Les meurtres de Salvatore Triumbari & Filippo Vendemini
Dans le courant des années 50, Antonio Macrì, le boss de la ville de Siderno et l'un des boss les plus influents de la 'ndrangheta, décide une expansion de la mafia Calabraise au Canada.
Macrì ayant de bonnes relations avec Cosa Nostra, la police Italienne pense que pour favoriser cette expansion il serait entrer en contact avec les boss Frank Costello & Albert Anastasia. Non seulement Costello & Anastasia sont à ce moment là des membres influents de la Commission, mais ils sont également d'origine Calabraise.
Selon une source Canadienne, une série de meetings auraient eu lieu en 1958 afin d'organiser cette Locale en Ontario mais également aux USA, notamment à New York, Miami, Chicago, Detroit et dans le Connecticut.
Les mafiosi présents à ces réunions auraient été Stefano Magaddino, boss de la Famille de Buffalo et dont le territoire s'étend en Ontario, Giacomo Luppino, un boss de la 'ndrangheta à Hamilton et agissant sous le "drapeau" de Magaddino et Vic Cotroni, le capodecina de Montréal pour la Famille Bonanno. Il est fort probable que Michele Racco ait également été présent. Racco est originaire de Siderno et aurait été envoyé en Ontario en 1952 par Macrì afin d'y organiser la 'ndrina de Toronto.
Au cours de leurs futures enquêtes, la police Canadienne va découvrir que la mafia Calabraise au Canada a instauré un "conseil d'administration" sur le même modèle que la Commission de Cosa Nostra appelé "La Camera di Controllo".
En 1962 ses membres étaient Michele Racco, Cosimo Stalteri, Vincenzo Deleo, Giacomo Luppino, Rocco Zito, Salvatore Triumbari & Filippo Vendemini.
Et c'est précisément les meurtres de ces deux derniers individus en 1967 & 1969 qui va mettre en lumière les agissements de la 'ndrangheta au Canada et permettre à la police de découvrir, en partie, son mode de fonctionnement ...
Salvatore Triumbari & Filippo Vendemini |
Le meurtre de Salvatore Triumbari
Le 6 janvier 1967 vers 6h du matin, Salvatore "Sammy" Triumbari quitte son bungalow de Sherman Court, banlieue de Toronto afin se rendre au travail. Il a à peine le temps de faire quelques pas quand il est accueilli par plusieurs coups de feu qui le tuent instantanément. Deux balles l'ont atteint à la tête, une en bas du dos, une dans le torse et une dans son bras gauche.
Bien qu'il ne soit pas clair de qui a appelé les secours, Michele Oppedisano, cousin de la victime qui déjeunait quelques minutes avant avec Triumbari, a entendu les coups de feu et est sorti en criant afin de donner l'alerte. Au moment du meurtre, la femme de Triumbari dormait avec ses deux filles au domicile familial alors que ses deux garçons étaient chez des voisins, la famille D'Ettore.
Les secours au bungalow de la famille Triumbari le jour du meurtre |
Agé de 34 ans au moment des faits, Triumbari est originaire de Siderno, Calabre et a émigré au Canada en 1950 avec ses parents et 8 de ses 10 frères et soeurs. Il retourne en Calabre en 1958 afin de se marier avec son amour de jeunesse, Theresa. Le couple rejoint le Canada en 1959 avec leur premier enfant, Nino. Ils auront par la suite trois autres enfants: Carmelina, Clementina & Frank.
Triumbari était le directeur de Cynar Dry Company Limited, une entreprise d'embouteillage pour la boisson non-alcoolisé Cyma Spuma, une boisson semble-t-il très populaire dans la communauté Italienne de Toronto. Il a rejoint l'entreprise en 1965 en tant que conducteur de camion, puis a acheté 40% de l'entreprise à Anthony Licursi pour finalement acheter les 60% restant à Antonino Poli-Capalli, le précèdent directeur.
A son propos, ce dernier déclare que Triumbari était un homme discret et qu'il ne comprend pas ce qu'il s'est passé. Même son de cloche pour la plupart des connaissances du défunts. Un voisin, Tony Racco, qui émigré au Canada en même temps que lui, déclare que Triumbari était un "nice boy" et qu'il ne voit aucune raison pour laquelle quelqu'un voudrait lui faire du mal.
