Vendettas du Milieu Corse Partie 2 : Antoine Paolini & le Combinatie

Antoine Paolini

Né le 15 Décembre 1912 à Ajaccio, Antoine Paolini, surnommé planche du fait de sa maigreur, a migré dans sa jeunesse à Marseille dans le quartier du Panier. Il compte dès 1930 des condamnations pour vol, coups et blessures ou port d'armes prohibées. Comme on l'a vu à l'occasion de la Partie 1, il est déjà bien implanté dans la criminalité organisée puisqu'il a participé activement à la Vendetta contre Salicetti et serait un de ses meurtriers.

Très impliqué dans le trafic de cigarettes dans les années 40 & 50, c'est justement d'une brouille liée à ce trafic que va naître une nouvelle très violente Vendetta, alors que le Milieu vient à peine de se remettre de la précédente.

Antoine Paolini

La contrebande de cigarettes

Avant que Naples n'en soit l'épicentre et ne devienne une des spécialités de la Camorra, ce trafic était particulièrement pratiqué par le Milieu Corso-Marseillais et la plaque tournante était le port de Tanger au Maroc qui depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale est une zone franche où l'armée Américaine voulant se débarrasser de leur surplus, brade son matériel à des hommes d'affaire ou individus un peu moins honnête créant ainsi un énorme marché noir. 

L'Europe à cette époque là manquant de tout, les cigarettes sont alors un produit très demandé et un paquet acheté à 70 Francs à Tanger est revendu 100 Francs à Marseille. Ainsi un gros chargement peut rapporter des millions de Francs aux contrebandiers. 

La technique est simple : le chargement doit partir à un certain endroit, mais avec la complicité du capitaine ou d'un membre d'équipage du bateau, la cargaison est détournée pour être revendu aux contrebandiers venu récupérer le tout en vedette, sans évidemment passer par la douane. 

Le procédé est tellement lucratif, qu'à l'instar du trafic d'héroïne quelques années plus tard, quasiment tout le Milieu Corso-Marseillais s'y met : des caïds comme Dominique Paoleschi et Paul Leca, dont les spécialités sont respectivement le proxénétisme et le braquage, ont investi dans des bateaux et sillonnent le détroit de Gibraltar pour intercepter les précieuses caisses de blondes.

Un des principaux caïds du crime organisé qui gère la contrebande de cigarettes est Jo Renucci qui est installé depuis 1952 à Casablanca. Il y gérait le trafic depuis là bas avec l'aide de Marcel Francisci et ses principaux lieutenants à Marseille étaient Dominique Venturi & Antoine Paolini. Selon certains historiens Renucci était associé dans le trafic de cigarettes en collaboration avec Charles "Lucky" Luciano qui lui était en exil à Naples. Info à prendre évidemment avec des pincettes, tant les journalistes ou historiens ont tendance à avoir une imagination débordante lorsqu'il s'agit de Luciano.

Jo Renucci

 L'affaire du Combinatie

Placido Pedemonte (aussi parfois écrit Piedimonte) est un Italo-Argentin et un de ces hommes d'affaires un peu louche en contact avec le Milieu qui est impliqué dans la contrebande de cigarettes. Un jour il vient apporter à Eliott Forrest, un ancien marine Américain installé en Europe depuis la fin de la guerre et associé à Paolini, un coup qui peut rapporter gros. Pedemonte est en charge d'une cargaison de 2500 caisses de cigarettes qu'il doit transporter avec son bateau "le Combinatie". Le plan est simple : Forrest doit suivre discrètement le bateau avec des hommes à lui, neutraliser l'équipage du Combinatie, subtiliser la cargaison pour ensuite la décharger et enfin la stocker. L'opération permettrait donc de toucher l'argent de l'assurance et de la revente.

