à sauter. Transporté à l'hôpital, Zampa décédera quelques jours plus tard. C'est la fin de l'ère Zampa sur Marseille. Quand à Schandeler qui est le seul à savoir ce qui c'est vraiment passé dans la cellule ce fameux soir, il est abattu en 1989 à Montpellier.
Zampa lors de son arrestation en 1983 |
Opération Phoenix
Dans le même temps que l'enquête sur le meurtre du juge Michel, se monte en 1983 une vaste opération de trafic de drogue entre la France et les Etats Unis. Et l'homme derrière cette opération n'est nul autre que le vétéran de la French Connection, Paul Mondoloni. Mondoloni est sans aucun doute le dernier grand représentant du vieux crime organisé Corse en activité à Marseille ces années là. Rappelons que la plupart des anciens barons Corses ont connu diverses "mésaventures" : Dominique Venturi est en prison pour une histoire de fausse facture, Jean-Baptiste Croce a pris 18 ans pour une affaire lié à la French Connection et Marcel Francisci a été abattu en 1982 par Edgar Zemour (il sera d'ailleurs visiblement vengé par Mondoloni qui enverra Gilbert Hoareau flinguer Zemour dans sa villa à Miami).
Jouissant de nombreuses connections aussi bien en France, Italie, Amérique du Sud, Cuba ou les USA qu'il a acquit au fil des années, "Monsieur Paul" va se mettre en contact avec le Sicilo-Américain résidant en Floride Michael Maneri qui a l'habitude de fréquenter les casinos de la Côte d'Azur et de Monaco. Ce qui tombe bien car Mondoloni n'est pas que dans la drogue, il également des intérêts dans quelques casinos, dont celui de Bandol. Maneri est également le fils de Salvatore, ancien membre de la Famille Genovese qui s'était installé en Italie dans les années 50 et qui était bien connu du BNDD pour trafic de drogue.
Paul Mondoloni |
Les deux hommes s'entendent sur le fait qu'il peuvent chacun amener des parties à rentrer dans l'affaire. Maneri a les contacts prêt à acheter la marchandise : il s'agit de Ernesto J. & Ernesto A. Benevento (oncle et neveu) deux autres Sicilo-Américains de Floride qui ont comme intermédiaire un Australien nommé Guido Rendel qui était déjà impliqué dans la French Connection comme étant un client du résau de Jean-Baptiste Croce. Quant à Mondoloni il va réunir derrière lui une impressionnante liste de caïds prêt à investir dans l'affaire :
-Grégoire & Jean-Marc Leccia (père et fils), 2 Corses chargé d'acheter la morphine base en Turquie et de trouver les chimistes
-Gilbert "le Libanais" Hoareau, protégé de Mondoloni et proche de Zampa
-Gaëtan Zampa (pas encore en prison)
-Jean Toci, demi-frère de Zampa qui récupérera une partie de son empire quand ce dernier sera emprisonné
-Jacky "le Mat" Imbert
-Francis "le Belge" Vanverberghe
-Michel Regnier, fils de Louis Régier, grand caïd Toulonnais, chargé du transport de la morphine base jusqu'en Floride
-Pierre "Nat" Nothoz, caïd Lyonnais et beau frère de Regnier
-Jean-Louis "le Grand" Fargette, caïd Toulonnais qui dirige le clan Regnier
Outre le fait de réunir basiquement les plus importants caïds de l'époque, Mondoloni réussi la prouesse de mettre sous la même bannière les ennemis Zampa/Imbert/Vanverberghe. Les participants devaient apporter chacun 1 millions de Francs (152,448.58€) pour avoir 10 kilos d'héroïne pour une valeure marchande de 10 millions de Francs (1,524,485.78€). Selon Roger Chiotti, un des chimistes qui deviendra informateur, Mondoloni, Regnier et les Leccia n'ont quant a eux pas investi car il n'étaient pas obliger de le faire par rapports à leurs rôles dans l'affaire.
Regnier est donc chargé de récupérer avec un voilier 300 kilos morphine base en Turquie qu'il achemine ensuite à Marseille et qu'il emmène ensuite avec un autre voilier baptisé "La Puce" en direction de l'île Antillaise de Saint-Barthélémy. La marchandise part ensuite en yacht pour Palm Beach en Floride pour finalement trouver destination à Chandler proche de Phoenix en Arizona où les chimistes François Scapula & Charles Altieri s'occupent de transformer la morphine base en héroïne.
Le juge Falcone à Marseille
Mondoloni va également chapeauté une autre opération et va faire de lui une des cibles du juge Giovanni Falcone et du juge Français Michel Debacq.
