L'influence de Cosa Nostra à Naples
Durant les années 80, un certain nombres de pentiti vont révéler qu'il existe à Naples une cosca affiliée à Cosa Nostra. C'est d'ailleurs l'emprise de la Cosa Nostra sur Naples qui va déclencher une des guerre les plus violentes de l'histoire de la Mafia et provoquer, vraisemblablement, la dissolution de cette cosca.
Contrebande de cigarettes
La Cosa Nostra se serait implantée à Naples pour réglementer le trafic de cigarettes qui est depuis les années 50 est une des principales sources de revenus du crime organisé Napolitains, ainsi que pour essayer de contrôler les criminels locaux. De nombreux mafiosi Siciliens tels que Giacomo Riina, Stefano Bontade, Vincenzo Spadaro sont en Campanie en séjour obligatoire (l'équivalent de notre interdiction de séjour) et créent ainsi des liens avec les criminels locaux. Déjà en 1957, Tommaso Buscetta s'est fait arrêter pour contrebande de cigarettes Américaine.
D'autres mafiosi Siciliens sont ainsi envoyé à Naples pour s'impliquer pleinement dans l'organisation du trafic. Tommaso Spadaro ou Nunzio La Mattina font parti de ceux-ci et deviennent rapidement au milieu des années 70 les rois de ce trafic aux côtés de Michele Zaza. Ces 3 individus deviendront d'ailleurs plus tard des rouages importants du trafic de drogue.
Selon Francesco Marino Mannoia, qui a lui aussi participé à la contrebande de cigarettes, la Cupola décide: "En 1977, il fut établi que les caisses de cigarettes transportées par bateau devaient être déchargées selon un ordre bien précis. Chaque voyage comprenait 40 000 caisses de cigarettes composées pour 70% de Muratti et de Marlboro et pour 30 % d'autres marques. Le premier tour, réservée à la Famille Palermitaine de Porta Nuova, était géré par Tommaso Spadaro. Nunzio La Mattina prenait le relais pour la Famille de Stefano Bontate (Santa Maria di Gesù); les Napolitains arrivaient en troisième position avec Michele Zaza et Ciro Mazzarella dit U Scilluni, enfin en dernier venait le tour de Pino Savoca pour la Famille de Brancaccio mais lui devait rétrocéder 20 000 caisses à la Coupole provinciale de Palerme." [source: L'Europe des Parrains de Fabrizio Calvi, page 61]
Mais Zaza étant un roublard, il fait passer son bateau en premier, ce qui énerve fortement Stefano Bontade qui fait annuler les opérations de contrebande de cigarettes à Naples. De toute façon Bontade et la Cupola ont d'autres plans pour un trafic bien plus lucratif, celui de la drogue.
A l'issue de ces quelques années, Tommaso Spadaro & Nunzio La Mattina deviennent des membres de la cosca de Porta Nuova, et plusieurs Napolitains sont également intronisés dans la Cosa Nostra.
Tommaso Spadaro |
Parenthèse Française
Si vous lisez parfois ce blog, vous savez que je ne peux pas résister de parler de la pègre Corso-Marseillaise. Je ne vais donc pas faire exception, mais rassurez vous je vais faire court et c'est de toute façon lié au sujet de l'article.
Il est souvent mentionné dans certains livres ou articles que la Camorra & Cosa Nostra se seraient unis pour éjecter une bande de Corses qui empiétait sur le trafic de cigarettes.
Je dois avouer que je n'ai jamais vu aucune preuve que cet événement ait jamais eu lieu. Il est vrai que les Corses et Marseillais étaient actifs dans la contrebande de cigarettes et qu'effectivement certains aient été à Naples, mais le reste paraît relever de la fiction. Ceci dit, vers la fin de l'année 1972 et le début de l'année 1973, il y eut à Naples une vague de meurtres et la presse de l'époque semblait en relier certains au "Clan dei Marsigliesi", un gang composé de Français et d'Italiens, donc tout est possible.
Des hommes comme Pascal Molinelli étaient associés avec la Camorra dans les années 50 dans ce trafic et Molinelli a même été un des principaux associés de la Cosa Nostra dans le trafic d'héroïne.
Antoine Paolini, un autre grand contrebandier de cigarettes a vraisemblablement été associé à la Camorra (ou en tout cas avec l'Italie), ce qui d'ailleurs a probablement contribuer à lancer la vendetta du Combinatie dans les années 50 à Marseille et fait plusieurs dizaine de morts.
De plus dès la fin des années 50 le Milieu est passé définitivement à autre chose en se consacrant presque exclusivement au trafic d'héroïne. C'est ce que s'apprête également à faire la Cosa Nostra et ses "hommes d'honneurs" de Naples, ce qui nous amène au paragraphe suivant ...
Pascal Molinelli |
Les membres de la Famille de Naples
Selon Antonino Calderone qui le sait d'un homme d'honneur originaire de Palerme et vivant à Naples, la cosca de Naples est ancienne et daterait des années 30. On ne sait en revanche pas grand chose de qui en a été membre ou qui en a été le chef. Tout juste Tommaso Buscetta mentionne un nommé "Cicillio il Bancarottaro" qu'il décrit comme un ancien homme d'honneur de Naples vivant au Mexique.
Pour une raison inconnue, la cosca aurait été dissoute mais aurait été réactivée sous l'initiative du capo de Corleone Luciano Leggio au début des années 70. A ce moment là, la Cupola qui avait été dissoute en 1963 à la suite du massacre de Ciaculli, commence à être reconstruite par 3 capi: Leggio, Gaetano Badalamenti (Cinisi) & Stefano Bontade (Santa Maria di Gesù).