L'opération d'abordage du Combinatie se déroule donc le 4 Octobre 1952 au large des côtes Espagnoles. Comme prévu l'équipage est ligoté, comme prévu la cargaison est déchargée sur le bateau des "pirates" nommé "L'Esme", et comme prévu les deux bateaux voguent vers l'Ile de Riou au large de Marseille où il a été convenu que la cargaison soit déchargées. Ce qui n'est en revanche pas prévu, c'est qu'en approche des côtes Française, la météo est exécrable en rend tout déchargement impossible. Il est donc décidé de décharger les caisses à Ajaccio, en Corse, beaucoup plus près. Les caisses sont réparties dans plusieurs endroits, incluant un caveau du cimetière d'Ajaccio.

Mais de retour à Tanger le Capitaine de L'Esme décide de porter plainte pour escroquerie et Venturi, Francisci, Paolini, Pedemonte & Forrest sont recherchés par la justice. Paolini, Forrest et une partie des pirates sont arrêtés quelques jours plus tard. Paolini est relâché après 2 mois de prison et lors du procès en 1956 Venturi écopera de 4 mois avec sursis, Francisci bénéficiera d'un non-lieu, quant à Forrest il sera condamné 3 ans de prison.

Eliott Forrest

La Vendetta du Combinatie

Mais sur les 35 inculpés du procès, seul 25 sont jugés. La principale raison est que entre l'arrestation des pirates et leur jugement en 1956, une très sérieuses série de règlements de comptes a frappé les protagonistes.

Il est assez difficile de savoir comment cela a commencé, mais un peu avant son arrestation, Paolini en besoin d'argent aurait commencé à écouler une partie du stock de cigarettes en Italie sans verser de commission à ses associés. Il semblerait par la suite que pendant l'incarcération de Paolini, Venturi et son associé Jean Colonna aient décidé d'écouler une partie de la cargaison de cigarettes. Ou peut être qu'il s'agit des hommes de Paolini, il est difficile de l'affirmer tant les différentes sources sont contradictoires. 

Quoiqu'il en soit, quelques jours après sa sortie de prison alors qu'il se trouve dans le quartier du Panier, Paolini est la cible d'une attaque dont il sortira indemne. Ce qui ne sera pas le cas de son ami et associé Jean Pozzo di Borgio (par ailleurs cousin des frères Venturi) qui est assassiné le 18 Juin 1954 à Marseille. Selon la presse -et donc la police- les frères Guérini sont largement soupçonner de ce coup.

Le fait que certains de ses hommes rejoignent la faction Venturi/Colonna, va définitivement faire perdre à Paolini le peu de sang froid qu'il lui reste, transformant ainsi Marseille mais aussi Ajaccio en champ de tir.

Le premier à en faire les frais est Laurent Bartoli qui est exécuté par 8 tireurs le 4 Décembre 1954 alors qu'il est en voiture à Marseille. A peut près à la même période Dominique Paoleschi, déjà un protagoniste important des Vendettas Stefani/Foata & Salicetti, est atteint de 9 balles. 

Si officiellement rien ne permet d'affirmer que Paolini soit derrière ce coup, Marie Paoleschi en était elle convaincue, surtout qu'elle a entendu que son mari avait eu des mots avec Paolini à propos de l'affaire du Combinatie. Mais comme lors de l'épisode du cimetière en 1936 lorsqu'il avait été atteint de plusieurs coup de fusils dans le ventre, Paoleschi survivra avant de mourir 12 ans plus tard en 1966 d'une cirrhose.

Dominique Paoleschi
 

Le 17 Février 1955 une rencontre est organisé entre Paolini et Jean Colonna en Corse afin de trouver un terrain d'entente. Aucune solution n'est trouvée mais rien ne laisse présager à Colonna ce qui va lui arriver par la suite. Sur le chemin du retour alors qu'il descend de sa voiture pour regagner son hôtel, 3 tireurs surgissent et font feu. Colonna arrive a esquiver en se jetant sous une voiture, mais malheureusement pour lui ses jambes dépassent et les tueurs s'écharnent dessus. Il sera amputé des deux jambes le lendemain. Quelques temps plus tard Colonna deviendra le maire du village Pila-Canale et mourra finalement au milieu des années 80.