En 1984 André "Panzone" Manoukian un Marseillais d'origine Arménienne propriétaire d'une Pizzeria réputé complice de Mondoloni, envoi depuis quelques mois de la drogue à NY. Un de ses complices, Rodolfo "Aldo" Di Pisa, un Sicilien propriétaire d'une biscuiterie à Marseille cousin du boss Caldedonio Di Pisa tué en 1962 lors de la Première Guerre de la Mafia, est surveillé et vu par la DEA devant la cathédrale St Patrick à Manhattan en compagnie de Giuseppe Scarpulla, un membre de la mafia de Misilmeri, Frederic De Vito de NY et Bernard Benhamou un Franco-Israëlien. Lors d'un autre voyage, la DEA et les douanes en profitent pour intercepter la valise de Di Pisa pendant l'enregistrement des bagages et décèlent des traces d'héroïne et 75.000$ en billets de 100 dans un double fond.
Les numéros des billets permettent de remonter à l'agence bancaire qui a fournie l'argent. Il s'agit d'une filiale de la National Bank de NY dont le directeur Michael Zuckerman a été licencié par sa direction car fortement soupçonné d'avoir blanchi 2 millions de dollars pour le compte de la mafia. Le réseau de blanchiment s'étendant des USA, au Canada et au Venezuela.
Le 15 Janvier 1985 Di Pisa se rend à Port Everglades avec Michel
Kasparian afin de préparer une livraison de 14 kilos de drogue, mais le
passeur, Israël Saadia, est intercepté par les douanes à Fos-sur-Mer avec
un paquet contenant 6 kilos. La DEA décide d'arrêter tout le monde le 17 Janvier et arrivent à remonter également jusqu'au cousins Mariano & Mario Piazza, originaires de Misilmeri et cousins de la femme de Scarpulla ... D'autres arrestations auront lieux à Palerme, Amsterdam, Etats Unis et en Israël
Mariano Piazza est une belle prise pour les autorités car comme dit plus haut il est depuis très longtemps impliqué dans les narcotiques que ce soit avec la 'ndrangheta ou la Cosa Nostra. A noter que chez les Piazza la drogue est une histoire de famille car en 1963, son père Pietro avait été arrêté à New York en compagnie du caïd Charles Vincileoni lors d'une affaire connexe à la French Connection. Notons également à ce propos que Mondoloni à fait ses débuts de carrière avec Vincileoni car Mondoloni faisait parti des braqueurs du vol des bijoux de la Begum en 1949 dont Vincileoni était l'un des organisateurs avec Paul Leca ...
Si tout ce beau monde est arrêté et lourdement condamné plus tard en 1988 (Manoukian 18 ans, Mariano Piazza 16 ans, Di Pisa 16 ans, Mario Piazza est en revanche acquitté), ça ne sera pas le cas de Paul Mondoloni. Mondoloni est en effet assassiné le 29 Juillet 1985 alors qu'il sortait du bar "Les Danaïdes" à Marseille. La principale théorie désignerait Jean Toci qui soit devenu un peu parano depuis l'incarcération de son demi-frère et qui voyait en Mondoloni une menace. Probable motif du meurtre : le soir où Mondoloni a été assassiné il avait pris un rendez-vous avec Josua Giustiniani un collecteur de fonds du Parti Socialiste afin que ce dernier l'appuie pour se demande devenir propriétaire d'un casino sur la Côte d'Azur.
En 1986, le Juge Falcone déclara lors d'un entretien avec le juge Debacq que Paul Mondoloni était considéré par les autorités Italienne comme le représentant de la Cosa Nostra en France.
Le juge Giovanni Falcone à Marseille en 1986 |
Scapu la balance, épilogue de la French Pizza Connection
Les Benevento étant satisfait de leur collaboration avec l'équipe de chimiste de Scapula, ils les sollicitent à nouveau pour cette fois une transaction beaucoup plus grosse . Ils leurs proposent de raffiner cette fois une tonne de morphine base venant du Pakistan. Mais pour plus de précautions et pour éviter d'attirer l'attention de la DEA il est décidé que les chimistes travailleront en Inde à New Dehli. Un des chimistes, Philippe Wiesgrill y est envoyé pour tester la qualité du produit.
Mais le 12 Novembre 1985, Scapula qui est censé prendre l'avion de Genève jusqu'à New Dehli, a la sensation d'être suivi et décide de ne pas partir et de se réfugier dans un chalet près de Fribourg où il travaille avec son équipe de chimistes. Mal lui en prend car le chalet est lui aussi surveillé par la police Suisse et Scapula, Wiesgrill, Jean Guy et Charles Altieri sont arrêtés en train de raffiner 10 kilos d'héroïne. La police Française se rend sur place et n'est pas au bout de ses surprises ...