Il est parfois assez confus de savoir si il s'agit d'une cosca ou comme l'affirme Tommaso Buscetta de 3 cosche distinctes, il est en revanche quasi unanime chez les pentiti que les Napolitains étaient représentés au sein de la Cupola par Michele Greco.
Le membership de la cosca est assez confus mais les principaux noms qui reviennent le plus souvent sont Michele & Salvatore Zaza, les frères Angelo & Lorenzo Nuvoletta et Antonio Bardellino.
Concernant le clan Zaza, Francesco Marino Mannoia identifie également Ciro Mazzarella, Nunzio Barbarossa et Guiseppe Liguori qui est par ailleurs le beau-père de Michele Zaza. Mazzarella est le neveu de Michele Zaza et également le filleul de Giuseppe Calderone, le capo de la cosca et de la province de Catane.
Michele Zaza est un proche des frères Bono de Bolognetta et va rapidement devenir un des principaux importateurs de drogue en Europe (pour plus de détails à ce sujet voir ici). Toujours selon Marino Mannoia, Salvatore Zaza serait le boss de la cosca. Salvatore Zaza étant né en 1925 on peut supposer qu'il a été appointé représentant de la Famille par rapport à son ancienneté. Selon Carmine Alfieri, les Zaza étaient affiliés avec Rosario Riccobono.
Outre les frères Bono & Riccobono, les Zaza sont aussi proche de Luciano Leggio. Le 5 avril 1973 à Rome, le chef de la police Angelo Mangano est victime d'une attaque alors devant sa maison et se fait tirer dessus à plusieurs reprises. Fort heureusement, bien que touché Mangano en réchappera. Mangano est bien connu pour ses enquêtes contre la mafia a été célèbre pour avoir arrêté Luciano Leggio en 1964. Nino Calderone confirmera plus tard que c'est Leggio qui a tiré sur le policier et que ce jour là il était accompagné par Michele Zaza et Ciro Mazzarrella.
Salvatore Zaza |
Les frères Nuvoletta eux contrôlent la zone de Marano di Napoli. Ils étaient réputés très proches des Corleonesi Luciano Leggio puis Salvatore Riina. Bien que Lorenzo soit souvent désigné comme le leader du clan, il semblerait qu'en fait Angelo était en charge. Selon le pentito Ferdinando Cataldo Lorenzo occupait le rang de "coordinateur" et se situait juste en dessous de Angelo dans la hiérarchie. Selon la description que donne Antonino Calderone dans le livre "Les Hommes du déshonneurs", décrivant les Nuvoletta seraient "une decina à eux tout seuls". A noter que selon Carmine Schiavone, ce n'est pas Salvatore Zaza mais Lorenzo Nuvoletta qui était le représentant de Cosa Nostra en Campanie ...
Mais ils ne sont pas amis avec les Corleonesi pour rien et comme on le verra un peu plus loin, les Nuvoletta sont assez perfides et jouent souvent double jeu. Ainsi ils sont également proche en apparence de Rosario "Saro" Riccobono, capo du mandamento de Partanna Mondello. Selon Gaspare Mutolo, il aurait été intronisé dans la Famille de Partanna Mondello en 1973. La cérémonie aurait eu lieu à Marano di Napoli et, outre les mafiosi Siciliens Riccobono & Emanuele D'Agostino, Lorenzo Nuvoletta était également présent.
Il a été reporté que le 1 novembre 1972 Riccobono aurait été vu au domicile de Lorenzo Nuvoletta. Interrogé par la suite, Riccobono a déclaré qu'il était en lien d'affaires avec Nuvoletta dans la vente de fruit et légumes.
Cela aurait été au milieu des années 70 dans la propriété des Nuvoletta que l'alliance entre la Cosa Nostra & la Camorra pour le contrôle de la contrebande de cigarettes et de drogue aurait été acté.
Les frères Nuvoletta |
Antonio Bardellino et certains membres du clan des Casalesi (province de Caserta) auraient rejoint les rangs des Cosa Nostra également vers 1974. Selon Carmine Schiavone, Bardellino aurait été intronisé par Riccobono, là encore dans la ferme des Nuvoletta à Marano di Napoli. Toujours selon Schiavone, Bardellino aurait eu le droit d'introniser lui même des nouveaux membres sans en référer aux autres clans Napolitain, mais devait tenir au courant Riccobono.
Carmine Schiavone raconte son intronisation en 1981: "En 1981 [...] il m'a fait venir et m'a proposé de suivre "les affaires financières du groupe, la coordination des familles de la région de Caserta et m'a chargé de rester en contact avec les administrateurs publics et avec les politiciens, surtout dans la région de Caserta"... J'ai accepté la mission et j'ai prêté serment à "Cosa Nostra" en récitant la formule rituelle tandis que, après avoir été piqué, j'avais l'image de S. Maria Preziosa, protectrice de Casal di Principe, brûlée dans mes mains. Mon parrain était Antonio Bardellino et la cérémonie s'est déroulée dans sa maison..."
Selon Luigi Giuliano, Mario Iovine faisait parti des membres du clan affilié à Cosa Nostra. Raffaele Ferrara & Vittorio Vastarella sont également des noms qui reviennent souvent.
Antonio Bardellino |
Cités beaucoup moins souvent que les autres, les frères Giuseppe & Enrico Sciorio, sont également identifiés comme membres de Cosa Nostra en Campanie par Antonino Calderone. Originaires de Giugliano, les Sciorio sont des parents du redoutable caïd Alfredo Maisto et semble-t-il des Nuvoletta.
Le 27 juin 1977, le domicile de Giuseppe aurait servi de lieu pour tuer Alfredo Taborre & Giuseppe Barbera, deux voyous Siciliens. Le double meurtre aurait été commandité par Michele Zaza, Lorenzo Nuvoletta & Giovanni Bontade et aurait été exécuté par Giovanbattista Pullarà & Filippo Messina.
