Crime organisé à Grenoble: Corses, Italo-Grenoblois & Cosa Nostra

Beaucoup moins connue que celles de Marseille ou Paris, la pègre Grenobloise n'en a pas moins une histoire remplie d'événements importants dans l'histoire criminelle. Des Corses, en passant par des Italiens et même la Cosa Nostra, voici un tour d'horizon (loin d'être complet) du Milieu Grenoblois.

Mathieu & Mireille Mattei 

Le premier boss d'importance du crime organisé Grenoblois est un Corse du nom de Mathieu Mattei. Il a la réputation d'être le roi du proxénétisme, du trafic de drogue et du racket de la ville et de son agglomération. Il est également aussi propriétaire de plusieurs bars dont "le Gobelet" qui est le repaire favoris des truands locaux.

Mais Mattei est également accointé avec le monde politique et est membre depuis 1947 du service d'ordre du RPF (le parti Gaulliste) et du Service Action Civique (ou S.A.C.), la police parallèle du Général de Gaulle. Le S.A.C. a été crée par des fidèles du général De Gaulle et de nombreux truands y adhèrent en échange de "services" pour y obtenir une immunité judiciaire. C'est donc le cas de Mattei qui y bénéficie d'une connexion toute spéciale car son cousin, le politicien Alexandre Sanguinetti, en est un des fondateurs et fait parti des proches de De Gaulle. Parmi ses autres amis au S.A.C. notons aussi que Mattei est un ami de Paul "le Gorille" Comiti, garde du corps du Général De Gaulle.

Au titre de membre du S.A.C., Mattei servira même de chauffeur en 1967 à Georges Pompidou, alors Premier Ministre, lors d'un ses déplacements  dans la capitale des Alpes pour débattre avec le politicien Socialiste Pierre Mendès-France !

Mais Mattei fait face à un problème, en l'occurrence à Jean Augé, patron du crime organisé Lyonnais qui a commencé sa carrière criminelle à Grenoble et qui est également un membre du S.A.C.. Augé souhaiterais étendre son territoire jusqu'à Grenoble et souhaiterais faire de Mattei son subordonné. Augé envoie à Grenoble Leonidas Caratjas, alias "Leo le Grec" afin de négocier avec Mattei.

Visiblement les négociations ne mènent nulle part et le soir du 7 juin 1968, Mattei qui rentrait dans sa résidence du Fontanil avec son épouse Mireille, est abattu de 2 balles dans le dos. Marie qui n'a rien vu et entendu, déclare à la police qu'elle ne connaissait même aucun ennemi à son mari.

Mathieu Mattei

La jeune veuve éploré de 29 ans n'est pas totalement étrangère aux affaires de son mari. Ainsi, en novembre 1969, Mireille qui se fait également appeler Marie Bonnet, décide de s'organiser un petit voyage à New York, probablement pour se changer les idées... Mais pas seulement. Alors qu'elle se trouve à Cannes pour s'embarquer à bord du bateau "Michelangelo", les douanes décident de fouiller sa voiture. 

En effet, la police trouve suspect que la dame parte pour New York alors qu'elle n'a pas prévenu les policiers de son déplacement, chose qu'elle avait pourtant obligation de faire depuis la mort de son mari. Et comme en 1969 nous sommes encore dans l'âge d'or de la French Connection, on peut dire que la police a du flair car 50 kilos d'héroïne pure est retrouvée dans le coffre aménagé de sa Lancia.

Elle est finalement condamné à 10 ans d'interdiction de séjour, 5 ans de privation de droits civiques et 3 124 000 francs d'amende. 

Mireille Mattei alias "Marie Bonnet"

Suite au meurtre de Mathieu Mattei (qui restera irrésolu) et à l'arrestation de sa femme, Pierre Debizet, alors responsable du S.A.C. à l'époque publiera un démenti pour dire que "M. Mattei n'a jamais été l'un des responsables du S.A.C. et n'a même jamais été membre de cette association, pas plus d'ailleurs qu'il n'a conduit la voiture de M. Pompidou lors de sa visite à Grenoble en 1967".  

Les Italo-Grenoblois vs les Corses vs le Gang de l'Abbaye

Pensant que la voie est libre, Augé envoie à Grenoble Caratjas épaulé par les Corses, Gavin Coppolani, Louis Andreucci & Georges Lavista. Sauf qu'un gang local composé d'individus d'origine Italienne et qui sera surnommé le gang des Italo-Grenoblois n'entend pas se laisser marcher sur les pieds aussi facilement et veut également sa part du gâteau. Précisons pour être clair que bien que majoritairement composé d'éléments d'origine Italienne, aucun membre du gang ne fait parti de la Mafia.

En 1969, Alex Fornette, un ami des Corses est arrêté et condamné pour une agression armée. Libéré 2 ans plus tard, il prétend que c'est Michel Castiglion, alias "Mimoun", qui l'aurait balancé. Ainsi, le 4 septembre 1971, l'Italo-Grenoblois Maurice Diaffara est abattu. Il est le premier d'une longue série de meurtres qui va s'étendre de Grenoble jusqu'à Nice. 