François Scapula |
Alors qu'ils sont en garde à vue, les chimistes sont donc interrogés, et un peu au hasard un des enquêteurs demande à Wiesgrill si il n'aurait pas des infos sur l'assassinat du juge Michel. Wiesgrill clame que non, mais l'agent repère vite que Wisgrill ment et il finit par cracher le morceau. Oui il sait qui a tué le juge et donne même les noms des assassins : il s'agit de François Checchi qui a tiré et la moto était conduite par Charles Altieri, le même qui vient d'être arrêté. Seul problème, Wiesgrill refuse catégoriquement de signer des aveux, mais indique que Scapula est également au courant de qui est responsable du meurtre.
Scapula qui est justement en train de passer un deal avec la DEA est sommé d'avouer ce qu'il sait sous peine que son deal soit annulé et d'être extradé en France et donc d'effectuer une longue peine de prison. Acculé, il confirme donc les dires de Wiesgrill et donne en plus le noms des deux commanditaires : il s'agit de Homère Filippi, qui avait été arrêté par le juge lors de la rafle du labo de Saint-Maximin, et de François Girard, un ami proche de Scapula arrêté lui aussi par le juge Michel à peut près à la même période que Filippi. Les deux hommes auraient décider de se débarrasser du juge pendant leurs incarcérations. Altieri, finit par avouer également de même que François Checchi qui est lui aussi incarcéré pour une autre affaire de drogue. Comme les choses sont bien faite, François Girard est également incarcéré, mais lui en revanche n'avoue rien. Qu'à cela ne tienne, les accusés sont inculpés pour être jugé en 1988 par le tribunal d'Aix-en-Provence, à l'exception notable de Altieri qui s'est entre temps évadé de sa prison Suisse et de Homère Filippi qui est en cavale
François Girard |
François Checchi |
A l'issue du procès, Checchi est condamné à la prison à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 18 ans. Il est sorti de prison en 2014. Girard est condamné à la même sentence et est sorti en 2017. Filippi est condamné à la prison à perpétuité par contumace et n'a jamais été retrouvé. Selon certaines rumeurs il aurait été tué lors d'un réglement de compte. Altieri a finalement été rattrapé par la justice en 1992 à Chypre et été condamné à la prison à perpétuité assorti d'une peine de sûreté de 18 ans. Selon lui ses aveux à la police aurait été obtenus sous la violence et clame son innocence dans cette affaire. Lui aussi a été libéré en 2014.
Quant à François Scapula, ses confessions ont permis d'arrêter bon nombre de trafiquants dont les Benevento et leurs complices Guido Rendel,, Carmine Loiacono et Michael Maneri qui seront condamnés à de lourdes peines aux USA. Avec Roger Chiotti, cité dans l'Opération Phoenix et arrêté lui aussi en Suisse, Scapula va témoigner lors d'une instruction ouverte à l'encontre de Francis Vanverberghe par le juge Debacq pour sa probable implication avec les Benevento. Mais le témoignages des deux repentis n'est pas jugé crédible et après 4 ans d'incarcération Le Belge est finalement relaxé en 1992 des charges pesant contre lui. Francis le Belge est assassiné le 27 Septembre 2000 dans un bar PMU du VIIIeme arrondissement de Paris par une équipe de tueur à motos.
Francis le Belge qui vient d'être acquitté en 1992 |
Finalement alors qu'il change de prisons souvent afin de préserver son anonymat et qu'il est un des plus vieux détenus en Suisse, Scapula s'évade en Novembre 2000. Certaines rumeurs avancent qu'il aurait été exfiltré avec l'aide de la DEA afin d'honorer leur deal initial et qu'il vivrait désormais sous une fausse identité aux Etats Unis
English version
For most people the French Connection ended in the early 1970s, with the
Caprice des Temps affair, the arrest and suicide of the star chemist
Joseph Césari and the Jean-Baptiste Croce trial, and that it was
replaced by the Pizza Connection, though this is not entirely accurate.
Indeed a serious blow was dealt to the Marseillaise faction, but it
seems that in fact the problem had only been partially solved. In the
early 1980s, Marseille was still considered the world capital of heroin
trafficking and, thanks to their alliances with the various Italian and
American mafias, the traffic continued unabated. Laboratories were
dismantled in the Marseille region, but there were also chemists working
in Italy or even in Asia or the USA.