Le seul accroc officiel de Triumbari au sein de Cynar Dry Co. Lt. remonte à février 1965 lorsqu'il était chauffeur et qu'il a accidentellement tué avec son camion jeune garçon qui avait glissé sur une plaque de neige, accident qui l'avait grandement affecté émotionnellement.
Les funérailles se déroulent le 10 janvier. Selon un journaliste Italo-Torontois, de nombreuses connaissances de travail et amis du défunts y sont présents mais aucun membre notable de la communauté Italienne de Toronto.
Parmi les porteurs du cercueil on peut noter la présence de Vincenzo Deleo, Michele Racco & Cosimo Stalteri.
(1) Vincenzo Deleo, (2) Michele Racco, (3) Cosimo Stalteri, (4) Theresa Triumbari |
Theresa Triumbari |
Malgré le portrait idyllique tracé par l'entourage de Triumbari, les policiers comprennent assez vite que la victime n'est pas tout à fait un ange.
Triumbari était déjà connu des services de police pour avoir été mêlé à une affaire de tentative extorsion en 1960, puis en 1963 son commerce avait brûlé ce qui lui avait éviter de payer ses créanciers.
En 1961, Triumbari avait également été interrogé par la police pour sa probable implication dans le tabassage de Max Bluestein. Le soir du 21 mars 1961 à la Town Tavern de Toronto, le caïd John Papalia avait très sérieusement tabassé Bluestein le laissant pour presque mort et avait pris par la suite le contrôle des opérations de jeux de ce dernier.
La police le soupçonne aussi fortement d'être impliqué dans la vente d'alcool de contrebande en provenance de Montréal et de trafic de fausse monnaie.
Les analyses balistiques démontrent rapidement que les projectiles viennent tous de la même arme mais la police recherche au minimum deux individus car deux empreintes de pas différentes ont laissées des traces dans la neige. Ses traces traversent le jardin de la propriété pour rejoindre la rue où se trouvait une voiture servant aux assaillants pour s'enfuir. Entre 100 et 200$ sont retrouvés dans les poches de Triumbari, ce qui exclue définitivement comme mobile le vol. Ce qui avec la méthode utilisé, dirige forcément les enquêteurs sur la piste du règlement de compte mafieux ...
Sur la scène de crime sont retrouvé un chapeau Fedora venant de New York et un pistolet chargé dans la ceinture de la victime. Un autre pistolet est également retrouvé dans la maison.
Interrogée sur l'entourage de son mari, Theresa déclare aux enquêteurs que son mari se rendait souvent à New York pour rendre visite à un individu qu'elle ne connaît pas, et que cet individu était récemment à Toronto.
L'info n'est rendu publique que le 13 février 1971 lors d'une série d'articles sur la mafia au Canada écrit par le journaliste Peter Moon, mais l'individu de New York est un nommé Joseph Prochilo
La veille du meurtre, Triumbari aurait diné dans un restaurant de Toronto avec Prochilo et un individu nommé Anthony Macri. Ce derniers sont reparti le même jour à New York.
Le lendemain du meurtre, Prochilo est conduit vers un hôpital de Brooklyn, sévèrement brûlé au 3eme degré. Il déclare à la police qu'après avoir fermé son restaurant, il a regagné son domicile à pied quand il a été kidnappé par 4 hommes. Il raconte qu'ils lui ont bandé les yeux, l'ont volé pour ensuite l'éjecter de la voiture et qu'ils lui auraient mis feu.
Dès le 10 janvier, le Toronto Star rapporte que l'assistant du procureur de NY pense que Prochilo a un rapport avec Toronto et que les polices de NY et de Toronto ont trouvé une connexion, mais qu'il ne sait pas encore laquelle.
Il est finalement avéré que Prochilo s'est accidentellement brûlé et qu'il a inventé toute l'histoire du kidnapping. C'est le chef de la brigade des incendies criminels de la police de Suffolk devine que Prochilo se serait brûlé en incendiant une maison dans le conté d'Huntington (plus de détails dans l'article joint en photo un peu plus bas)
Ce qui devient intéressant par rapport à Triumbari (en plus du timing de l'incendie criminel perpétré par Prochilo) c'est que les enquêteurs de la police de Brooklyn découvrent que Prochilo est le président du "Marco Aurelio Social Club". Et ce club privé est réputé pour avoir de nombreux membres connectés aux Siderno Group de New York ...