Giuseppe Sciorio |
Nuova Camorra Organizzata vs Nuova Famiglia
La main mise des Siciliens en Campanie ne ravît pas tout les mafieux locaux. C'est le cas de Raffaele Cutolo.
Originaire d'Ottaviano, Cutolo est un délinquant qui multiplie les séjours en prison, notamment en 1963 pour homicide mais il est libéré en 1970. Il est repris l'année suivante pour avoir été impliqué dans une fusillade avec la police à Palma Campania.
Cutolo désire fonder une organisation criminelle inspirée de la Camorra des débuts, dissoute depuis le procès et la condamnation de Enrico Alfano en 1912, afin de construire une nouvelle Camorra débarrassée de l'influence de Cosa Nostra et avec un seul chef à sa tête. Pour ce faire, il va conclure un pacte avec la 'ndrangheta: en échange d'être intronisé officiellement et de recevoir les manuscrits d'initiations (la 'ndrangheta a la même structure et les mêmes rites d'initiation de la vieille Camorra), il doit se débarrasser du boss Calabrais Domenico Tripodo qui est incarcéré dans la prison de Poggioreale avec lui. C'est chose faite le 26 août 1976, ce qui donne naissance à la Nuova Camorra Organizzata.
Cutolo recrute un nombre important d'affiliés en prison, et s'étant échappé d'un institut pénitentiaire psychiatrique en 1978 (il est recapturé l'année suivante), en dehors. Afin d'attirer de nouveaux membres, il instaure une taxe de 500.000 Lires dans la zone de Campanie afin de créer une sorte de fond de pension pour venir en aide aux prisonniers, acheter des armes ou financer d'autres opérations. Cutolo commence aussi à affilier d'autres clans et s'infiltre dans la vie politique ou marchés publics, ce qui irrite fortement, et c'est le but recherché, les clans affiliés à Cosa Nostra, mais aussi les autres clans indépendants. D'ailleurs, Cutolo étant proche du clan Maisto, les frères Sciorio font parti des nouveaux affiliés de la NCO.
Raffaele Cutolo |
La goutte d'eau qui va faire déborder le vase et qui va entrainer un conflit qui va faire plusieurs centaines de morts est que Cutolo décide d'instaurer une taxe de 20.000 Lires sur chaque caisse de cigarettes vendues. Bien qu'une trêve ait été précédemment instaurée entre la NCO et les autres clans, elle va voler en éclat. Les conditions de la trêve stipulaient que Cutolo se contente de la province de Naples sous l'égide de son lieutenant Vincenzo Casillo et que la ville reste sous le contrôle des autres clans.
Lors d'une réunion réunissant Alfonso Rosanova, le principal lieutenant de Cutolo, et Salvatore Zaza, ce dernier se plaint de la demande déraisonnable de Cutolo et l'averti que si il ne le raisonne pas, une grande guerre va éclater.
Ainsi, à la suite de plusieurs meurtres et des pressions répétées de la NCO, les clans Giuliano, Vollaro, Mallardo, Ammaturo, Moccia,ou Alfieri vont s'aligner avec les Bardellino et les Nuvoletta pour contrer l'expansion de la NCO. Les Zaza vont d'abord se plier aux exigences de Cutolo, mais vont ensuite rejoindre la coalition des clans anti-Cutolo qui sera surnommé la Nuova Famiglia.
Il y eut de nombreuses rencontres pendant le conflit pour freiner et apaiser Cutolo. Les Nuvoletta sont chargés par Cosa Nostra et les Corleonesi de proposer à Cutolo d'intégrer les rangs de Cosa Nostra, ce que ce dernier refuse catégoriquement, selon Buscetta de manière très irrespectueuse ... Si les Nuvoletta jouent la carte de l'apaisement, ce n'est pas le cas de Carmine Alfieri & Pasquale Galasso qui ont perdu des frères durant le conflit. Ces derniers commencent à suspecter, à juste titre, que les Nuvoletta jouent en fait double jeu et commencent peu à peu à se méfier d'eux. Antonio Bardellino, à la suite d'une réunion en 1982 à Vallesana avec les principaux membres des 2 parties, commence à être mécontent de la stratégie des Nuvoletta et commence aussi a être suspicieux.
Antonino Calderone rapporte qu'au début des années 80 la Cupola Provinciale (cette Commission est composée des chefs de Provinces, à ne pas confondre avec la Cupola qui est composée des chefs de Palerme) préoccupée par les tueries en Campanie s'était réunie pendant 2 jours à Favarella pour statuer sur la situation. Benedetto Santapaola & Salvatore Ferrara avaient été ensuite envoyé en Campanie pour annoncer les résultats de la réunion et que Ciro Mazzarella avait rejeté ceux-ci. Même si les résultats ne sont pas spécifiés, on peut supposer que la décision de faire la paix avait été prise et que la Nuova Famiglia avait rejeté la proposition.
Le 19 avril 1982, Alfonso Rosanova le principal homme de confiance de Cutolo est assassiné alors qu'il se trouve dans un hôpital de Salerne de plusieurs coups de feux.
Peu de temps après, Cutolo est transféré à la prison de sécurité maximale de l'île Assinara.
Le 29 janvier 1983, Vincenzo Casillo l'autre homme de confiance de Cutolo est assassiné à Rome dans un attentat à la voiture piégé.
Les meurtres de Rosanova & Casillo, tout deux organisés par Carmine Alfieri & Pasquale Galasso, plus l'isolement de Cutolo, marquent la fin de guerre contre la Nuova Famiglia et le déclin puis la fin de la Nuova Camorra Organizzata,
Alfonso Rosanova |
Perte notable pour la Famille de Naples, les frères Sciorio qui avaient rejoint les rangs de la NCO. Enrico est abattu le 31 août 1980 et Giuseppe en novembre 1983. Ce dernier a été abattu à Foggia où il était en séjour obligatoire. En 1979, Cutolo avait crée une branche de la NCO dans les Pouilles appelée Nuova Camorra Pugliese. Le meurtre de Sciorio serait probablement lié à la branche de Foggia de la NCP qui voulait se débarrasser définitivement de l'influence de Cutolo.