Neapolitan Connections
Born in 1933 in Marseille and of Neapolitan origin, Gaëtan Zampa alias
"Tany" or "le Grand”, was the son of Mathieu Zampa, a famous Marseille
boss who worked for Carbone & Spirito as well as the Guérini
brothers. After eliminating Antoine Guérini in 1967, Tany Zampa took
control of most of the organized crime activities in Marseille,
including drug trafficking. A drug deal gone wrong led to a violent war
with his competitor Francis Vanverberghe, alias "le Belge”, from 1972 to
1973. He also fought later with Jacques Imbert alias "le Mat" in 1977
(there was no connection with drugs for this conflict). A sort of
legendary and elusive figure in Marseille, his name appears in all of
the shady affairs of the time (in drugs, racketeering, nightclub circles
but also in the organization of the heist of Société Générale de Nice
in 1978), but law enforcement never manage to track him
down.
Gaëtan Zampa |
One of the key figures in drug trafficking in the south of France in those years was Michele "'o Pazzo" Zaza. Active in Italy and in the Nice region where he set up his base of operations, Zaza was an influential member of the Camorra, but, with a few other Camorrists, was also a member of Cosa Nostra. Zaza and his nephews, the Mazzarellas, were represented at the Cupola (the Sicilian Commission) by Michele Greco. According to the pentito Francesco Marino Mannoia of the cosca of Santa Maria di Gesù and himself a heroin chemist, Zaza was close to the brothers Giuseppe & Alfredo Bono de Bolognetta active in Milan, as well as in the USA. Zaza was supplied by a group of Marseille traffickers working for Zampa, and was the Bono brothers' main supplier of heroin. Stefano Bontate is said to have told Mannoia that the huge drug profits delivered to Milan allowed Zaza to pay off the huge casino debts of Alfredo Bono, who was apparently a big time gambler.
Michele Zaza |
Calabrians and Mafia meetings on the Riviera
While the Camorra and Cosa Nostra were well connected along the French
Riviera with the local milieu for drug trafficking, their Calabrian
counterparts in the 'ndrangheta were not outdone.In 1993, an anonymous
Calabrian pentito explained that in 1980 an 'ndrinawas was created in
France at a meeting in a villa called "Cosa Novira" in Juan-les-Pins
between Paolo Stefano & Domenico Libri, respectively bosses of the
'ndrine of the Archi and Cannavaò districts in the city of Reggio
Calabria. In addition to the creation of an 'ndrina, the purpose of the
meeting was to organize the drug and gun trafficking, and money
laundering of the 'ndrangheta on the Riviera. According to Giovanni
Bullà, another pentito, before the creation of this 'ndrina the
activities were limited to:
"Until the years 1978-1979, to my knowledge, there were no particularly
serious criminal acts. The activity of the organization was above all
that of "reciprocal" assistance, that is to say, giving hospitality to
fugitives, providing them with logistical support, supplying arms, etc."
(source Riviera Nostra by Jean-Michel Verne for this excerpt)
According to the previously quoted anonymous source, another important
meeting took place in 1980 at the luxury Negresco hotel in Nice and this
time brought together some of the most important conspirators of the
time:
-Michele Zaza, previously mentioned
-Lorenzo Nuvoletta, boss of the Camorra clan of the same name based in
Mara di Napoli. Like Zaza, he has the distinction of being a member of
Cosa Nostra and close to the Corleonesi.
-Paolo De Stefano
-Domenico Libri
-Giuseppe Morabito, boss of the 'ndrina of the same name based in Africo.
-Gaetano Fidanzati, member of Cosa Nostra, boss of cosca d'Aranella and
also active in Milan. He is also a heavyweight in the drug trade of
those years.
-A member of the Gambino family from New York.
-A member of Corsican organized crime.
According to the informant, the purpose of the meeting was the
distribution of money derived from drug trafficking, real estate
investments, sports, import-exports and major public works. The
informant pointed out that it was the Sicilians who led the discussions
during this meeting. While he could not identify the member of the
Gambino family and the Corsican present, it is interesting to note that a
mafioso from New York made the trip to the Riviera, and especially that
a Frenchman was present there, highlighting the influence of French
gangsters in Europe. Without naming him, according to the writer
Roger-Louis Bianchini in his book "Mafia, Money and Politics "the
Corsican was a forty-year-old man from Bastia "who got in trouble with
the law 7 years later for the management of a club that looked like a
luxury brothel".