En réplique, Georges Krecher du clan des Corso-Lyonnais est abattu 3 mois plus tard, puis en février  1973 c'est René Lana, un autre Corse, qui échappe à une attaque à Grenoble. Quelques mois plus tard le 6 mai c'est au tour du Grenoblois François Cialdella d'être tué.

Après une pause de presque 1 an les hostilités reprennent le 12 avril 1973 quand Antonio Altieri (Italo-Grenoblois) est abattu en Savoie. Réplique quasi immédiate 12 jours plus tard avec le meurtre du Corse Aldo Disparra abattu à Grenoble. La prochaine victime est l'homme à l'origine du conflit, Alex Fornette tué le 2 octobre 1973 à Echirolles en banlieue Grenobloise.

C'est à peut près à ce moment là que le conflit va s'étendre à Nice: depuis 1972, le boss local, Urbain Giuame est arrêté puis emprisonné pour une affaire liée à la French Connection. Une partie des Italo-Grenolois menée par Castiglion & Michel "l'Ancien" Luisi, descend sur la Côte-d'Azur pour renforcer la pègre locale.

Les Corso-Lyonnais ont semble-t-il la même idée que les Grenoblois, et 2 mois après le meurtre de Fornette, Gavin Coppolani est la cible à Antibes d'une attaque dont il réchappera, alors que bien plus tard en septembre 1975, intervient première victime du conflit sur la Riviera: Ange Altieri du clan des Italo-Grenoblois est tué à Juan-les-Pins.

Le 20 novembre 1975, Coppolani, Andreucci, Cartajas et leur associé Toussaint Canale préparent une action pour éliminer les principaux chefs du gang des Italiens : Francis Gentile, Michel Castiglion Michel Luisi & Simon Gavet. Mais ceux-ci ont été averti par un proche des Corses et le plan se retourne contre eux.

Ce soir alors qu'ils sortent d'un immeuble d'Antibes dont l'appartement était loué par une prostituée travaillant pour eux, ils sont attendu par les Grenoblois dans un parking alors qu'il s'apprêtaient à monter dans une voiture volée. Andreucci et Cartajas sont tués alors que Canale et Coppolani sont blessés. Atteint de 9 balles, ce dernier est par la suite amputé d'un bras.

La scène de crime de Andreucci & Caratjas

L'organisation Lyonnaise est définitivement démantelée quand Georges Lavista & Sébastien Casanova sont arrêtés le 15 octobre 1976 alors qu'ils étaient en train de préparer une nouvelle attaque contre les Italiens. Coppolani qui est par la suite arrêté, sort de prison en 1981 et est abattu en 1983 à Grenoble. 

Quant à Jean Augé, le boss Lyonnais par qui tout à commencé, il a lui été tué le 15 juin 1973 à la suite d'une brouille interne liée au Milieu Lyonnais.

Mais parallèlement  au conflit avec les Corses de Lyon, les Italo-Grenoblois ont du fil à retordre vers 1976 avec une bande du quartier de l'Abbaye, plutôt spécialisée dans le braquage que dans la prostitution et le racket, menée par Jean-Antoine Bavière & Jean-Pierre Zolotas. Leopold Palermo en est la première victime en 1976 et la série de meurtres va durer pendant une bonne partie des années 80. Un des points d'orgue est atteint en 1977 lorsque 3 Italo-Grenoblois sont abattus à leur sortie de la boite de nuit de "Drac-Ouest" à Fontaine (banlieue Grenobloise).

Le "Drac-Ouest" est une boite qui porte la poisse car c'est également ici que Michel Castiglion est tué le 5 août 1981 en compagnie d'un Grenoblois (non truand), Jacques Charousset. Cela dit ce meurtre est peut être lié avec la précédente vendetta des Corses ou avec le Milieu Niçois.

Quoi qu'il en soit, après des dizaines de victimes, la série de règlements de compte va petit à petit s'arrêter au début des années 90 avec les meurtres de Bavière en septembre 1992 et de Zolotas en 1993. A noter que Michel Luisi sera assassiné la même année en mars, meurtre en relation avec le Milieu Niçois.

Michel Luisi

 

L'affaire des "Filles de Grenoble"

Quand ils ne sont pas occupés à se battre contre des gangs rivaux, les Italo-Grenoblois sont spécialisés dans le racket à la protection, l'extorsion, le blanchiment d'argent et surtout la prostitution. Les proxénètes Italo-Grenoblois ont un véritable empire et font travailler des centaines de filles sur les quais de Grenoble ainsi que sur la route pour se rendre à Lyon, notamment à Moirans et Rives, soit sur une distance d'une centaine de kilomètres. Mais les macs font travailler leurs filles dans des conditions déplorable: elles effectuent des dizaines de passes par jours et elles sont très souvent battues, violées, torturées entre autres sévices ...