Jean Colonna
 

Quelques jours après, le 12 Mars à Marseille, c'est au tour de Paolini d'être la cible d'une attaque alors qu'il monte dans sa voiture et cette fois Planche est sérieusement touché, notamment aux poumons. Il est transporté à l'hôpital et restera plusieurs jours dans un état critique avant d'être sorti d'affaire.

Le séjour de Paolini ne passera d'ailleurs pas inaperçu car sachant que le caïd est surveillé par des hommes de mains postés devant sa chambre d'hôpital, le chef de la Sûreté décide de se rendre sur place pour voir ce qu'il en est. Quelle ne fût pas sa surprise de trouver parmi les "gardes" Joseph "Jojo" Laurenzi, un gangster censé purger une peine de prison à Aix-en-Provence, en compagnie d'un gardien de prison et d'un autre gangster notoire, Joseph Bonfanti alias "Zézé le Tueur". Selon le gardien de prison, plutôt que de laisser Laurenzi sortir tout seul, il a préféré l'accompagner. Peut être aurait-il fallu commencer par ne pas le laisser sortir ! 

Pendant ce temps là, lendemain de la tentative de meurtre sur Paolini, son cousin Jean Tristani est abattu à Ajaccio.

La voiture de Paolini après l'attaque à son encontre

En Avril, la faction Paolini tente de répliquer en visant un nommé Jules Renucci, qui en échappera (à ma connaissance aucun lien avec Jo).

Remis de ses blessures peu de temps après, Paolini quitte Marseille où l'air devient malsain pour lui et se réfugie dans une ferme de Balagne en Corse. Ses ennemis le cherchant activement, ils kidnappent le 11 Juin un de ses proches associés Joseph Oliva et le torturent à mort, en vain, afin qu'il leur révèle la cachette de Paolini.

Eté meurtrier à Ajaccio

Le 18 Juillet à Ajaccio, 3 hommes déguisés en touristes, dégainent des armes et font feu sur le conducteur d'une voiture qui était en train de se garer. L'homme de la voiture est Jacques Colonna, le frère de Jean. Jacques n'était pas un criminel et son seul tort était d'avoir été le frère de Jean. Ce jour là se trouvait avec Jacques, son fils Jean-Baptiste Jérome qui décidera ce jour là de venger son père et deviendra dans le milieu années 80 le Parrain incontesté de la Corse du Sud jusqu'à son décès en 2006. 5 ans plus tard en 1960, Jean-Jé apprend que les tueurs de son père sont toujours vivants et finira par les exécuter.

La réplique ne se fait pas attendre et le 27 Août, François Cassegrain, un associé de Paolini, est abattu à coup de chevrotine alors qu'il se trouvait à la terrasse d'un bar. 10 jours plus tard le 6 Septembre les 2 autres frères Cassegrain, Philippe & Jean, sont également abattu. Leur cousin Pierre Coti qui se trouvait avec eux s'en sort blessé.

La fin de la Vendetta ... Ou presque.

Comme dans toute guerre des gangs, la série de meurtres freine les affaires et attire l'attention de la police. Paolini étant de plus en plus acculé, ses ennemis montent un stratagème pour se débarrasser de lui. 

Il est décidé d'approcher Alexandre "Sandre" Bustico & Marius "Meu" Salvati, deux membres du "Gang des Blouses Grises", une fameuse équipe de braqueurs originaire du quartier du Panier et proches de Paolini. Le deal est simple : Paolini étant condamné autant que ce soit eux qui se chargent du coup, sinon c'est eux qui disparaissent. D'autant plus que Bustico & Salvati seraient les tireurs du coup qui a coûté les jambes de Jean Colonna.