Paolo De Stefano did not have time to enjoy his stay in France, because
he was arrested on November 10, 1982 in the luxurious villa in Antibes
called "Tacita Giorgina". The villa, containing 10 rooms, 2 garages and a
swimming pool, belonged to a Swiss company based in Lugano, which
laundered money from the 'ndrangheta. The other manager of the property
was Vittorio Canale, who was arrested with De Stefano and then
released, and later took over the reins of the French 'ndrina.
Paolo De Stefano |
Informant Giovanni Bullà gave other names of 'ndrangheta members,
including Domenico Calabrese & Francesco Morabito, who were active
in the Toulon area and owned a heroin manufacturing refinery. The
refinery chemist was an individual working for the Sicilian-Marseillais
Mariano Piazza, and who would later work for Gerlando Alberti, an
important member of the Porta Nuova family. But we will come back to
this later because Piazza and the chemist will be key characters later
on.
Judge Michel attacks the traffickers
During this time, while the Italian and Marseille mobsters were well
organized, the authorities did not twiddle their thumbs, as there was a
judge who literally went on a crusade against drug traffickers,
definitely making life difficult for them. Appointed examining
magistrate in Marseilles in 1974, Pierre Michel stood out with his
unorthodox methods, not hesitating to provoke the mobsters or put
pressure on them, such as imprisoning their wives outright. He had 6
laboratories dismantled, locked up around sixty crooks and was also
responsible for the investigation of the "Bar du Telephone" massacre
which occurred on October 3, 1978 and which left 10 dead (unresolved
case even if there again the shadow of Tany Zampa also hovers, one of
the hypotheses being that the killing was one of the chapters of the
bloody war between Zampa & Imbert).
Judge Pierre Michel |
Judge Michel was, therefore, one of the first to understand that the
problem of the French Connection had not completely moved to Italy, but
that the machine continued to turn in the Phocaean city. Starting in
1976, he struck hard, dismantling the sector of Jean-Jérome Colonna (not
yet Godfather of Southern Corsica) and his chemist Henri Malvezzi, who
was suspected of having sent 1 ton of heroin to the USA over 4 years...
Chemical equipment used for the transformation of morphine base into
heroin was found during a search of Malvezzi's house behind a false
wall. Bad luck for Malvezzi, even though the material had apparently not
been used for a long time, it was wrapped in newspapers dated 2 years
prior ... Using the prescription for drug trafficking was a
three 3 year sentence.
Another of the judge's big blows was that he tracked down an old
acquaintance of the French Connection whom the Americans were never able
to arrest. He had the legendary Jean Jehan, alias Pépé la Schnouf,
arrested in 1978, who in 1962 had sponsored the transaction of 250 kilos
of heroin stashed in the car of TV presenter Jacques Angelvin and which
inspired the famous film by William Friedkin released in 1971, French
Connection.
But the two biggest blows of the judge took place between 1980 and 1981.
The first concerned a chemist named André Bousquet. Bousquet was a
former pediatrician who loved gambling a little too much and who, in
order to make money, started dating people from the Milieu near Zampa
and started transforming morphine base into heroin. After having worked
for Mariano Piazza on behalf of two members of the 'ndrangheta (see
above), he set off for Sicily in February 1980 with two other
Marseillais, Daniel Bozzi and Jean-Claude Ranem, in the service of
Gerlando Alberti. But Bousquet was under the close surveillance of not
only Michel, but also of the Italian judge Gaetano Costa who kept his
French counterpart informed. But when he had just dismantled a
trafficker's network, Judge Costa was assassinated on August 6 in
Palermo. Pierre Michel then went to Rome to organize a meeting between
the Italian authorities and the DEA, and on August 26 Alberti &
Bousquet were arrested in Trabia. On the spot, enough material was found
to refine 400 kilos of heroin per month... Michel later questioned
Bousquet who, while he didn’t not deny the facts, categorically refused
to speak out of fear of being killed. Bousquet was subsequently
sentenced to 16 years in prison and around twenty other individuals were
arrested between Italy and France.
André Bouquet arrested in 1980 |
Gerlando Alberti arrested in 1980 |
The second big blow occurred on July 8, 1981 when he had his sixth lab
dismantled in Saint-Maximin. The affair began when the narcotics brigade
monitored Georges Nazarian, an Armenian well known for importing basic
morphine into Marseilles. Nazarian and one of his friends, Raymond
Soukassian (a Lebanese), were spotted with André Malvanti alias "Gros
Dédé", a chemist well known to the authorities, who was immediately
followed. The lab was spotted and the police stormed in. In addition to
Nazarian, Soukassian and Malvanti, the police in Marseilles got their
hands on Louis & Jean-Claude Cassant, Jo Muzziotti, Marc Chambault, a
handyman from the Middle, and above all Homère Filippi, an important
boss linked to Zampa who was seen in contact with Nazarian. The judge
did not get much from Filippi, who was released later for lack of
evidence, but the police found a notebook belonging to Chambault bearing
the name and address of Zampa. The connection between traffickers and
Zampa was almost established but Chambault refused to talk. But maybe by
putting pressure on him the judge could finally get Zampa out of the
way, but alas he won't have time.