C'est ce qui va lancer l'affaire des "Filles de Grenoble", lorsque l'une d'elle, Nadia Mollier âgée de 22 ans, décède le 5 février 1978. dans un hôpital d'infections au vagin et au foie. La mort de la jeune Nadia va révolter le gendarme adjudant-chef Allaire, qui va venir trouver le Juge Paul Weisbuch qui vient d'être nommé juge d'instruction à Grenoble la même année. Le gendarme Allaire côtoie depuis un moment les prostituées et les aide dès qu'il le peut. Il va réussir à convaincre l'une d'elle, Nadia Frau âgée de 16 ans et proche de Nadia Mollier, de venir témoigner devant le Juge Weisbuch.

Le juge Paul Weisbuch circa 1997


Nadia confie au juge qu'elle a été mariée de force plus jeune et que le prêtre Pierre Lorigiola, vicaire de la paroisse Saint-André à Grenoble, l'aurait présentée à Diego "Dino" Zaccaria pour qu'elle travaille en tant que serveuse dans la Pizzeria de ce dernier. Zaccaria est en plus de ses activités de restaurateur un entrepreneur en travaux publics. Mais c'est également un des pontes du gang des Italo-Grenoblois et l'argent gagné de la prostitution ou des braquages est ensuite réinvesti dans des activités légale, notamment selon le futur témoignage d'une prostituée dans l'achat d'une boite de nuit à Izeron, dont Zaccaria et son frère sont propriétaires. Au niveau de ses relations, en plus du père Lorigiola, Zaccaria est ami avec le président du tribunal d'instances de Grenoble.

Le poste de serveuse de Nadia tourne court, et Zaccaria lui propose assez vite de faire des "extras" si elle veut arrondir sa paye. Nadia se retrouve assez vite sur le trottoir sous la coupe des frères Félix, Aldo & Giuseppe Piccaretta qui lui font vivre un calvaire. Lorsqu'un jour Nadia voudra quitter son activité, ces dernier n'hésiteront pas à kidnapper son enfant. Le comble de l'horreur est atteint quand un associé du gang, Abdelkader Hamlaoui propose que les filles "travaillent" sur les chantiers de constructions dans des foyers de travailleurs immigrés. Là bas les filles effectuent 50 à 100 passes par jours dans des conditions plus que précaires.

Diego Zaccaria*

 

Nadia va donc se porter partie civile et ainsi convaincre plusieurs autres filles, Bernadette, Fabienne, Paulette et Chantal, de témoigner contre leurs macs & bourreaux, chose totalement inédite à l'époque dans l'histoire de la justice.

En 1980 35 proxénètes sont inculpés, incluant Zaccaria, les frères Picaretta, Pierre Busi (propriétaire d'un hôtel ayant accueilli des filles de Zaccaria pour des "prestations"), Gaetan Caccamo (le mac de Nadia Mollier), Hamlaoui, et des proxénètes de moindre importance comme Giovanni Veronchini, Albert Bigoni, Vincent Di Caro et Salvatore Curaba.

Tout les inculpés ramassent des peines de prisons allant de 2 à 9 ans de prisons. Félix Piccarreta qui est le seul a avoir avoué violenté les filles est celui qui écopera de la peine la plus sévère, 9 ans. Zaccaria aura lui une peine de 8 ans. Aldo & Joseph Piccaretta étant en fuite, ils écopent par contumace en toute logique de la peine maximale, 10 ans.

Quant au prêtre Pierre Lorigiola, il se verra infligé une peine de 6 mois de prison avec sursis pour subordination de témoin. Ce cher prêtre avait cru bon de proposer à une fille 100 000 francs afin que celle-ci retire sa plainte contre Zaccaria.

Si l'affaire est un succès et permettra de faire évoluer la loi contre la prostitution, elle n'a pas été de tout repos pour le juge Weisbuch, dont la vie a été menacé plus d'une fois. Une tentative de meurtre sera avortée grâce à la femme de Michel  Milesi, un caïd du gang de l'Abbaye, qui a prévenu le juge que des tueurs l'attendaient en bas de chez lui. Ce qui n'empêchera d'ailleurs pas Milesi d'être par la suite une cible du juge et d'être condamné plus tard pour ... Proxénétisme.

Giacomo Pagano & Calogero Pulci, les capos de la Cosa Nostra à Grenoble

En 1992, les députés François d'Aubert (UDF) et Bertrand Gallet (PS) sont chargés d'enquêter sur l'infiltration de la mafia en France. Ils découvrent entre autre choses que plusieurs familles liées à la mafia sont actives dans la ville de Grenoble. Parmi ces noms figure celui de Giacomo Pagano, originaire de Sommatino.

Petite précision démographique, Grenoble compte après la seconde guerre mondiale, une forte immigration Italienne, notamment de Sicile et des Pouilles, principalement de Sommatino & Corato. Grenoble est jumelée avec Catane et Fontaine (proche banlieue Grenobloise) est jumelée avec Sommatino. Quant à Corato dans les Pouilles, dont sont originaires bon nombre d'Italo-Grenoblois, la ville également jumelée avec Grenoble et donne son nom à la voie sur berge qui longe l'Isère.

