Les connexions des affaires des "Pères Tranquilles" (1963) et de la "French Sicilian Connection" (1986)
En octobre 1963, les polices Françaises et Américaines arrêtent à Marseille et New York 5 individus âgés d'une soixantaine d'années. Les 5 "pères tranquilles", comme ils seront surnommés plus tard par la presse, sont inculpés pour avoir tenté d'introduire 30 kilos d'héroïne pure aux Etats-Unis.
En janvier 1986, les polices Française, Américaines et Italiennes arrêtent entre Marseille, San Jose & la Sicile 18 personnes soupçonnés d'avoir fait passer aux Etats-Unis plusieurs centaines de kilos d'héroïne. L'affaire sera surnommée la "French Sicilian Connection" ou le "Pizza Connection" du fait des noms et origines des principaux protagonistes, mais également du fait qu'elle représente l'un des volets Marseillais de la filière du même nom.
Le point commun de ces deux affaires, en plus d'un schéma quasi identique, et qu'elle implique les mêmes individus: les familles Piazza de Misilmeri/Marseille et Adragna de Alcamo/Pittsburgh/San Jose
Les pères tranquilles de la drogue
Pietro Piazza est né en 1903 à Misilmeri, une ville de Sicile située dans la province de Palerme. Eugène Saccomano dans son livre "Bandit à Marseille" rapporte que Piazza a émigré à Marseille en 1939 après avoir servi dans les "Legione di Garibaldi".
On ne sait pas grand chose après cela à part qu'il est le propriétaire du restaurant "La Galiote" situé dans le quartier du Vieux-Port de Marseille. Pour tout dire on ne sait pas grand chose non plus des autres protagonistes de l'affaire, à part pour Charles Vincileoni, qui est sans aucun doute le leader des "pères tranquilles".
Et pourtant comme nous allons le voir, c'est bien Piazza qui, avec bien entendu Vincileoni, est bien le plus "connecté" du groupe.
Né à Valle-di-Mezzana, Corse-du-Sud, Vincileoni est ce que l'on appelle ici un caïd. Il est notamment connu pour avoir été l'un des deux cerveaux le célèbre "Vol des bijoux de la Bégum" le 3 août 1949 (l'autre étant Paul Leca, né dans le même village que Vincileoni). Poursuivi avec 11 autres coaccusés il est l'un des deux acquittés dans cette affaire.
Vincileoni est également l'un des poids lourd Marseillais dans le trafic de drogue. En 1939 il est impliqué dans une affaire d'envoi de 2 kilos d'héroïne en direction des USA. La cargaison était supposé être réceptionnée par deux de ses amis à New York, Jean Jehan & Jean David.
Ces deux derniers ont fui pour l'Amérique en 1937 pour éviter des poursuites pour un meurtres dont ils étaient les suspects. Vincileoni aurait également habité les Etats-Unis avant de s'en faire expulser.
Jehan fera d'ailleurs parler de lui un peu avant l'affaire des "pères tranquilles"en 1962 dans l'affaire "Angelvin" qui inspirera le livre et le film "The French Connection".
Intéressant de noter qu'au moment de l'affaire de 1938 Vincileoni habitait rue Mansard à Paris ce qui le connecte directement avec les frères Mancuso d'Alcamo (selon certaines rumeurs il est l'auteur du meurtre de Armand Alessandrini & d'Antoine Zirano dont il est fait mention dans l'article sur les frères Mancuso)
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Charles Vincileoni en 1953 |
En apparence retiré des affaires après l'affaire de la Bégum, Vincileoni tient avec son frère Jean un bar à Marseille, "La Daurade" situé tout comme l'établissement de Piazza dans le quartier du Vieux-Port. Le bar est notoirement fréquenté par d'autres caïds, notamment les frères Aranci qui sont réputés comme étant eux aussi des poids lourds dans le trafic d'héroïne.