Homère Filippi |
The assassination of Judge Michel
On October 21, 1981 at 12:49 p.m, while he was driving on his motorbike
to have lunch with his family, Judge Michel slowed down at an
intersection on Boulevard Michelet in Marseilles and was shot dead by
two men on a motorbike It was the second time that a judge has been
assassinated in France during the post-war period (the other being Judge
François Renaud in 1975, killed by the Lyon underworld). Pierre Michel
was 38 years old. Needless to say, finding the Judge's killers was now
the priority. The killing was hardly amateur and the investigation
obviously was oriented towards organized crime.
Judge Michel is killed |
48 hours later, the assailants' motorcycle was found in the parking lot
of a building, thanks to a witness who had noted part of the license
plate. The police discover that the motorcycle was stolen a year
earlier, probably by a team specializing in theft and possession of
motorcycles. A well-known gang of robbers from the neighborhood police
were arrested and questioned by the police but were released for lack of
evidence.
The forensic teams, therefore, disassembled the parts of the motorcycle
one by one, and ended up finding a fingerprint on the back of a sticker.
The print belonged to a man named Charles Giardina, a mechanic, who was
immediately surveilled. The police discover that he is related to
Gilbert Ciaramaglia, a gangster associated with Zampa. While digging
into Ciaramaglia's life, the police also discover that Ciaramaglia had
been riding the motorcycle for a year and had recently received several
gifts from Zampa. Giardina, Ciaramaglia and a third man, Daniel Danti
are subsequently arrested for questioning, but do not give the
investigators anything, and are released.
Zampa, even though he claimed he was at the disposal of the
investigators and said that he had nothing to hide, felt that it was too
hot around him, and decided to go on the run. The police had all the
more reason to arrest him because, following searches, they were looking
for him for various tax offences. In October 1983 an international
arrest warrant was issued against him and he was finally arrested in
November of the same year in a house in Istres by the BRB.
As his trial unfolded, Zampa was imprisoned in the Baumettes prison, and
the least we can say is that the boss did not adjust to prison very
well, because he tried several times to commit suicide. To avoid any
problem, the prison administration decided to put Robert Schandeler in
the same cell as him, a former bouncer from the Krypton nightclub who
belonged to the Godfather. But on the evening of July 23, 1984
Schandeler was awakened by moans from Zampa who had just hung himself in
his cell using a jump rope. Transported to the hospital, Zampa died a
few days later. It was the end of the Zampa era in Marseille. As for
Schandeler, who was the only one to know what really happened in the
cell that famous evening, he was shot in 1989 in Montpellier.
Zampa arrested in 1983 |
Operation Phoenix
At the same time as the investigation into the murder of Judge Michel, a
vast drug trafficking operation was set up in 1983 between France and
the United States. And the man behind this operation was none other than
French Connection veteran Paul Mondoloni. Mondoloni was undoubtedly the
last great representative of the old Corsican organized crime active in
Marseille during those years. Remember that most of the former Corsican
barons experienced various "misadventures": Dominique Venturi was in
prison for a case of misuse of corporate assets, Jean-Baptiste Croce took 18
years for an affair linked to the French Connection and Marcel Francisci
was shot dead in 1982 by Edgar Zemour (he was visibly avenged by
Mondoloni, who sent Gilbert Hoareau to gun down Zemour in his villa in
Miami).
Enjoying many connections in France, Italy, South America, Cuba or the
USA that he had acquired over the years, "Monsieur Paul" got in touch
with the Sicilian-American residing in Florida, Michael Maneri, who was
accustomed to frequenting the casinos of the Côte d'Azur and Monaco.
Which was good because Mondoloni was not only in drugs, he also had
interests in a few casinos, including that of Bandol. Maneri is also the
son of Salvatore, a former member of the Genovese family who settled in
Italy in the 1950s and who was well known to the BNDD for drug
trafficking.