Pagano, propriétaire d'un bar, est actif à Grenoble au moins depuis 1981, date à laquelle il a été condamné pour proxénétisme et recel de bijoux volés. Il est expulsé la même année vers Sommatino mais revient en 1991 rejoindre sa femme (une Française), sans éveiller les soupçons des autorités.

A cette époque il travaillait officiellement dans une entreprise de déménagement, vivrait avec une pension d'invalidité et aurait comme autres ressources les loyers de 2 petits appartements qu'il possède.

Suite au rapport d'Aubet & Gallet, une enquête est ouverte contre Pagano, d'autant plus qu'en novembre 1992, Leonardo Messina, membre de la mafia de San Cataldo (également dans la province de Caltanissetta) devenu repenti, avait désigné Pagano comme capodecina de la "famiglia" de Grenoble.

Ceci est confirmé par Antonino Calderone même si ces propos sont un peu plus confus et semble confondre Caltanissetta et Enna [source Riviera Nostra de Jean-Michel Verne, pages 40-41] :

-Le Président : Y a-t-il des Familles à l'étranger ?
-Antonio Calderone : Des Familles de Cosa Nostra… J'ai entendu parler d'une cellule de dix [decina] qui pourrait être en France.
-Le Président : A Marseille ?
-Antonio Calderone : Non, je ne me souviens plus de la localité. Ils'agissait en l'occurence d'une cellule de la province d'Enna.


Mais le procureur de Grenoble Michel Albarède suspend l'enquête, ce qui vaudra à Aubert de déclarer: "Je conseille au procureur de Grenoble de s'abonner à la Repubblica".

Pagano déménage quelque temps plus tard avec des amis à lui sur la Côte-d'Azur mais est arrêté le 20 février 1993 et ​​de nouveau déporté à Sommatino. A propos de ses relations avec certains membres de la mafia, dont Calogero Pulci, le patron de la cosca de Sommatino, il déclare qu'il le connaît mais qu'il n'a rien à voir avec la mafia et que comme Sommatino est une petite ville, c'est naturel que tout le monde se connaisse...

Selon Bertrand Gallet, Pagano & la decina de Grenoble feraient "outre un travail mafieux, notamment basé sur le racket dans le département de l'Isère, [la France] serait aussi la plaque tournante entre l'Allemagne et l'Italie pour un trafic où il pourrait être question de vente d'armes, de circulation d'argent sale et l'utilisation de la région grenobloise comme base arrière logistique de la mafia italienne et surtout sicilienne" [source Le Monde 23 février 1993]

Mais arrivé en Italie, Pagano est libre de tout mouvement, jusqu'à l'opération "Leopardo" où il est de nouveau accusé d'association mafieuse. Recherché par Interpol il prend la fuite et est arrêté en décembre 1993 à Bruxelles.

Giacomo Pagano

 

Les soupçons de d'Aubert & Gallet vont définitivement se confirmer lorsque Calogero Pulci, 33 ans est arrêté le 2 juin 1994 à la gare de Rives (28 kilomètres de Grenoble).

Pulci n'est pas n'importe qui, car il est un proche de Giuseppe "Piddu" Madonia, le capo de la province de Caltanissetta, son chauffeur, et également le capo de la cosca de Sommatino. Au moment de son arrestation il est recherché depuis 1990 pour le meurtre de Francesco "Ciccio" Ianni (un mafioso de Sommatino), extorsion de fonds sous la menace, d'attentats et infraction à la législation sur les armes. Il s'est fait prendre alors qu'il était allé chercher un ami et séjournait depuis plusieurs mois chez des parents installés dans l'Isère. La police a également saisi sur lui plusieurs faux papiers.

Pulci est condamné à la perpétuité et devient pentito en 1999. Mais il semblerait qu'il donnait de fausses informations et se fait donc virer du programme de protection des témoins pour diffamation (ce qu'il nie).

Pour en revenir à Grenoble, pas plus d'infos après cela, on peut supposer que la decina a été dissoute après les arrestations de de Pagano & Pulci.

Calogero Pulci


Robert Maldera, le dernier boss de Grenoble ?

Avec l'incarcération de Zaccaria & le meurtre de Castiglion, c'est une jeune étoile montante, Robert Maldera, qui va prendre les rênes du gang des Italo-Grenoblois.

Originaire des Pouilles, né en 1959 (ou 1960) et surnommé "il Pazzo" (le fou), Maldera commence à 17 ans sa carrière criminelle au côté de son frère Jean-Pierre dans le proxénétisme et est lui aussi impliqué dans l'affaire des "Filles de Grenoble". Il est condamné en 1978 pour de multiples tentatives de rackets de bars et en 1979 alors qu'il sortait d'une boîte de nuit est visé par une attaque qui tuera Aldo Zitoli, officiellement un marchand de légume. Maldera s'en sortira avec une blessure au pied.

Dans le milieu des années 80, Maldera fait parti d'une seconde vague d'arrestation relative au proxénétisme, et l'affaire est également instruite par le juge Weisbuch. En 1984, alors qu'il a fait enfermé le couple Maldera, le juge reçoit un paquet. Maldera pour protester contre l'arrestation de sa femme s'est coupé l'auriculaire droit et l'a envoyé au juge. Ce à quoi le juge répondra par: "Je ne céderai que si vous m'envoyez votre membre viril...".