NY Daily News vendredi 13 janvier 1967 |
Il est également établi que 2 ou 3 jours avant le meurtre, Triumbari avait organisé chez lui un enterrement de vie de garçon avec 30 convives et que quelques chaises et bouteilles vides étaient toujours présentes dans le salon. Les enquêteurs concluront plus tard que plus qu'une fête, il s'agissait en fait d'une cérémonie d'intronisation mafieuse. La police pense également que c'est lors de cette soirée qu'il aurait été décidé du sort de Triumbari
10 jours plus tard, la police organise une série de perquisition pour retrouver l'arme du crime et 10 maisons sont fouillées. Parmi celles-ci se trouve la maison de la famille Lombardo, une famille d'immigrés Calabrais originaires de Siderno. L'arme n'est pas retrouvée mais les parents, Pietro & Angela, ainsi que leurs 3 fils, Paolo, Cosimo & Vincenzo sont arrêtés pour possession de fausse monnaie.
Mais le 4 juillet, les enquêteurs demandent au Dr H.B. Cotnam coroner principal de l'Ontario de stopper l'enquête faute d'éléments nouveaux et qu'ils avaient besoin de plus de temps. La police admet que malgré la promesse d'une récompense de 2.500$ à qui pourrait leur apporter de l'aide, qu'elle avance très lentement, qu'elle dispose de certaines preuves qu'elle choisi de ne pas divulguer pour le moment, mais qu'ils sont dans une impasse et que seul un témoin pourrait faire avancer l'enquête.
Le nom de Trumbari va revenir sur le devant de la scène 2 ans plus tard à l'issue d'un autre meurtre.
Le meurtre de Filippo Vendemini
Dans la nuit du 29 au 30 juin 1969 à 1h du matin, Maria Vendemini 13 ans, regarde la télé quand elle entend 3 coups de feu à l'extérieur de l'immeuble situé Gladstone Avenue, Toronto. Sa mère, Giuseppina, sort tout de suite et trouve son mari, Filippo gisant sur le parking de l'immeuble. Vendemini a été abattu de 2 balles dans la tête et d'une dans la poitrine. Des résidus de poudre sont retrouvé sur sa tête, ce qui implique qu'il a été abattu à bout portant.
Filippo Vendemini, 43 ans au moment des faits, est originaire de Siderno et a émigré au Canada en 1950. Il est depuis 2 ans le propriétaire d'un magasin de chaussures et père de 5 enfants, Michael, Nazareno, Maria, Nino & Lorenzo. Giuseppina était enceinte d'un sixième enfant.
Les enquêteurs sur la scène du crime |
Giuseppina en route pour les funérailles de son mari |
Les enquêteurs découvrent rapidement que les meurtres de Triumbari & Vendemini sont probablement liés car avant de monter son affaire de vente de chaussures, Vendemini travaillait précédemment en tant que vendeur au sein de Cynar Dry Lt. Co. Ils seront d'ailleurs étonné de découvrir qu'il était payé 100$ par semaine alors qu'il n'a basiquement jamais rien fait au sein de l'entreprise.
Il est révélé lors de l'enquête du meurtre de Triumbari que le duo avait agressé un rival lors de la soirée donnée chez Triumbari quelques temps avant son meurtre: Ce dernier aurait été maintenu par Vendemini pendant que Triumbari lui lacérait le visage avec un rasoir. L'individu, non identifié, interrogé par la police au moment des faits a déclaré que les blessures lui avait été infligée lors d'une dispute avec sa femme. A l'instar de Triumbari, il semblerait que Vendemini se savait menacé car deux armes et des munitions sont retrouvé dans plusieurs endroits de son magasin.
Outre cette piste, la plupart des indices semblent pointer la direction de Montréal. Giuseppina Vendemimi déclare aux enquêteurs que la veille du meurtre ils ont reçu un appel longue distance de la part d'un individu parlant Italien nommé Vincenzo. Elle déclare également qu'elle connait l'individu depuis 4 ans mais ne connait que son prénom. L'individu en question est identifié plus tard comme étant Vincenzo Sicari, un Calabrais de Montréal propriétaire d'une pizzeria.
Sicari a appellé Vendemini car il voudrait faire une commande de chaussures. Sicari a passé l'après midi au domicile des Vendemini, jusqu'à ce que ce dernier ramène Sicari à l'aéroport de Toronto dans la soirée.