Et le 4 Novembre 1955, après l'avoir attiré sous un quelconque prétexte, Sandre & Meu abattent Paolini.

Marius "Meu" Salvati

Cela dit le meurtre de Paolini ne marque pas tout à fait la fin de la Vendetta. Il semble que tellement de gens étaient impliqués à venger des frères, cousins, membres de la familles ou amis, que plus personne ne savait pourquoi tout avait commencé et les règlements de compte aurait durer au moins jusqu'en 1972.

Le 12 Mars 1972 Marius Salvati est tué devant de chez lui dans le quartier du Panier alors qu'il promenait son chien, marquant définitivement la fin de cet épisode sanglant du Milieu Corse. Quand à Alexandre Bustico, il s'est fait abattre le 21 Mars 1958 par des Gendarmes à Peyrolles lors de l'attaque d'un bureau de Poste.

Conséquences

Bien avant ça, en 1956 le Maroc devient un état indépendant, mettant ainsi fin à son statut de zone franche et mettant également fin à l'âge d'or de la contrebande de cigarettes. Jo Renucci plie bagage et décède 2 ans plus tard le 5 Novembre 1958 d'un cancer dans son appartement de Paris.

La fin de la contrebande de cigarettes permet au Milieu de se lancer définitivement dans un trafic bien plus lucratif où certains individus comme François Spirito excellent déjà depuis plusieurs années : le trafic d'héroïne donnant ainsi naissance à la fameuse French Connection. 

Certains protagonistes de l'affaire du Combinatie comme Dominique Venturi ou Marcel Francisci deviendront d'ailleurs par la suite des rouages importants de la French Connection. 


English version

Antoine Paolini

Born on December 15, 1912 in Ajaccio,Corsica, Antoine Paolini, nicknamed “plank” because his thin frame was similar to a plank of wood. As a youth, he migrated to the Panier district of Marseille. Starting in 1930, he gained convictions for theft, assault and battery, and carrying prohibited weapons. As we saw in Part 1, he was already well established in organized crime, since he actively participated in the Vendetta against Salicetti which lead to his murder.

He became heavily involved in trafficking cigarettes in the 40s & 50s, and it is precisely from a falling out linked to this traffic that a new, and very violent, Vendetta was born, while the Milieu had barely recovered from the previous one.

Antoine Paolini
 

Cigarette smuggling

Before Naples became its epicenter, and it became one of the specialties of the Camorra, the traffic was particularly practiced by the Milieu Corso-Marseillais. Their hub was the port of Tangier in Morocco, which since the end of the Second World War was a free zone where the American army, wanting to get rid of their surplus, sold off its equipment to less than honest businessmen or individuals, thus creating a huge black market.

Europe was at that time lacking everything. Cigarettes were then a very popular product and a packet bought at 70 Francs in Tangier was sold for 100 Francs in Marseille. Thus a large haul could bring millions of Francs to smugglers.

The technique was simple: the cargo was due at a certain port, but with the complicity of the captain or a member of the boat's crew, the cargo was diverted to be sold to smugglers who picked up the whole thing in a speedboat, obviously without going through customs.

The process was so lucrative that, like heroin trafficking a few years later, almost the entire Corso-Marseillais community got involved: bosses like Dominique Paoleschi and Paul Leca, whose specialties were pimping and robbery respectively, invested in boats and crisscrossed the Strait of Gibraltar to intercept the precious cases of blondes [French slang for cigarettes].

One of the main bosses of organized crime who engaged in cigarette smuggling was Jo Renucci, who had been living in Casablanca since 1952. He managed the traffic from there with the help of Marcel Francisci, and his main lieutenants in Marseille were Dominique Venturi & Antoine Paolini. According to some historians Renucci was associated in the traffic of cigarettes in collaboration with Charles "Lucky" Luciano who was in exile in Naples. Info obviously to be taken with a grain of salt, as journalists and historians tend to have an overflowing imagination when it comes to Luciano.