Robert Maldera

 

Les années 90 sont beaucoup plus calme par la suite mis à part des poursuites pour trafic de carte bancaires volées. Mais au début des années 2000 une enquête pour une affaire d'extorsion de fonds débouche sur la mise en examen du clan Maldera pour association de malfaiteurs, délits ou crimes en bande organisée, proxénétisme et blanchiment d’argent. Mais en 2005 les charges sont abandonnés pour vice de procédure et les 15 accusés sont relâchés, ce qui provoquera la colère de Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l'intérieur.

Le 26 septembre 2015, Maldera quitte son domicile pour un rendez-vous d'affaire. Il ne sera plus jamais revu. Sa voiture est retrouvée 2 mois plus tard dans un parking de St-Martin-d'Hères en banlieue Grenobloise. Quelques mois plus tôt en 2014, Faycel Yessaad un de ses proches associés à également disparu. 

En 2016 et 2017 un total de 6 hommes ont été placés en garde à vue. Ses personnes étaient en lien avec l'ex parrain Grenoblois et l'une d'elle était connue pour avoir une dette de plusieurs milliers d'Euros. Une arme a également été trouvée chez l'un des suspects. L'enquête étant toujours en cours, pas de nouvelles depuis. [Note: c'est également pour cette raison que je ne donne aucun noms, même si il est facile de savoir de qui il s'agit avec une simple recherche Google. N'étant pas journaliste, je préfère ne prendre aucun risque.]

Au moment de sa disparition, Robert Maldera menait une vie discrète et clamait qu'il était retiré des affaires illégales et aspirait à une vie tranquille. Aujourd'hui les Italo-Grenoblois ne font quasiment plus parler d'eux, concurrencé il est vrai par une autre forme de banditisme. Mais les récentes poursuite d'un ancien membre du gang implanté sur la Côte-d'Azur, montrent que le Milieu traditionnel est loin d'être mort. [Note: pour les mêmes raisons citées plus haut je ne donne pas de noms volontairement]


*Lecture complémentaire: Le réalisateur, documentariste, photographe et photojournaliste Fabien Collini a construit un site internet où se trouve un documentaire interactif consacré à Nadia Frau et aux Filles de Grenoble. Dans le cadre du documentaire, on peut y consulter bon nombre de documents relatifs à l'affaire et des photos des protagonistes sont disponible sur le site. La photo de Zaccaria utilisée pour l'article vient du site. N'hésitez pas à consulter le site ici

 

English version 

While lesser known than those of Marseille or Paris, Grenoble's underworld nonetheless has a history filled with important events in criminal history. From the Corsicans, to the Italians and even the Cosa Nostra, here is an overview (far from being complete) of the organized crime in Grenoble.

Mathieu & Mireille Mattei

The first major boss of organized crime in Grenoble was a Corsican named Mathieu Mattei. He had a reputation of being the king of pimping, drug trafficking and racketeering in the city and its suburbs. He was also the owner of several bars, including "le Gobelet" which was the favorite haunt of local gangsters.

But Mattei was also close to the political world, and had been a member since 1947 of the service of the RPF (the Gaullist party) and of the Service Action Civique (or SAC), General de Gaulle's unofficial police. The SAC was created by followers of General De Gaulle, and many crooks joined it to exchange "services" for legal immunity. This was the case of Mattei, who benefited from a very special connection because his cousin, the politician Alexandre Sanguinetti, was one of the founders and was close to De Gaulle. Among other friends at SAC, let's note that Mattei was a friend of Paul "le Gorille" Comiti, General De Gaulle's bodyguard.

As a member of the SAC, Mattei even served as a driver in 1967 for Georges Pompidou, then Prime Minister, during his travels to the capital of the Alps to debate with the Socialist politician Pierre Mendès-France!

But Mattei faced a problem, in this case with Jean Augé, a Lyonnais crime boss who began his criminal career in Grenoble and was also a member of the SAC. Augé wanted to expand his territory into Grenoble, and make Mattei his subordinate. Augé sent Leonidas Caratjas, alias "Leole Grec", to Grenoble to negotiate with Mattei.

Obviously the negotiations led nowhere, and on the evening of June 7, 1968, Mattei, who was returning to his Fontanil residence with his wife Mireille, was shot twice in the back. Marie, who neither saw or heard anything, declared to the police that she didn’t know of any enemies of her husband. 

Mathieu Mattei
 

The grieving 29-year-old widow was no stranger to her husband's business. Thus, in November 1969, Mireille, who also called Marie Bonnet, decided to organize a short trip to New York, probably to clear her mind... But that wasn’t all. While she was in Cannes to board the boat "Michelangelo", customs decided to search her car.

Indeed, the police found it suspicious that the lady was leaving for New York when she did not notify the police of her trip, something that she was obliged to do since the death of her husband. And as in 1969 we are still in the golden age of the French Connection, we can say that the police had a six sense because 50 kilos of pure heroin were found in the fitted trunk of her Lancia.