Interrogé quelques jours plus tard, Sicari est relâché par la police faute de preuves. Ce n'est toutefois pas la fin des ennuis pour Sicari car le 23 décembre de la même année, il est attrapé en possession de 32.000$ Canadiens de fausse monnaie en coupures de billets de 10. Il est condamné en 1971 à 30 mois de prisons pour cette affaire.
Malgré la piste Sicari écartée, la police croit en tout cas dur comme fer que la la sentence de mort à l'encontre de Vendemini vient de Montréal. Triumbari & Vendemini étaient tout les deux impliqués dans la vente de contrebande d'alcool entre le Québec et l'Ontario.
C'est donc tout naturellement que les enquêteurs vont pousser leurs recherches du côté de Montréal car il se trouve que Vendemini avait sur lui au moment de sa mort les numéros de téléphone de deux caïds importants de Montréal. Le premier demeure non identifié et pour le second il s'agit de Paolo Violi.
Violi qui a vécu précédemment à Toronto, est alors bien connu pour son implication dans l'alcool de contrebande et aurait participé en 1963 à une importante réunion de bootlegger à Hamilton, où figurait une trentaine d'individus comprenant entre autre Vendemini, Antonio Papalia et Rocco Zito [source pour ce point précis Deadly Silence de Antonio Nicaso & Peter Edwards page 64]. Rocco Zito fait d'ailleurs parti des proches de la famille Vendemini car il sera établi plus tard qu'au moment de la mort de son mari qu'il est la première personne que la veuve a appelé.
La police se rend donc à Montréal pour interroger Violi, mais là encore ils sont dans une impasse et Violi n'est pas inculpé.
Paolo Violi |
D'ailleurs, personne ne sera jamais inculpé pour les meurtres de Triumbari & Vendemini. A l'instar de l'affaire Triumbari, il est décidé à la fin du mois de juillet de poser des affiches promettant une récompense de 5.000$ pour tout renseignements, mais cela ne donnera aussi aucun résultat.
Selon Cecil Kirby, un biker du Santan's Choice MC de Toronto travaillant également pour la famille Commisso, Rocco Commisso lui aurait dit qu'une voiture immatriculé à Montréal aurait été vu au moment des faits quitter les lieux du crime. Le propriétaire de la voiture est retrouvé à Toronto alors que le propriétaire fait une partie de cartes avec Rocco & Cosimo Commisso, mais il est relâché car rien ne prouve qu'il ne conduisait la voiture à moment là. [source pour ce point précis Mafia Assassin de Cecil Kirby & John C Renner, pages 90-91]
John Papalia, important caïd de l'Ontario sera également interrogé, car à la veille du meurtre il aurait été vu avec le boss Giacomo Luppino, mais là aussi cela ne donnera rien.
Bien que la piste de Montréal soit très probablement la plus plausible pour le meurtre de Vendemini, il est en général admis que les 2 meurtres ont très vraisemblablement été approuvé par Michele Racco, le boss le plus influent du Siderno Group.
Ces deux meurtres sont d'ailleurs 2 des 3 meurtres que l'on peut attribuer à Racco. Le troisième concerne Salvatore Palermiti, un Sidernese de 18 ans tué à Toronto en juin 1976. Le jeune homme est retrouvé dans un immeuble abandonné avec 2 balles dans la tête. Il aurait été tué en guise de proposition de paix entre 2 groupes de Toronto en conflit. Palermiti aurait été également impliqué dans une fusillade qui visait des mafieux Torontois alors en voyage à Siderno quelques temps avant. Là encore le meurtre demeure irrésolu.
Salvatore Palermiti |
Cynar Dry Company Limited
Si les meurtres de Triumbari & Vendemini vont rester irrésolu, la Cynar Dry Co. Lt. va en revanche revenir plusieurs fois sous le feux des projecteurs au cours des années à venir.
Il ne faut pas attendre longtemps car quelques mois après le meurtre de Triumbari, le 27 mai 1967, l'usine est endommagée dans un incendie. L'usine a entre temps été reprise par son frère Joseph.