Ces derniers arrêtés en octobre 1960 dirigeaient l'une des quatre principales filières d'envoi d'héroïne vers les Etats-Unis ce qui indique aux enquêteurs que Vincileoni n'est peut être pas tout à fait retiré des affaires. Il est donc placé sous surveillance policière à partir d'avril 1962.
Après plusieurs tentatives des policiers d'épingler Vincileoni, leurs efforts sont récompensé en septembre 1963. Les policiers qui ont pris en filatures certains individus liés à Vincileoni remarquent une réunion chez un dénommé Paul Stefani, 57 ans. Les autres individus présents sont Vincileoni, 62 ans, Pietro Piazza, 63 ans, Toussaint Carbuccia, 65 ans, et un dénommé Mathieu Franceschi, 64 ans.
Il n'en faut pas plus à la police pour deviner que quelque chose se prépare et les 5 individus sont placés sous constante surveillance.
Les choses bougent quelques jours plus tard quand Vincileoni prend un train en direction de Paris afin prendre un avion à destination de Montréal. Piazza quant à lui prend un bateau pour se rendre à New York. Les policiers Français avertissent immédiatement leurs homologues du FBN en France qui eux même avertissent leurs collègues Américains. Les 2 Marseillais sont placés sous la surveillance des agents Gabriel Dukas & James D. Hunt.
Piazza arrive à New York le 2 octobre. Il est accueilli par un dénommé Thomas Borghese habitant dans le New Jersey et semble-t-il cousin de Piazza, et surtout par George Adragna, habitant Monongahela, Pennsylvanie. (selon les 2 agents, Borghese serait un shériff honoraire dans le New Jersey)
Adragna en plus d'être le beau-frère de Piazza n'est pas n'importe qui puisqu'il est un membre de la Famille de Pittsburgh. Accessoirement il est originaire d'Alcamo, tout les comme les frères Mancuso mentionnés précédemment, ce qui nous fait encore une belle connexions entre des mafiosi d'Alcamo et des truands Français impliqués dans le trafic de drogue.
Selon les 2 agents du FBN, Piazza aurait également rencontré à New York des membres de la famille Lo Cascio, vraisemblablement des parents de femme d'Adragna, Rose, née Lo Cascio
Piazza, Adragna & Borghese sont rejoint un peu plus tard par un dénommé Thomas Bova un autre beau-frère de Piazza.
Le lendemain, Piazza & Vincileoni qui est entre-temps arrivé à New York via Montréal, sont repérés à l'angle de 52ème rue et de la 8ème avenue. La rencontre aurait duré une demie heure.
Le 4 octobre, Piazza & Adragna partent plusieurs jours pour Pittsburgh. Piazza part ensuite pour l'Italie le 9. A son retour il sera accueilli par la police Française.
Car entre-temps les choses ont également bougées à Marseille. Stefani & Carbuccia sont repérés avec Franceschi qui prend un train de nuit en direction de Paris. Il est accueilli le lendemain matin à la gare ferroviaire de Lyon (qui malgré son nom se trouve à Paris) avec 2 valises contenant 30 kilos d'héroïne, pour une valeur de 2 millions de dollars.
Au moment de prendre le train Franceschi était sans bagages, ce qui implique qu'un autre complice avait glissé au préalable les deux valises dans le train. Il est impossible que ce soit Stefani & Carbuccia car ils à ce moment ils étaient sous surveillance, surveillance qu'ils avaient d'ailleurs repérés juste avant la rencontre avec Franceschi.
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Mathieu Franceschi, le porteur des valises |
Stefani et Carbuccia sont arrêtés dans la foulée à Marseille. Vincileoni est arrêté par le FBN le 3 octobre, juste après sa rencontre avec Piazza. Selon lui il venait aux USA pour rendre visite à sa belle-mère, Mme Reuter qui était malade (détail amusant, selon l'agent Hunt qui était en charge de la surveillance de Vincileoni la belle-mère en question ne semblait pas être une grande admiratrice de son gendre)
Le 5 octobre Vincileoni est expulsé vers la France et est arrêté. Le même sort attend Piazza qui est arrêté pour le même motif dès son retour d'Italie le 16 novembre.