She was finally banished for 10 years, her civic rights were suspended for 5 years' and she was fined 3,124,000 francs.

Mireille Mattei alias "Marie Bonnet"

Following the murder of Mathieu Mattei (which remains unsolved), and the arrest of his wife, Pierre Debizet, then in charge of the SAC, issues a statement to say that "Mr. Mattei was never one of the leaders of the S.A.C. and was never even a member of this association, any more than he drove Mr. Pompidou's car during his visit to Grenoble in 1967".

The Italo-Grenoblois vs the Corsicans vs the Abbaye Gang

Thinking that the coast was clear, Augé sent to Grenoble Caratjas who was supported by the Corsicans, Gavin Coppolani, Louis Andreucci & Georges Lavista. However a local gang made up of Italians nicknamed the Italo-Grenoblois gang didn’t plan on giving up so easily, and wanted their share of the pie. Note: To be clear that although mainly composed of elements of Italian origin, no member of the gang was part of the Mafia.

In 1969, Alex Fornette, a friend of the Corsicans, was arrested and sentenced for assault with a deadly weapon. Released 2 years later, he claimed that it was Michel Castiglion, alias "Mimoun", who ratted him out. Thus, on September 4, 1971, the Italian-Grenoblois Maurice Diaffara was shot and killed. He is the first of a long series of murders which will stretch from Grenoble to Nice.

In response, Georges Krecher of the Corso-Lyonnais clan was shot 3 months later, then in February 1973 René Lana, another Corsican, escaped an attack in Grenoble. A few months later on May 6, it was the turn of Grenoble's François Cialdella to be killed.

After a break of almost a year, hostilities resumed on April 12, 1973 when Antonio Altieri (Italo-Grenoblois) was shot down in Savoie. Almost immediate response 12 days later with the murder of the Corsican Aldo Disparra shot down in Grenoble. The next victim is the man at the origin of the conflict, Alex Fornette killed on October 2, 1973 in Echirolles in the Grenoble suburbs.

It was around this time that the conflict spread to Nice: In 1972, the local boss, Urbain Giuame, was arrested and then imprisoned for a case linked to the French Connection. A part of the Italo-Grenolois led by Castiglion & Michel "le Vieux" Luisi, descended on the Côte-d'Azur to strengthen the local underworld.

The Corso-Lyonnais apparently had the same idea as the Grenoble residents, and 2 months after the murder of Fornette, Gavin Coppolani was the target of an attack in Antibes,which he escaped, while much later in September 1975, the first victim of the conflict on the Riviera appeares: Ange Altieri of the Italo-Grenoblois clan was killed in Juan-les-Pins.

On November 20, 1975, Coppolani, Andreucci, Cartajas and their partner Toussaint Canale planned to eliminate the main leaders of the Italian gang: Francis Gentile, Michel Castiglion Michel Luisi & Simon Gavet. But they were warned by a close friend of the Corsicans and the plan backfired.

That evening as they left an apartment building where one of their prostitutes lived in Antibes, they are watched by the people of Grenoble in a parking lot as they prepared to get into a stolen car. Andreucci and Cartajas were killed, while Canale and Coppolani were injured. Hit by 9 bullets, the latter subsequently had an arm amputated.

Andreucci & Caratjas crime scene
 

The Lyonnaise organization was definitively dismantled when Georges Lavista & Sébastien Casanova were arrested on October 15, 1976 while they were preparing a new attack against the Italians. Coppolani, who was subsequently arrested, was released from prison in 1981 and was shot dead in 1983 in Grenoble.

As for Jean Augé, the Lyonnais boss who started it all, he was killed on June 15, 1973 following an internal quarrel linked to the Lyon Milieu.

But at the same time as the conflict with the Corsicans of Lyon, the Italo-Grenoblois had a hard time around 1976 with a gang from the Abbaye district, who specialized in robbery more than in prostitution and racketeering, led by Jean-Antoine Bavière & Jean-Pierre Zolotas. Leopold Palermo was the first victim in 1976 and the series of murders lasted for a good part of the 80s. A peak in the war was reached in 1977 when 3 Italo-Grenoblois were shot dead as they left the "Drac-Ouest" nightclub in Fontaine (a suburb of Grenoble).

The "Drac-Ouest” was a cursed nightclub, because it was also here that Michel Castiglion was killed on August 5, 1981 in the company of Jacques Charousset (not a mobster). That said, this murder may be linked to the previous vendetta with the Lyonnais or with the Milieu Niçois.

Be that as it may, after dozens of victims, the series of settling of scores gradually stopped at the beginning of the 90s with the murders of Bavière in September 1992 and of Zolotas in 1993. It should be noted that Michel Luisi was assassinated the same year in March, a murder in connection with the Milieu Niçois.

Michel Luisi

 The affair of the "Filles de Grenoble"

When they are not busy fighting against rival gangs, the Italo -Grenoblois specialized in protection racketeering, extortion, money laundering and above all prostitution. Italo-Grenoblois pimps had a big empire and made hundreds of girls work on the docks of Grenoble, as well as on the road to get to Lyon, in particular in Moirans and Rives, i.e. over a distance of around a hundred kilometers. But the pimps made their girls work in deplorable conditions: they performed dozens of tricks per day and they were very often beaten, raped, tortured among other abuses...