C'est un autre frère, Angelo, qui a découvert l'incendie et qui s'est échappé de justesse. Le feu serait parti de la chaudière. Les pompiers auraient mis 20 minutes pour se rendre sur place, car étrangement ce sont les urgences de la Metro au lieu des pompiers de North York qui ont été appelé. Selon Eric Parkes, le chef des pompiers du district, les dommages sont estimés à 45.000$ et Joseph Triumbari estime que 16.000$ de sirop importé d'Italie sont partis en fumée. Cela dit l'usine peut continuer de tourner.
Liberato Simone est dans le business de la boisson non-alcoolisée depuis 1960 et a travaillé avec Salvatore Triumbari au sein de la Sia Beverages Limited avant que ce dernier ne parte pour Cynar Dry. La Sia Beverages Lt. a été crée en 1963 avec 7 autres partenaires, incluant un dénommé Cosimo Racco (aucun lien de parenté avec Mike), qui lui même a été victime de tentatives d'extorsions et d'une tentative de meurtre en 1968. Racco est devenu entretemps coiffeur et certains membres de la famille Lombardo citée plus haut ont ensuite été condamnés pour ces méfaits.
Simone a monté ensuite sa propre entreprise, la Appia Beverage Co. en 1967. Malheureusement pour lui, il est en concurrence directe avec la Cynar Dry contrôlée par le Siderno Group et va être la cible de tentative de déstabilisation.
Le 30 mars 1972, une violente explosion causée par une bombe placée dans l'aire de chargement des camions occasionne des dégâts dans l'usine mais également aux alentours, car de nombreuses vitres d'habitations ont été brisées. Même chose le 21 juin de la même avec une autre bombe qui explose dans l'usine créant encore plus de dégâts.
le 23 octobre 1976, la voiture de Antonio Burgos Pinheiro, vendeur chez Appia explose devant son domicile.
Les 2 explosions de l'usine ne seront officiellement pas résolu, mais celle de la voiture de Pinheiro le sera. L'auteur de la bombe, Cecil Kirby, est devenu entretemps un informateur pour la RCMP en 1980 et a dénoncé ses commanditaires. Il s'agit des frères Cosimo & Rocco Commisso. Il seront condamnés par la suite à de lourdes peines de prisons sur de nombreuses charges allant de l'extorsion à la conspiration afin de commettre un meurtre.
Liberato Simone |
Un autre individu lié à Cynar Dry va faire les titres des journaux dans les années 90 et bien qu'il soit quasi inconnu du public, il a un pedigree criminel bien chargé.
le 27 février 1992, Rocco Belcastro propriétaire d'une pizzeria âgé 46 ans, est abattu devant sa maison de North York. Il a été abattu de deux balles, une dans la poitrine et une dans la tête.
Associé de longue date du Siderno Group, il a travaillé quelques temps à la Cynar Dry. avec Triumbari & Vendemini et a été suspecté d'une des attaques à la bombe contre la Appia Beverage.
Selon la police, il aurait été un proche de Domenic Racco (le fils de Michele, tué en 1983) et aurait été impliqué dans le kidnapping d'un boss dans les années 70.
Le 21 juillet 1982, un diner est organisé au restaurant Il Gourmet de Siderno où 23 personnes sont invitées, incluant 9 hommes de Toronto, dont Rocco Belcastro. Le diner est un prétexte pour éliminer Michele Alberti, tout juste de retour à Siderno après un séjour en Amérique du Sud. Alberti y était parti pour avoir aider à organiser le meurtre de Girolamo Commisso, le père des frères Commisso de Toronto.
Le fait que Belcastro ait fait parti de l'expédition punitive contre Alberti en long sur ses relations avec la mafia de Siderno & Toronto.
Rocco Belcastro |
Le meurtre de Belcastro intervient alors qu'une violente guerre déchire la mafia de Siderno entre les factions Commisso & Costa. Un mois avant, Ignazio Drago, ami et voisin de Belcastro a d'ailleurs été tué de la même façon. Belcastro avait également la réputation de fréquenter une maison de jeu de la Little Italy de Toronto, que ironiquement fréquentait également Cosimo Lombardo. Lombardo a été suspecté du meurtre de Triumbari et a été tué le 13 mai 1990, alors qu'il faisait parti de la faction Costa.
Le meurtre de Belcastro, tout comme celui de Triumbari, Vendemini, Palermiti ou Lombardo, fait parti des meurtres irrésolus directement attribuable à la mafia de Toronto.
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