Paul Mondoloni |
The two men agreed on the fact that they can each bring parties into the
business. Maneri had the contacts ready to buy the goods: they are
Ernesto J. & Ernesto A. Benevento (uncle and nephew) two other
Sicilian-Americans from Florida who have as an intermediary an
Australian named Guido Rendel, who was already involved in the French
Connection as a client of Jean-Baptiste Croce's network. As for
Mondoloni, he gathered behind him an impressive list of bosses ready to
invest in the business:
-Grégoire & Jean-Marc Leccia (father and son), 2 Corsicans in charge
of buying the morphine base in Turkey and finding the chemists
-Gilbert "le Libanais" Hoareau, Mondoloni's protégé also close to Zampa
-Gaëtan Zampa (not yet in prison)
-Jean Toci, half-brother of Zampa who will recover part of his empire when the latter is imprisoned
-Jacky "le Mat " Imbert
-Francis "le Belge" Vanverberghe
-Michel Regnier, son of Louis Régier, big boss Toulonnais, in charge of transporting the morphine base to Florida
-Pierre "Nat" Nothoz, boss Lyonnais and brother-in-law of Regnier
-Jean- Louis "le Grand" Fargette, Toulon's boss who leads the Regnier clan
In addition to bringing together the most important caïds of the time,
Mondoloni managed the feat of bringing the Zampa/Imbert/Vanverberghe
enemies under the same banner. The participants had to bring each 1
million Francs (=166,146.01$) to have 10 kilos of heroin
for a market value of 10 million Francs (=1,661,460.14$). According to Roger Chiotti, one of the chemists who
later became an informant, Mondoloni, Regnier and the Leccias did not
invest because they were not obliged to do so in relation to their roles
in the affair.
Regnier was therefore responsible for recovering 300 kilos of morphine
based in Turkey with a sailboat, which he then transported to Marseilles
and then took with another sailboat called "La Puce" towards the
Caribbean island of Saint-Barthélémy. The goods then leave by yacht for
Palm Beach in Florida to finally find their destination in Chandler near
Phoenix in Arizona, where the chemists François Scapula & Charles
Altieri take care of transforming the base morphine into heroin.
Judge Falcone in Marseille
Mondoloni also oversaw another operation which made him one of the
targets of Judge Giovanni Falcone and French Judge Michel Debacq.
In 1984 André "Panzone" Manoukian, a Marseillais of Armenian origin,
owner of a Pizzeria reputed to be an accomplice of Mondoloni, had been
sending drugs to NY for several months. One of his accomplices, Rodolfo
"Aldo" Di Pisa, a Sicilian owner of a biscuit factory in Marseilles,
cousin of boss Caldedonio Di Pisa killed in 1962 during the First Mafia
War, is watched and seen by the DEA in front of St. Patrick in Manhattan
with Giuseppe Scarpulla, a member of the Misilmeri mafia, Frederic De
Vito from NY and Bernard Benhamou a Franco-Israeli. During another trip,
the DEA and customs took the opportunity to intercept Di Pisa's
suitcase during baggage check-in and detected traces of heroin and
$75,000 in 100 bills in a false bottom.
The banknote numbers made it possible to trace the bank branch that
provided the money. It was a subsidiary of the National Bank of NY,
whose director Mickael Zuckerman was dismissed by his management because
he was strongly suspected of having laundered 2 million dollars on
behalf of the mafia. The laundering network stretched from the USA,
Canada and Venezuela.
On January 15, 1985 Di Pisa went to Port Everglades with Michel
Kasparian to prepare a delivery of 14 kilos of drugs, but the courier,
Israel Saadia, was intercepted by customs at Fos-sur-Mer with a package
containing 6 kilos. The DEA decided to arrest everyone on January 17 and
also managed to trace cousins Mariano & Mario Piazza, from
Misilmeri and cousins of Scarpulla's wife... Other arrests will
take place in Palermo, Amsterdam, United States and Israel.
Mariano Piazza is a good catch for the authorities because, as said
above, he had been involved in narcotics for a very long time, whether
with the 'ndrangheta or the Cosa Nostra. It should be noted that among
the Piazzas, drugs are a family affair, because in 1963, his father
Pietro had been arrested in New York in the company of the kingpin
Charles Vincileoni during a case related to the French Connection. It
should also be noted in this regard that Mondoloni started his career
with Vincileoni, because Mondoloni was one of the robbers of the theft
of Begum jewels in 1949, of which Vincileoni was one of the organizers
with Paul Leca...