This is what led to the case of the "Filles de Grenoble", when one of them, Nadia Mollier aged 22, died on February 5, 1978, in a hospital of infections in the vagina and liver. The death of the young Nadia revolted the Gendarme (or Constable in English) Allaire, who went to Judge Paul Weisbuch, who had just been appointed investigating judge in Grenoble the same year. Gendarme Allaire had been around prostitutes for a while and helped them whenever he can. He succeeded in convincing one of them, 16 year old Nadia Frau who was close to Nadia Mollier, to testify before Judge Weisbuch.

Judge Paul Weisbuch circa 1997

Nadia confided to the judge that she had been forced into a marriage when she was younger, and that the priest Pierre Lorigiola, vicar of the parish of Saint-Andre in Grenoble, had introduced her to Diego "Dino" Zaccaria to work as a waitress in his pizzeria. Zaccaria was, in addition to his activities as a restaurateur, a contractor in public works. But he was also one of the leaders of the Italo-Grenoble gang, and the money earned from prostitution or robberies was then reinvested in legal activities, in particular according, to the future testimony of a prostitute, in the purchase of a nightclub in Izeron, which Zaccaria and his brother owned. In addition to Father Lorigiola, Zaccaria was friends with the president of the Grenoble court.

Nadia's job as a waitress turned out to be short-lived, and Zaccaria soon offered her to do "extras" if she wanted to make more. Nadia soon found herself on the sidewalk under the control of the Felix brothers, Aldo & Giuseppe Piccaretta, who made her life miserable. When one day Nadia wanted to stop, they did not hesitate to kidnap her child. The height of horror was reached when an associate of the gang, Abdelkader Hamlaoui, proposed that the girls "work" on construction sites in the homes of immigrant workers. There the girls perform 50 to 100 tricks a day in extremely poorly conditions.

 

Nadia therefore pressed charges, and convinced several other girls, Bernadette, Fabienne, Paulette and Chantal, to testify against their pimps and tormentors, something totally unheard of at the time in the history of justice.

In 1980 35 pimps were indicted, including Zaccaria, the Picaretta brothers, Pierre Busi (owner of a hotel that had hosted Zaccaria's girls for "services"), Gaetan Caccamo (Nadia Mollier's pimp), Hamlaoui, and lesser known pimps such as Giovanni Veronchini, Albert Bigoni, Vincent Di Caro and Salvatore Curaba.

All of the accused received prison sentences ranging from 2 to 9 years. Felix Piccarreta, who was the only one who confessed to exploiting the girls, received the most severe sentence, 9 years. Zaccaria received a sentence of 8 years. Aldo and Joseph Piccaretta, who were on the run, were given the maximum sentence in absentia, 10 years.

As for the priest Pierre Lorigiola, he was given a 6 months suspended sentence for witness tampering. This dear priest saw fit to offer a girl 100,000 francs so that she would withdraw her complaint against Zaccaria.

While the case was a success and allowed the law against prostitution to evolve, it was not easy for Judge Weisbuch, whose life was threatened more than once. One murder attempt was aborted thanks to the wife of Michel Milesi, a kingpin of the Abbaye gang, who warned the judge that killers were waiting for him downstairs. This did not prevent Milesi from later being targeted by the judge and being condemned for ... Pimping.

Giacomo Pagano & Calogero Pulci, the capos of Cosa Nostra in Grenoble

In 1992, the congressmen François d'Aubert (UDF) and Bertrand Gallet (PS) were tasked to investigate the infiltration of the mafia in France. They discovered that, among other things, several families linked to the mafia were active in the city of Grenoble. Among the names was that of Giacomo Pagano, originally from Sommatino.

After the Second World War, Grenoble had a large number of Italian immigrants, especially from Sicily and Puglia, mainly from Sommatino and Corato. Grenoble’s twin city is Catania and Fontaine’s (near Grenoble) twin is Sommatino. As for Corato in Puglia, from which many Italo-Grenoble residents originate, the city is also twinned with Grenoble, and gave its name to the riverbank that runs along the Isère.

Pagano, a bar owner, had been active in Grenoble since at least 1981, when he was convicted of pimping and receiving stolen jewelry. He was deported the same year to Sommatino, but returned in 1991 to join his wife (a French woman), without arousing the suspicions of the authorities.

At that time he was officially working for a moving company, living on a disability pension and renting out 2 small apartments he owned.

Following the d'Aubet & Gallet report, an investigation was opened against Pagano, especially since in November 1992 Leonardo Messina, a member of the San Cataldo mafia (also in the province of Caltanissetta), who flipped, had identified Pagano as the capo of the Grenoble "famiglia".

This was confirmed by Antonino Calderone, even if in his statement he seems to confuse Caltanissetta and Enna [source Riviera Nostra by Jean-Michel Verne, pages 40-41] :

-The President: Are there any Families abroad?
-Antonio Calderone: Cosa Nostra Families... I have heard of a cell of ten [decina] that might be in France.
-President: In Marseille?
-Antonio Calderone: No, I don't remember the place. It was a cell in the province of Enna.