Jo Renucci
 

The Combinatie affair

Placido Pedemonte (also sometimes spelled Piedimonte) was an Italo-Argentinian and one of those less than honest businessmen in contact with the Milieu who was involved in the smuggling of cigarettes. One day he brought Eliott Forrest, a former American marine installed in Europe since the end of the war and associated with Paolini, a plan which could pay off big. Pedemonte was in charge of a load of 2500 cases of cigarettes which he must transport with his boat "the Combinatie". The plan was simple: Forrest wuld discreetly follow the boat with men of his own, neutralize the crew of the Combinatie, steal the cargo, unload it and finally store it. The plan would allow them to receive both the money from the insurance, and the resale.

The Combinatie job took place on October 4, 1952 off the Spanish coast. As planned the crew was tied up, as planned the cargo was unloaded on the "pirates" boat named "L'Esme", and as planned the two boats sailed to the Ile de Riou off Marseille where it was agreed the cargo was to be unloaded. What was not expected, however, was that approaching the French coast, the weather was terrible, making the unloading impossible. It was then decided to unload the crates in Ajaccio, in Corsica, which was much closer. The crates were stashed in several places, including a vault in the cemetery of Ajaccio.

But back in Tangier, the Captain of the L'Esme decided to file a complaint for fraud and Venturi, Francisci, Paolini, Pedemonte & Forrest were wanted by the police. Paolini, Forrest and some of the pirates were arrested a few days later. Paolini was released after 2 months in prison and during the trial in 1956 Venturi received a 4-month suspended sentence, Francisci was dismissed, while Forrest was sentenced to 3 years in prison.

Eliott Forrest

 The Vendetta of the Combinatie

But of the 35 defendants in the trial, only 25 were sentenced. The main reason was that between the arrest of the pirates and their sentencing in 1956, a very severe series of score settling struck the protagonists.

It is quite difficult to know how it started, but shortly before his arrest Paolini, in need of money, allegedly began selling off part of the stock of cigarettes in Italy without splitting the profits with his associates. It would subsequently appear that during Paolini's incarceration, Venturi and his associate Jean Colonna decided to sell part of the load of cigarettes. Or maybe it's Paolini's men, it's hard to say as the different sources contradict each other.

Be that as it may, a few days after his release from prison in the Panier district, Paolini was targeted, but was unscathed . This, however, was not the case for his friend and associate Jean Pozzo di Borgio (also a cousin of the Venturi brothers), who was assassinated on June 18, 1954 in Marseille. According to the press - and therefore the police - the Guérini brothers were widely suspected of being behind the killing.

The fact that some of his men joined the Venturi/Colonna faction definitely caused Paolini to lose the little cool he had left, thus transforming Marseille, and Ajaccio into a shooting gallery.

The first to pay the price was Laurent Bartoli, who was executed by 8 shooters on December 4, 1954 while driving through Marseille. Around the same time, Dominique Paoleschi, already an important protagonist of the Stefani/Foata & Salicetti Vendettas, was hit with 9 bullets.

While officially there was nothing to prove that Paolini is behind this coup, Marie Paoleschi was convinced of it, especially since she heard that her husband had had words with Paolini about the Combinatie affair. But as during the episode of the cemetery in 1936 when he was hit by several gunshots in the stomach, Paoleschi survived before dying 12 years later in 1966 of cirrhosis.

Dominique Paoleschi
 

On February 17, 1955 a meeting was organized between Paolini and Jean Colonna in Corsica in order to find some common ground. While there was no solution to be found, nothing suggested to Colonna what would happen to him afterwards. On the way back as he got out of his car to return to his hotel, 3 shooters appeared and opened fire. Colonna managed to dodge by throwing himself under a car, but unfortunately for him his legs protruded out, and the killers shot at them. He had both legs amputated the next day. Some time later Colonna Became the mayor of the village of Pila-Canale, and finally died in the mid-1980s.