Le procès des 5 "pères tranquilles" s'ouvre le 1er mars à Marseille et tous nient les faits malgré les preuves accumulées contre eux. Extrait d'un dialogue entre Francheschi et le Président Trousselot:
-Mathieu Franceschi: Je cherchais un emploi pour arrondir ma pension. Un jour, j'ai rencontré "Arcachan", une connaissance de longue date. II m'a proposé pour me dépanner de transporter contre huit cents francs deux valises à Paris où des gens viendraient me les prendre. J'ignorais ce qu'elles contenaient.
-Président Trousselot: Et vous ne vous êtes pas posé de question sur ce que vous transportiez. Par les temps qui courent, ça pouvait être du plastic! [note: à ce moment là, la France est victime d'attentats venant de l'organisation terroriste OAS]
-Mathieu Franceschi: Eh oui, vous avez raison, Monsieur le Président, ça aurait pu être du plastic et j'aurais pu faire sauter le train et moi avec. Non, vraiment, j'ai été trop confiant.
-Président Trousselot: Alors, comme ça, vous avez suivi tout bêtement les consignes qu'on vous avait données?
-Mathieu Franceschi: Oui, tout bêtement
Système de défense similaire de la part de Vincileoni et Piazza qui nient carrément s'être rencontrés à New York. D'ailleurs Vincileoni n'était là que pour rendre visite à sa belle-mère.
Le verdict est rendu le 4 avril: Vincileoni, Piazza & Stefani sont condamnés à 5 ans de prisons, Franceschi à 3 ans et Carbuccia prend 3 ans avec sursis. Le "Arcachan" nommé par Franceschi, si il a existé, n'a jamais été identifié.
Il n'est pas clair de qu'il advient des 4 autres, mais il semble que Pietro Piazza soit décédé pendant sa détention.
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Paul Stefani |
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Stefani, Franceschi, Carbuccia et les 2 valises |
La French Sicilian Connection
Né en 1933 à Misilmeri, Mariano "Mario" Piazza est le fils de Pietro. Tout comme son père, Mariano est restaurateur et est propriétaire d'une pizzeria sobrement nommée "Chez Mario" située place Thiars. Mais en plus de la restauration, il semblerait que Piazza s'adonne comme son père au trafic de drogue et fréquente les mêmes individus.
Il n'est pas connu à quel moment Piazza a commencé à être impliqué dans le trafic de drogue, mais selon un ancien membre de la 'ndrangheta devenu pentito, Piazza avait dans les années 1970 une raffinerie d'héroïne où était associés Domenico Calabrese & Francesco Morabito, 2 membres de la 'ndrangheta actifs aux alentours de Toulon. Selon l'informateur le labo n'a jamais été découvert et c'est le chimiste André Bousquet qui était en charge de la transformation de morphine base en héroïne. [source pour ce point précis "Riviera Nostra" de Jean-Michel Verne, pages 203-204].
En avril 1980 Piazza et l'un de ses amis Rodolfo Di Pisa auraient d'ailleurs été repéré par la police dans le bar "a Rotonde" à Aix-en-Provence en compagnie d'André Bousquet [source pour ce point précis "L'anti-drogue" de Bernard de Villardière & Vincent Nouzille page 236]
Piazza est également réputé comme un des principaux associés de Paul Mondoloni. Né le 27 septembre 1916 à Sartène, Haute-Corse, Mondoloni est dans les années 1970/1980, l'un (le?) des personnages les plus respectés du crime organisé à Marseille.
Il est entrée dans le Milieu par la grande porte en ayant participé aux braquage des bijoux de la Bégum en 1949. Il aurait d'ailleurs exécuter Roger Senanedj, l'un des braqueurs devenu un peu trop gênant, à la demande de Vincileoni & Leca.