L'implosion de la Nuova Famiglia et de la Famille de Naples
Carmine & Salvatore Alfieri font parti des "Camorristes" qui vont rejoindre la Nuova Famiglia. Carmine durant un séjour dans la prison de Poggioreale aurait connu Cutolo et ce dernier lui aurait proposer de rejoindre la NCO, ce que Alfieri aurait refusé. Trouvant la croisade de Cutolo insensée, ils vont venir trouver les frères Nuvoletta afin de se mettre sous leur protection. Mais, bien que devenant assez proche des Nuvoletta (Carmine deviendra le parrain d'un des fils Nuvoletta), les Alfieri vont réaliser que les Nuvoletta sont assez "mou" en ce qui concerne Cutolo. Ces derniers le critiquent en traitant Cutolo de "fou dangereux" mais ne font jamais rien de concret contre lui et vont deviner que les Nuvoletta sont en fait en bons termes avec Cutolo.
Carmine Alfieri va définitivement couper ses relations amicales avec les Nuvoletta après que son frère Salvatore se fasse tuer le 26 décembre 1981 à Pompéi dans un restaurant. Les Nuvoletta vont refuser d'apporter leurs soutiens à Alfieri, qui prend évidemment ça comme un affront.
Le 6 janvier 1982, Alfonso Catapano, dont le frère Raffaele est un des principaux lieutenants de Cutolo, est tué en réplique. Cutolo ordonne par la suite le meurtre de Nino Galasso 21 janvier, ce qui entrainera par la suite les meurtres Rosanova. Alfieri trouvera un allié de circonstance en la personne de Antonio Bardellino qui lui aussi se méfie fortement des Nuvoletta et qui commences à prendre ses distances avec eux depuis la réunion de Vallesana en 1982.
Carmine Alfieri |
Pour bien comprendre la suite, il faut rappeler que Antonio Bardellino est un proche de Rosario Riccobono et que les Nuvoletta sont des proches de Salvatore Riina et des Corleonesi. A cette époque là à Palerme, la Seconde Guerre de la Mafia fait rage et les Corleonesi se sont débarrassé des individus qui les gênaient, incluant Riccobono. Bardellino faisant parti des individus assez puissant pour gêner les Corleonesi, les Nuvoletta sont leur bras armé en Campanie pour éliminer les gêneurs. Une sorte de guerre froide s'installe donc jusqu'en 1983.
Les Nuvoletta vont appliquer la même technique que les Corleonesi ont utilisés à Palerme afin de semer la zizanie dans le clan Bardellino: manipuler quelqu'un de l'intérieur du clan pour en tuer un autre.
Le 10 décembre 1983, Raffaele Ferrara un des principaux hommes de confiance de Bardellino, est assassiné par Vittorio Vastarella. Bardellino est en effet absent à ce moment là car il a été arrêté quelques jours avant à Barcelone. Profitant de cette absence, les Nuvoletta en ont profité pour monter Vastarella contre Ferrara. Ferrara étant réputé malin (tout le contraire de Vastarella qui est décrit par Pasquale Gallaso comme n'étant qu'un vulgaire voyou), les Nuvoletta ont tout intérêt à l'éliminer pour avoir comme interlocuteur Vastarella à la place. La faille dans cette stratégie est que Bardellino qui est libéré au début de l'année 1984 fait le rapprochement entre son arrestation et le meurtre de Ferrara et comprend qu'il a sans doute été piégé par les Nuvoletta. La réponse du bloc Bardellino/Alfieri/Galasso va être aussi sournoise qu'impitoyable.
Vittorio Vastarella |
Le 10 juin 1984, un commando composé de 4 ou 5 hommes fait irruption dans la propriété de Poggio Vallesana de Ciro Nuvoletta et l'abattent.
La prochaine cible est Valentino Gionta, un proche du clan Nuvoletta dont la base se trouvé à Torre Annunziata, une station balnéaire située au pied du Vésuve. Le 26 août, 14 tueurs à bord d'un bus touristique volé quelques jours plus tôt en Calabre débarquent dans la station et font feu devant le club de pêcheurs de la ville où se réunissent souvent les affiliés du clan Gionta. Gionta parvient à s'échapper, mais le bilan est de 8 morts et 7 blessés. Parmi les victimes un père de famille innocent est tué et une fillette est blessée.
Valentino Gionta |
Vittorio Vastarella est le prochain sur la liste, mais ce sont les Nuvoletta qui vont s'occuper de lui. En effet, afin de semer la discorde, Bardellino fait répandre le bruit que c'est Vastarella qui est responsable du meurtre de Ciro Nuvoletta. Le piège tendu est le suivant: sous le prétexte d'introniser son fils Luigi dans la cosca de Naples, les Vastarella ainsi que Gaetano Di Costanzo, Antonio Mauriello et Gennaro Salvi sont invités dans la ferme des Nuvoletta à Poggio Vallesana où ils sont attendu par Lorenzo Nuvoletta, Luigi Baccante (un affilié du clan) ainsi que Giovanni Brusca, le capo du mandamento de San Giuseppe Jato en Sicile. Les 5 hommes sont étranglés et ensuite dissout dans de l'acide ...
En juin 1985 Gionta est arrêté. Le journaliste du journal Il Mattino écrit que Gionta aurait été dénoncé par les Nuvoletta. Ces derniers décident de faire assassiner le journaliste le 23 septembre 1985. Giancarlo Siani avait 26 ans.