Jean Colonna

A few days later, on March 12 in Marseille, it was Paolini's turn to be the target while he got into his car, and this time Planche was seriously injured, particularly in the lungs. He was taken to hospital and remained in critical condition for several days before being released.

Paolini's stay did not go unnoticed because knowing that the boss was being watched by henchmen posted in front of his hospital room, the head of the Sûreté(a French Police unit), decided to go and see what was up. It was his surprise to find among the "guards" Joseph "Jojo" Laurenzi, a gangster supposed to be serving a prison sentence in Aix-en-Provence, who was in the company of a prison guard and another notorious gangster, Joseph Bonfanti alias "Zézé the Killer". According to the prison guard, rather than letting Laurenzi go out alone, he preferred to accompany him. Maybe he should have started by not letting him out!

In the meantime, the day after the attempted murder of Paolini, his cousin Jean Tristani was shot in Ajaccio.

Paolini's car after the attack on him
 

In April, the Paolini faction tried to retaliate by targeting a man named Jules Renucci, who escaped (to my knowledge no link with Jo).

Recovered from his wounds shortly after, Paolini left Marseilles, where the air was unhealthy for him, and took refuge in a farm in Balagne in Corsica. His enemies, still actively seeking him, on June 11 they kidnapped one of his close associates Joseph Oliva and tortured him to death, in vain, to reveal Paolini's hiding place.

Deadly summer in Ajaccio

On July 18 in Ajaccio, 3 men disguised as tourists drew weapons and fired on the driver of a car as he attempted to park. The man in the car was Jacques Colonna, Jean's brother. Jacques was not a criminal, his only fault being Jean's brother. With Jacques that day was his son Jean-Baptiste Jérome, who decided that day to avenge his father, became in the mid-80s the undisputed Godfather of Southern Corsica until his death in 2006. 5 years later in 1960, Jean-Jé learned that his father's killers were still alive and would eventually execute them.

The reply was not long in coming, and on August 27, François Cassegrain, an associate of Paolini, was shot dead with buckshot while he was on the terrace of a bar. 10 days later on September 6, the other 2 Cassegrain brothers, Philippe & Jean, were also killed. Their cousin Pierre Coti who was with them is injured.

The end of the Vendetta... Or almost

As in any gang war, the series of murders drags down business and attracts the attention of the police. Paolini being increasingly cornered, his enemies mounted a scheme to get rid of him.

It was decided to approach Alexandre "Sandre" Bustico & Marius "Meu" Salvati, two members of the "Gang des Blouses Grises", a famous team of robbers from the Panier district and close to Paolini. The deal was simple: Paolini was condemned as much as they are, so they should be the ones to take him out, otherwise they disappear. Especially since Bustico & Salvati were the shooters that cost Jean Colonna's legs.

And on November 4, 1955, after having lured him under a false pretext, Sandre & Meu killed Paolini.

Marius "Meu" Salvati
 

That said, the murder of Paolini did not quite mark the end of the Vendetta. It seems that so many people were involved in avenging brothers, cousins, family members or friends that no one knew why it all started and the settling of scores would last at least until 1972.

March 12, 1972 Marius Salvati was killed in front of his home in the Panier district while he was walking his dog, definitively marking the end of this bloody episode of the Corsican Milieu. As for Alexandre Bustico, he was shot down in a post office on March 21, 1958 by Gendarmes.

Consequences

Long before that, in 1956 Morocco became an independent state, thus ending its status as a free zone and ending the golden age of cigarette smuggling. Jo Renucci packed up and died 2 years later on November 5, 1958 from cancer in his Paris apartment.

The end of cigarette smuggling allowed the Milieu to definitively embark on a much more lucrative traffic, where certain individuals like François Spirito had already excelled for several years: heroin trafficking, thus giving birth to the famous French Connection.

Certain protagonists of the Combinatie affair, such as Dominique Venturi or Marcel Francisci, would later become important cogs in the French Connection.




 

 



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