But the prosecutor of Grenoble Michel Albarède suspended the investigation, which caused d'Aubert to declare: "I advise the prosecutor of Grenoble to subscribe to "la Reppublica" (a famous Italian newspaper).

Some time later, Pagano moved to the Côte d'Azur with friends of his, but was arrested on February 20, 1993 and deported again to Sommatino. Regarding his relationship with some members of the mafia, including Calogero Pulci, the boss of the Sommatino cosca, he declared that he knew him but that he had nothing to do with the mafia, and that as Sommatino is a small town, it is natural that everyone knows each other...

According to Bertrand Gallet, Pagano & the Grenoble decina "were responsible for "the local Mafia, as well as the rackets in the department of Isère, [France] served as a hub between Germany and Italy for trafficking of weapons and money laundering, and using the Grenoble region as a logistical base for the Italian Mafia, specifically the Sicilian Mafia". [source Le Monde 23 February 1993].

But when he arrived in Italy, Pagano was free to move around, until the "Leopardo" operation, when he was again accused of mafia association. Wanted by Interpol, he fled and was arrested in December 1993 in Brussels.

Giacomo Pagano
 

D'Aubert & Gallet's suspicions were confirmed when Calogero Pulci, 33 years old, was arrested on June 2, 1994 at the Rives train station (28 km from Grenoble).

Pulci wasn’t a nobody, because he was a close friend of Giuseppe "Piddu" Madonia, the capo of the province of Caltanissetta, his driver, and also the capo of the cosca of Sommatino. At the time of his arrest he had been wanted since 1990 for the murder of Francesco "Ciccio" Ianni (a mafioso from Sommatino), extortion, assault, and weapons charges. He was caught when he went to pick up a friend and had been staying with relatives in Isère for several months. The police also seized several false documents from him.

Pulci was sentenced to life imprisonment, and became a pentito in 1999. But it seems that he gave false information, and was therefore kicked out of the witness protection program for defamation (which he denies).

Coming back to Grenoble, with no more info after that we can suppose that the decina was dissolved after the arrests of Pagano & Pulci. 

Calogero Pulci
 

Robert Maldera, the last boss of Grenoble?

With the incarceration of Zaccaria and the murder of Castiglion, a young rising star Robert Maldera, took the reins of the Italian-Grenoblois gang.

Born in Puglia in 1959 (or 1960) and nicknamed "il Pazzo" (the madman), Maldera began his criminal career at the age of 17 alongside his brother Jean-Pierre as pimps, being involved in the "Fille de Grenoble" case. He was convicted in 1978 for multiple attempts to extort bars and in 1979 while leaving a nightclub was targeted by an attack that killed Aldo Zitoli, officially a vegetable merchant. Maldera escaped with a wounded foot.

In the mid-80s, Maldera was part of a second wave of arrests related to pimping, also investigated by Judge Weisbuch. In 1984, while he had the Maldera brothers locked up, the judge received a package. Maldera, in protest against the arrest of his wife, cut off his right little finger and sent it to the judge. To which the judge will respond with: "I will only give in if you send me your manly limb...".

Robert Maldera
 

The 90's were much quieter after that, except for some prosecutions for trafficking in stolen bank cards. But in the early 2000s, an investigation into an extortion case led to the Maldera clan being indicted for criminal conspiracy, racketeering, pimping and money laundering. But in 2005 the charges were dropped for procedural irregularities and the 15 defendants were released, which drew the anger of Nicolas Sarkozy, then Minister of the Interior.

On September 26, 2015, Maldera left his home for a business meeting. He will never be seen again. His car was found 2 months later in a parking lot in St-Martin-d'Hères in the Grenoble suburbs. A few months earlier in 2014, Faycel Yessaad, a close associate of his, also disappeared.

In 2016 and 2017 a total of 6 men were taken into custody. The men were connected to the former Grenoble godfather and one of them was known to have a debt of several thousand Euros. A weapon was also found in the home of one of the suspects. The investigation is still ongoing, with no news since. [Note: this is also why I don't give any names, even if it is easy to know who it is with a simple Google search. Not being a journalist, I prefer not to take any risks].

At the time of his disappearance, Robert Maldera led a discreet life and claimed that he was retired from illegal business and wanted to live a quiet life. Today, the Italo-Grenoblois are hardly talked about anymore, competing, it is true, with another form of banditry. But the recent prosecution of a former member of the gang based on the Côte d'Azur, shows that the traditional Milieu is far from being dead. [Note: for the same reasons mentioned above I am not naming names voluntarily].

*Further reading: The director, documentary filmmaker, photographer and photojournalist Fabien Collini has built a website where there is an interactive documentary dedicated to Nadia Frau and the Filles de Grenoble. As part of the documentary, you can consult many documents related to the case and photos of the protagonists are available on the site. The photo of Zaccaria used for the article comes from the site. Do not hesitate to consult the site here

 

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