Giancarlo Siani |
Après 1985
Ces événements marquent la fin pour de nombreux protagonistes de ces années là. Les Nuvoletta partent en cavale. Lorenzo se réfugie en Allemagne où il est arrêté en 1990. Il meurt en 1994. Angelo lui aussi en cavale est arrêté en 2001 et meurt en 2013.
Michele Zaza est parti en 1982 pour la France à Nice où il a continué son trafic de drogue entre la Côte-d'Azur et l'Italie. Arrêté plusieurs fois en France, il est rentré dans l'histoire comme étant le détenu le plus cher à entretenir du pays à cause des nombreux recours en justice qu'il a posé. Il est décédé le 18 juillet 1994. Son neveu Ciro Mazzarella a repris les affaires du clan Zaza et est décédé le 2 septembre 2018.
Antonio Bardellino est parti se réfugier au Brésil, où il aurait été tué en 1988 par Mario Iovine à la suite d'une querelle interne au clan des Casalesi. Au Brésil il vivait dans le même immeuble que Tommaso Buscetta et ce dernier fait parti des gens qui doutent que Bardellino ait vraiment été tué. Son corps n'a jamais été retrouvé et il est déclaré officiellement mort en 2018. Mario Iovine est tué le 6 mars 1991 à Carcais au Portugal. Carmine Schiavone du même clan devient informateur en 1993 et décède le 22 février 2015
Pasquale Galasso est arrêté en 1992 et est condamné à 9 ans de prison pour association mafieuse. Craignant d'être tué en prison, il devient informateur. Il dénoncera d'ailleurs Carmine Alfieri qui est parti en cavale et qui est arrêté à son tour en 1992. Il devient lui aussi informateur. De nombreux de leurs parent sont tués après leurs revirements ...
En 1997, Lorenzo & Angelo Nuvoletta, ainsi que Luigi Baccante sont condamnés à la prison à perpétuité pour le meurtre de Giancarlo Siani. Les deux tireurs, Ciro Cappuccio et Armando Del Core écopent de la même peine. Valentino Gionta d'abord condamné comme étant un des instiguateurs est ensuite acquité. Toutefois il est en prison depuis 1991 et purge également une peine de prison à perpétuité.
English version
During the 1980s, a number of pentiti revealed that there was a Cosa
Nostra-affiliated cosca in Naples. In fact, it was the grip of the Cosa
Nostra on Naples that triggered one of the most violent wars in the
history of the Mafia and probably led to the dissolution of this cosca.
Cigarette smuggling
The Cosa Nostra was established in Naples to regulate cigarette
trafficking, which since the 1950s had been one of the main sources of
income for Neapolitan organized crime, as well as to try to control
local criminals. Many Sicilian mafiosi such as Giacomo Riina, Stefano
Bontade, Vincenzo Spadaro are in Campania under compulsory residence,
having been banished from Sicily, and thus created links with the local
criminals. In 1957, Tommaso Buscetta was arrested for smuggling American
cigarettes.
Other Sicilian mafiosi were sent to Naples to become more involved in
organizing the traffic of illicit cigarettes. Tommaso Spadaro and Nunzio
La Mattina were among them, and quickly became the kingpins by the
middle of the 1970s along with Michele Zaza. These 3 individuals will
later become important cogs in the trafficking of drugs.
According to Francesco Marino Mannoia, who was also involved in
cigarette smuggling, La Cupola decided: "In 1977, it was established
that the boxes of cigarettes transported by boat had to be unloaded in a
precise order. Each trip included 40,000 cases of cigarettes, 70% of
which were Muratti and Marlboro and 30% other brands. The first round,
reserved for the Palermo Family of Porta Nuova, was managed by Tommaso
Spadaro. Nunzio La Mattina took over for the Family of Stefano Bontate
(Santa Maria di Gesù); the Neapolitans arrived in third position with
Michele Zaza and Ciro Mazzarella called U Scilluni, finally in last came
the turn of Pino Savoca for the Family of Brancaccio but he had to
retrocede 20,000 cases to the Provincial Cupola of Palermo." [source: L'Europe des Parrains by Fabrizio Calvi, page 61]
But Zaza, going rogue, put his boat first, which greatly annoyed Stefano
Bontade who had shut down the cigarette smuggling operations in Naples.
Anyway Bontade and La Cupola had other plans for a much more lucrative
traffic, drugs.
At the end of these few years, Tommaso Spadaro & Nunzio La Mattina
became members of the Porta Nuova cosca, and several Neapolitans were
also inducted into the Cosa Nostra.
Tommaso Spadaro |
French Aside
If you sometimes read this blog, you know that I can't resist talking
about the Corso-Marseillaise underworld. So I'm not going to make an
exception, but don't worry, I'll keep it short and it's related to the
subject of the article anyway.
It is often mentioned in certain books or articles that the Camorra
& Cosa Nostra united to eject a band of Corsicans who were
encroaching on the cigarette racket.
I must confess that I haven’t seen any evidence that this ever took
place. It is true that the Corsicans and Marseillais were active in the
smuggling of cigarettes, and indeed that some were active in Naples, but
the rest appears to be fiction. That said, towards the end of 1972 and the beginning of 1973, there was a wave of murders in Naples and the press of the time seemed to link some to the "Clan dei Marsigliesi", a gang composed of French and Italians, so everything is possible.
Men like Pascal Molinelli were associated with the Camorra in the 1950s
in the racket, and Molinelli was even one of the main associates of the
Cosa Nostra in the heroin trade.
Antoine Paolini, another great cigarette smuggler, was probably
associated with the Camorra (or at least with Italy), which moreover
probably helped to launch the Combinatie vendetta in the 1950s in
Marseille and left several dozen dead.