Arrêté puis libéré sous caution il prend ensuite la fuite en direction de Montréal où il va devenir l'un des principaux acteurs de la French Connection. Entre autres affaires, il a notamment été impliqué en 1955 dans celle du "Saint-Malo" où 14 kilos d'héroïne sont saisis à Montréal.
De retour à Marseille en 1957 il purge 2 ans et il est toujours soupçonné d'être impliqué dans le trafic de drogue ce qui lui vaut d'être de nouveau arrêté en 1967 avant d'être rapidement relâché fautes de preuves. Il est toutefois soupçonné d'avoir fait envoyer entre 1962 et 1967 l'équivalent de 10 tonnes d'héroïne aux USA...
Avant ce retour en France, Mondoloni a donc été actif à Montréal mais aussi à Cuba et au Mexique ce qui lui permet de bénéficier d'un important carnet d'adresses de mafiosi internationaux. Citons entre autre Joseph Bonanno et Carmine Galante de New York, les frères Cotroni et Lucien Rivard de Montréal, Jorge Moreno Chauvet de Mexico ou encore Santo Trafficante de Tampa.
Au tournant des années 1980 il est principalement actif dans le monde trouble des casinos mais de par son aura et son statut de "Juge de Paix" il sert d'arbitre dans différentes disputes et arrive à réunir sous bannière différents gangsters pour monter des opérations d'envergure. C'est le cas de l'Opération Phoenix et du volet de la Pizza Connection qui nous intéresse ici.
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Paul Mondoloni |
A l'instar de l'Opération Phoenix, Mondoloni n'est pas directement impliqué dans cette affaire-ci, il se contente (bien évidemment contre un pourcentage) de faire profiter de ses connexions à l'international et réunir sous sa bannière les personnes adéquat pour la mener.
Si Mario Piazza est le principal financier de l'affaire, il est également en charge d'organiser la filière. C'est André "le Panzone" Manoukian, un ami de Mondolini d'origine Libanaise également propriétaire d'une brasserie dans le quartier de l'Opéra, qui est en charge de l'importation de la morphine base et des envois d'héroïne en vers des USA (le laboratoire n'a jamais été trouvé et le ou les chimistes n'ont jamais été identifiés).
L'affaire va commencer à se corser pour les trafiquants quand en décembre 1984 le consulat Américain de Marseille prévient la brigade des stupéfiants que Rodolfo "Aldo" Di Pisa a prévu de se rendre très prochainement à New York.
Propriétaire d'une biscuiterie "la Biscuiterie de Provence", Di Pisa est tout comme Piazza originaire de Misilmeri. Il est aussi un parent de Calcedonio Di Pisa, membre fondateur de la Cupola tué le 22 décembre 1962 lors de la "Première Guerre de la Mafia".
Di Pisa arrive à New York le 14 décembre. Placé sous surveillance de la DEA il est notamment repéré en réunion devant la cathédrale St Patrick avec Giuseppe Scarpulla, Frederick DeVito & Bernard Benhamou. Originaire de Misilmeri, Scarpulla est un fonctionnaire retraité de la ville de Palerme et est marié avec la soeur de Mariano Piazza, Girolama. De Vito, cousin de Scarpulla, est est un mafieux de New York connecté à un autre mafieux du Queens, Giuseppe Gaglia. Quant à Benhamou, il est un Franco-Israélien en charge des passeurs.
Après quelques jours, Di Pisa reprend un vol pour Marseille. Il a dans ses bagages une valise à double fond que les agents de la DEA ont intercepté avant son embarquement avant de la restituer pour ne pas éveiller les soupçons des trafiquants. Ils y trouvent 75.000 dollars et décèlent à l'intérieur des traces d'héroïne.
Selon les enquêteurs, les billets proviennent d'une succursale de la Barclay's Bank dont le directeur, Michaell Zuckermann, est soupçonné d'avoir blanchi pas loin de 2 millions de dollars dans le cadre de la Pizza Connection. Ce réseau de blanchiment s'étendait notamment du Canada au Venezuela (ce qui fait forcément penser aux clan Caruana-Cuntrera & Rizzuto ...). Zuckermann a été licencié en douce par ses employeurs quelques temps après.