While "these nice guys" were arrested and heavily sentenced later
in 1988 (Manoukian to 18 years, Mariano Piazza 16 years, Di Pisa 16
years, Mario Piazza, on the other hand, was acquitted), this wasn’t the
case for Paul Mondoloni. Mondoloni was indeed assassinated on July 29,
1985 as he left the bar "Les Danaïdes" in Marseille. The main theory
would point to Jean Toci, who had become a little paranoid since his
half-brother's imprisonment, and who saw Mondoloni as a threat. Probable
motive for the murder: the evening Mondoloni was assassinated he had
made an appointment with Josua Giustiniani, a fundraiser from the
Socialist Party, so that the latter would support him in seeking to
become the owner of a casino on the Côte d' Azure.
In 1986, Judge Falcone declared during an interview with Judge Debacq
that Paul Mondoloni was considered by the Italian authorities as the
representative of Cosa Nostra in France.
Judge Falcone in Marseille |
Scapu the Rat: epilogue of the French Pizza Connection
The Beneventos were satisfied with their collaboration with the Scapula
chemist team, so they asked them to do a much bigger order. They offered
to them to refine a ton of basic morphine coming from Pakistan. But,
increasing their precautions and avoiding attracting the attention of
the DEA, it was decided that the chemists will work in India in New
Delhi. One of the chemists, Philippe Wiesgrill, was sent there to test
the quality of the product.
But on November 12, 1985, Scapula, who was supposed to fly from Geneva
to New Delhi, had felt he was being followed, and decided not to leave
and took refuge in a chalet near Friborg, where he worked with his team
of chemists. He didn’t know the chalet was also watched by the Swiss
police and Scapula, Wiesgrill, Jean Guy and Charles Altieri were
arrested in the process of refining 10 kilos of heroin. The French
police went there, and the surprises didn’t end there ...
François Scapula |
While they are in police custody, the chemists were questioned and,
seemingly at random, one of the investigators asks Wiesgrill if he
wouldn't have any information on the assassination of Judge Michel.
Wiesgrill claimed no, but the agent quickly spotted that Wisgrill was
lying, and he ended up spilling the beans. Yes, he knew who killed the
judge and even gave the names of the assassins: the shooter was François
Checchi and the motorcycle was driven by Charles Altieri, the same who
had just been arrested. Only problem, Wiesgrill flatly refused to sign a
confession, but indicated that Scapula was also aware of who is
responsible for the murder.
Scapula, who was just making a deal with the DEA, was ordered to confess
what he knew under threat of his deal being canceled and being
extradited to France to serve a long prison sentence. Cornered, he then
confirmed Wiesgrill’s story, and also gave the names of the two
conspirators: they were Homère Filippi, who had been arrested by the
judge during the roundup of the Saint-Maximin lab, and François Girard, a
close friend of Scapula,also arrested by Judge Michel around the same
time as Filippi. The two men decided to get rid of the judge during
their incarcerations. Altieri ended up confessing as well, as François
Checchi who was also imprisoned for another drug case. Very conveniantly, François Girard was
also imprisoned, but he, on the other hand, did not confess anything.
Never mind, the defendants were charged, and they were to be tried in
1988 by the court of Aix-en-Provence, with the notable exception of
Altieri, who meanwhile, escaped from his Swiss prison and Homère
Filippi, who is on the run.
François Girard |
François Checchi |
At the end of the trial, Checchi was sentenced to life imprisonment with
an with an 18-year parole. He was
released from prison in 2014. Girard received the same sentence and was
released in 2017. Filippi was sentenced to life in prison in absentia
and was never found. According to some rumors he was killed during a
settling of accounts. Altieri was finally caught by the courts in 1992
in Cyprus and was sentenced to life imprisonment with an 18-year parole. According to him, his confession to the police was
obtained under violence and claims his innocence in this case. He too
was released in 2014.
As for François Scapula, his confessions have allowed the arrest of many
traffickers, including the Beneventos and their accomplices Guido
Rendel, Carmine Loiacono and Michael Maneri who were sentenced to long
prison terms in the USA. With Roger Chiotti, cited in Operation Phoenix
and was also arrested in Switzerland, Scapula testified during an
investigation opened against Francis Vanverberghe by Judge Debacq for
his probable involvement with the Benevento. But the testimony of the
two repentants is not considered credible, and after 4 years of
imprisonment "le Belge" is finally released in 1992 from the charges
against him. Francis le Belge was assassinated on September 27, 2000
in a PMU bar (bars where people can bet on horse races) in the 8th
arrondissement of Paris by a team of killers on motorcycles.
Francis le Belge acquitted in 1992 |
Finally, although he often changed prisons in order to preserve his anonymity and was one of the oldest prisoners in Switzerland, Scapula escaped in November 2000. Some rumors claim that he was exfiltrated with the help of the DEA in order to honor their initial deal, and that he now lives under a new identity in the United States
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