By the end of the 1950s the Milieu started to move on, devoting itself
almost exclusively to heroin trafficking. The Cosa Nostra and its "men
of honor" of Naples soon followed suit, which brings us to the next
paragraph...
Pascal Molinelli |
Members of the Naples Family
According to Antonino Calderone, who heard it from a Palermitani man of
honor originally living in Naples, the cosca of Naples started in the
1930s.However, we do not know much about who the members, or even the
leaders, were.Tommaso Buscetta only mentioned a man named "Cicillio il
Bancarottaro" whom he describes as a former man of honor from Naples
living in Mexico.
For an unknown reason, the cosca was reportedly disbanded but was
reactivated under the initiative of Corleone capo Luciano Leggio in the
early 70s. At that time, the Cupola which had been disbanded in 1963
following the Ciaculli massacre, began to be rebuilt by 3 heads: Leggio,
Gaetano Badalamenti (Cinisi) & Stefano Bontade (Santa Maria di
Gesù).
It’s not clear if it was a single cosca, or as Tommaso Buscetta claimed a
3 separate cosche. However, on the other hand, it is almost unanimous
among the pentiti that the Neapolitans were represented within the
Cupola by Michele Greco .
The membership of the cosca is quite confusing but the main names that
come up most often are Michele & Salvatore Zaza, the brothers Angelo
& Lorenzo Nuvoletta and Antonio Bardellino.
Regarding the Zaza clan, Francesco Marino Mannoia also identified Ciro
Mazzarella, Nunzio Barbarossa and Guiseppe Liguori who is also the
father-in-law of Michele Zaza. Mazzarella is the nephew of Michele Zaza
and also the godson of Giuseppe Calderone, the capo of the cosca and the
province of Catania.
Michele Zaza was close to the Bono brothers of Bolognetta and quickly
became one of the main drug importers in Europe (for more details on
this subject see here). Still, according to Marino Mannoia, Salvatore
Zaza was the boss of the cosca. Since Salvatore Zaza was born in 1925,
it can be assumed that he was appointed representative of the Family due
to his seniority. According to Carmine Alfieri, the Zazas were
affiliated with Rosario Riccobono.
Besides the Bono & Riccobono brothers, the Zazas were also close to
Luciano Leggio. On April 5, 1973 in Rome, police chief Angelo Mangano
was shot several times outside his house. Fortunately, although wounded,
Mangano survived. Mangano was well known for his investigations against
the mafia and was famous for arresting Luciano Leggio in 1964. Nino
Calderone later confirmed that it was Leggio who shot the policeman and
he was accompanied by Michele Zaza and Ciro Mazzarella.
Salvatore Zaza |
The Nuvoletta brothers controlled the area of Marano di Napoli. They
were reputed to be very close to the Corleonesi Luciano Leggio and
Salvatore Riina. Although Lorenzo is often referred to as the leader of
the clan, it seems that in fact Angelo was in charge. According to the
pentito Ferdinando Cataldo Lorenzo held the rank of "coordinator" and
was just below Angelo in the hierarchy that, according to the
description given by Antonino Calderone in the book "The Men of
Dishonor", the Nuvoletta would be "a decina onto themselves". Note that
according to Carmine Schiavone, it was not Salvatore Zaza but Lorenzo
Nuvoletta who was the representative of Cosa Nostra in Campania...
But they were not friends with the Corleonesi for nothing and as we will
see a little later, the Nuvoletta were quite treacherous and often
played both sides. Thus they were apparently close to Rosario "Saro"
Riccobono, capo of the mandamento of Partanna Mondello. According to
Gaspare Mutolo, he was inducted into the Partanna Mondello Family in
1973. The ceremony took place in Marano di Napoli and, besides the
Sicilian mafiosi Riccobono & Emanuele D'Agostino, Lorenzo Nuvoletta
was also present.
It has been reported that on November 1, 1972 Riccobono was seen at the
home of Lorenzo Nuvoletta. Questioned afterwards, Riccobono stated they
were in business together in the fruit and vegetables industry.
On the Nuvoletta’s farm sometime in the mid-1970s, the alliance between
Cosa Nostra & the Camorra to control the cigarette and drug
trafficking rackets was solidified.
The Nuvoletta brothers |
Antonio Bardellino and some members of the Casalesi clan (province of
Caserta) also joined the ranks of the Cosa Nostra around 1974. According
to Carmine Schiavone, Bardellino was inducted by Riccobono, again on
the Nuvoletta farm in Marano di Napoli. Still, according to Schiavone, Bardellino had the right to induct new members himself without referring
to the other Neapolitan clans, but had to keep Riccobono informed.
Carmine Schiavone recounted his induction in 1981: "In 1981 [...] he
called me and offered to follow "the financial affairs of the group, the
coordination of the families of the Caserta region and entrusted me to
keep in touch with public administrators and with politicians,
especially in the region of Caserta"... I accepted the mission and took
the oath to "Cosa Nostra" reciting the ritual while, after having been
pricked, I had the image of S. Maria Preziosa, protector of Casal di
Principe, burned in my hands. My godfather was Antonio Bardellino and
the ceremony took place in his house..."
According to Luigi Giuliano, Mario Iovine was among the members of the
clan affiliated with Cosa Nostra. Raffaele Ferrara & Vittorio
Vastarella are also names that come up often.
Antonio Bardellino |
Mentioned much less often than the others, the brothers Giuseppe &
Enrico Sciorio, were also identified as members of Cosa Nostra in
Campania by Antonino Calderone. Originally from Giugliano, the Sciorios
are related to the formidable caïd Alfredo Maisto and seemingly the
Nuvolettas.
On June 27, 1977, Giuseppe's home was allegedly used to kill Alfredo
Taborre & Giuseppe Barbera, two Sicilian thugs. The double murder
was ordered by Michele Zaza, Lorenzo Nuvoletta & Giovanni Bontade
and executed by Giovanbattista Pullarà & Filippo Messina.
Giuseppe Sciorio |
Nuova Camorra Organizzata vs Nuova Famiglia
The influence of the Sicilians in Campania was not welcome among all the local mafiosi. This was the case of Raffaele Cutolo.
Originally from Ottaviano, Cutolo is a delinquent with multiple stays in
prison, notably in 1963 for homicide, but he was released in 1970. He
was taken back the following year for being involved in a shootout with
the police in Palma Campania.
Cutolo wanted to found a criminal organization inspired by the early
Camorra, dissolved since the trial and conviction of Enrico Alfano in
1912, in order to build a new Camorra free from the influence of Cosa
Nostra and with a single leader at its head. To do this, he made a pact
with the 'ndrangheta: in exchange for being officially enthroned and
receiving the initiation manuscripts (the 'ndrangheta has the same
structure and the same initiation rites of the old Camorra), he had to
get rid of the Calabrian boss Domenico Tripodo who was incarcerated in
the prison of Poggioreale with him. It was done on August 26, 1976,
which gave birth to the Nuova Camorra Organizzata.
Cutolo recruited a significant number of affiliates in prison, and after
he escaped from a penitentiary psychiatric institute in 1978 (he was
recaptured the following year), on the outside. In order to attract new
members, he instituted a tax of 500,000 Liras in the Campania zone in
order to create a kind of pension fund to help prisoners, buy arms or
finance other operations. Cutolo also began to affiliate with other
clans and infiltrated political life or public markets, which greatly
irritated, as intended, not only the clans affiliated with Cosa Nostra,
but the independent clans as well. Moreover, since Cutolo was close to
the Maisto clan, the Sciorio brothers were now part of the new
affiliates of the NCO.
Raffaele Cutolo |
The straw that broke the camel's back and led to a conflict that caused
several hundred deaths was when Cutolo decided to impose a tax of 20,000
Lira on each case of cigarettes sold. Although a truce had previously
been established between the NCO and the other clans, it was shattered.
The terms of the truce stipulated that Cutolo be content with the
province of Naples under the aegis of his lieutenant Vincenzo Casillo
and that the city remain under the control of the other clans.
During a meeting between Alfonso Rosanova, Cutolo's main lieutenant, and
Salvatore Zaza, the latter complained about Cutolo's unreasonable
request and warned him that if he does see reason, a great war will
break out.
Thus, following several murders and repeated pressure from the NCO, the
Giuliano, Vollaro, Mallardo, Ammaturo, Moccia, or Alfieri clans aligned
themselves with the Bardellino and the Nuvoletta to counter the
expansion of the NCO. The Zaza was the first to comply with Cutolo's
demands, but soon joined the coalition of anti-Cutolo clans which was
nicknamed the “Nuova Famiglia.”
Many meetings were held during the conflict in an attempt to appease
Cutolo. The Nuvolettas were instructed by Cosa Nostra and the Corleonesi
to propose Cutolo to join the ranks of Cosa Nostra, which the latter
categorically refused according to Buscetta in a very disrespectful
way... If the Nuvolettas played the appeasement card, this was not the
case of Carmine Alfieri & Pasquale Galasso who lost brothers during
the conflict. The latter began to suspect, rightly, that the Nuvolettas
were in fact playing both sides and gradually grew to distrust them.
Antonio Bardellino, following a meeting in 1982 in Vallesana with the
main members of the 2 sides, grew unhappy with the strategy of Nuvoletta
and also began to be suspicious.
Antonino Calderone reported that in the early 1980s the Cupola
Provinciale (this Commission was made up of the heads of Provinces, not
to be confused with the Cupola which was made up of the heads of
Palermo) concerned about the killings in Campania met for 2 days in
Favarella to discuss the situation. Benedetto Santapaola & Salvatore
Ferrara were then sent to Campania to report the ruling, but Ciro
Mazzarella rejected them. Although the ruling isn’t specified, it can be
assumed that the decision to make peace had been made and that the
Nuova Famiglia had rejected the proposal.
On April 19, 1982, Alfonso Rosanova, Cutolo's main lieutenant, was
assassinated while he was in a hospital in Salerno by several shots.
Shortly after, Cutolo was transferred to the maximum security prison on Assinara Island.
On January 29, 1983, Vincenzo Casillo, Cutolo's other lieutenant, was assassinated in Rome in a car bomb attack.
The murders of Rosanova & Casillo, both organized by Carmine Alfieri
& Pasquale Galasso, plus the isolation of Cutolo, marked the end of
the war against the Nuova Famiglia and the decline and eventual end of
the Nuova Camorra Organizzata,
Alfonso Rosanova |
The Naples Family suffered significant losses when the Sciorio brothers who had joined the ranks of the NCO were killed. Enrico was shot on August 31, 1980 and Giuseppe in November 1983. The latter was shot in Foggia where he was exiled. In 1979, Cutolo created a branch of the NCO in Puglia called Nuova Camorra Pugliese. Sciorio's murder was probably linked to the Foggia branch of the NCP, which wanted to get rid of Cutolo's influence for good.
The implosion of the Nuova Famiglia and the Naples Family
Carmine & Salvatore Alfieri were part of the "Camorrists" who joined
the Nuova Famiglia. While staying in Poggioreale prison Carmine got to
know Cutolo and the latter offered him to join the NCO, which Alfieri
refused. Finding Cutolo's crusade senseless, they came to find the
Nuvoletta brothers to put themselves under their protection. But,
although becoming quite close to the Nuvolettas (Carmine became the
godfather of one of the Nuvoletta sons), the Alfieri brothers soon
realized that the Nuvolettas were quite "soft" with regard to Cutolo.
They would call Cutolo a "crazy maniac" but never do anything against
him and the brothers guessed that the Nuvolettas are in fact on good
terms with Cutolo.
Carmine Alfieri definitely cut off ties with the Nuvolettas after his
brother Salvatore was killed on December 26, 1981 in a Pompeii
restaurant.. The Nuvolettes refused to support Alfieri, who obviously
took it as an affront.
On January 6, 1982, Alfonso Catapano, whose brother Raffaele was one of
Cutolo's main lieutenants, was killed in response. Cutolo subsequently
ordered the murder of Nino Galasso on January 21, which later led to the
Rosanova murders. Alfieri found an ally of circumstance in Antonio
Bardellino who also strongly distrusted the Nuvolettas and who began to
distance himself from them after the Vallesana meeting in 1982.
Carmine Alfieri |
To fully understand the rest, we must remember that Antonio Bardellino
was close to Rosario Riccobono and that the Nuvolettas were close to
Salvatore Riina and the Corleonesi. At that time in Palermo, the Second
Mafia War was raging and the Corleonesi got rid of anyone who was in
their way, including Riccobono. Bardellino was part of the faction
powerful enough to hinder the Corleonesi, while the Nuvoletta were their
military wing in Campania to eliminate troublemakers. A kind of cold
war therefore set in until 1983.
The Nuvoletta applied the same technique that the Corleonesi used in
Palermo in order to sow discord in the Bardellino clan: manipulate
someone from within the clan to kill another.
On December 10, 1983, Raffaele Ferrara, one of Bardellino's main
lieutenants, was assassinated by Vittorio Vastarella. Bardellino was
absent at this time because he was arrested a few days before in
Barcelona. Taking advantage of this absence, the Nuvolettas took the
opportunity to play Vastarella against Ferrara. Ferrara had a reputation
of being smart (quite the opposite of Vastarella who was described by
Pasquale Gallaso as being only a vulgar thug), the Nuvoletta had a keen
interest in eliminating him to have Vastarella take his place instead.
The flaw in this strategy was that Bardellino, who was released at the
beginning of 1984, made the connection between his arrest and the murder
of Ferrara and understood that he had undoubtedly been trapped by the
Nuvolettas. The response from the Bardellino/Alfieri/Galasso block will
be as sneaky as it is ruthless.
Vittorio Vastarella |
On June 10, 1984, a commando squad made up of 4 or 5 men burst into Ciro
Nuvoletta's Poggio Vallesana property and shot him dead.
The next target was Valentino Gionta, a close man of the Nuvoletta clan
whose base was in Torre Annunziata, a seaside resort at the foot of
Vesuvius. On August 26, 14 killers aboard a tourist bus stolen a few
days earlier in Calabria pulled up to the resort and opened fire in
front of the town's fishing club where members of the Gionta clan often
meet. Gionta managed to escape, but the shooting left 8 dead and 7
injured. Among the victims was an innocent father who was killed and a
little girl was injured.
Valentino Gionta |
Vittorio Vastarella was next on the list, but the Nuvolettas were
already going to take care of him. Indeed, in order to sow discord,
Bardellino spreads the rumor that it was Vastarella who was responsible
for the murder of Ciro Nuvoletta. The trap set was as follows: under the
pretext of enthroning his son Luigi in the cosca of Naples, the
Vastarellas as well as Gaetano Di Costanzo, Antonio Mauriello and
Gennaro Salvi were invited to the Nuvoletta farm in Poggio Vallesana
where Lorenzo Nuvoletta, Luigi Baccante (an affiliate of the clan) as
well as Giovanni Brusca, the capo of the mandamento of San Giuseppe Jato
in Sicily ;lied in wait. The 5 men are strangled and then dissolved in
acid...
In June 1985 Gionta was arrested. A journalist of the newspaper Il
Mattino wrote that Gionta had been denounced by the Nuvolettas. They
decided to have the journalist assassinated on September 23, 1985.
Giancarlo Siani was 26 years old.
Giancarlo Siani |
After 1985
These events marked the end for many of the prominent figures of those
years. The Nuvolettas went on the run. Lorenzo took refuge in Germany
where he was arrested in 1990. He died in 1994. Angelo, also on the run,
was arrested in 2001 and died in 2013.
Michele Zaza left in 1982 for France in Nice where he continued drug
trafficking between the Côte-d'Azur and Italy. Arrested several times in
France, he went down in history as the most expensive prisoner to
maintain in the country due to the numerous legal appeals he filed. He
died on July 18, 1994. His nephew Ciro Mazzarella took over the business
of the Zaza clan and died on September 2, 2018.
Antonio Bardellino left to take refuge in Brazil, where he was allegedly
killed in 1988 by Mario Iovine following an internal quarrel within the
Casalesi clan. In Brazil he lived in the same building as Tommaso
Buscetta, who is one of the people who doubts that Bardellino was really
killed. His body was never found and he was officially declared dead in
2018. Mario Iovine was killed on March 6, 1991 in Carcais, Portugal.
Carmine Schiavone of the same clan became an informant in 1993 and died
on February 22, 2015
Pasquale Galasso was arrested in 1992 and sentenced to 9 years in prison
for mafia association. Afraid of being killed in prison, he became an
informant. He also denounced Carmine Alfieri who went on the run and who
was in turn arrested in 1992. He also became an informant. Many of
their relatives were killed after they flipped..
In 1997, Lorenzo & Angelo Nuvoletta, as well as Luigi Baccante were
sentenced to life imprisonment for the murder of Giancarlo Siani. The
two shooters, Ciro Cappuccio and Armando Del Core received the same
penalty. Valentino Gionta, first convicted as one of the instigators was
then acquitted. However, he has been in prison since 1991 and is also
serving a life sentence.
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