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Scarpulla, Di Pisa & Benhamou. Tout à gauche un agent de la DEA |
Les efforts de la police vont payer le 15 janvier 1985 quand 6 kilos d'héroïne sont saisis à Port Everglades, Floride. Rafel Kadosh & Israel Saadia, 2 marins Israéliens du "Zim Marseille" sont arrêtés.
L'enquête démontrera que Di Pisa, un autre Français nommé Michel Kasparian et un Sicilien officiellement marchand de textiles nommé Giovanni Lo Cascio devaient récupérer la drogue en Floride mais sont repartis en direction du New Jersey à la suite de l'arrestation des deux Israéliens.
Il est établi que le bateau en partance d'Israël avait fait des escales en Espagne, France et en Italie avant d'arriver à Port Everglades. La valeur marchande de l'héroïne saisie est de 1.6 millions de dollars, ce qui va causer certains problèmes à la filière car les trafiquants sont mis sur écoute et les enquêteurs interceptent la plupart de leurs conversation, ce qui permet d'identifier la plupart des protagonistes.
Des appels de Piazza révèlent notamment qu'après la saisie de Port Everglades les Américains sont furieux et qu'il doit organiser de nouveaux envois rapidement pour rattraper le coup. Un appel intercepté entre lui et sa femme indique qu'elle lui demande d'effectuer le paiement de la livraison, ce qu'il ne peut pas faire car le "conseil d'administration de l'hôpital" ne lui permet pas de le faire. Cet appel permettra au juge Falcone de confirmer que la Cosa Nostra Sicilienne ne peut pas interférer directement dans les affaires de leurs homologues Américains.
Un appel de Di Pisa en direction d'une cabine de NY du même genre est intercepté. Di Pisa demande à Scarpulla de demander à De Vito une avance de 400.000 dollars pour une livraison de 6 kilos d'héroïne.
Les appels permettent également d'identifier une vieille connaissance car plusieurs appels sont passés à San Jose où vit désormais George & Rose Adragna. Le couple Adragna, également mis sur écoute, est identifié comme étant les principaux intermédiaires entre les Américains et les Français & Italiens.
De Vito aurait demandé l'argent aux Adragna qui auraient assurés à leurs "cousins" Italiens que l'argent leurs seraient bien reversé (selon les enquêteurs il semblerait toutefois que l'argent ne soit jamais arrivé à destination) .
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Rose & George Adragna |
Après 1 an d'enquête, les polices Françaises, Américaines et Italiennes décident de procéder aux arrestations le 15 janvier 1986. Un total de 19 individus sont ainsi arrêtés dont Mariano Piazza et son cousin du même nom, Rodolfo Di Pisa, Michel Kasparian André Manoukian & Félix Barnier (un truand Lyonnais ancien de la French Connection) à Marseille, Giuseppe Scarpulla, Giovanni Lo Cascio, Silvana Mirra & Rosario Capone Cali en Sicile & George et Rose Adragna à San Jose.
Bernard Benhamou a quant à lui été arrêté quelques mois plus tôt à Paris en possession de 2 kilos d'héroïne en provenance du Pakistan.
Absence notable, celle de Paul Mondoloni qui a été assassiné pour d'obscures raisons non-liées à cette affaire le 29 juillet 1985 à Marseille alors qu'il sortait du bar "les Danaïdes".
Selon le juge Giovanni Falcone qui est venu à Marseille pour épauler son homologue le juge Michel Debacq en charge de l'affaire de la "Pizza Connection", Mondoloni était également dans son viseur et que selon lui, Mondoloni était vraisemblablement l'un (le?) des représentants de Cosa Nostra en France.
L'une des raisons de la visite du juge Falcone à Marseille est qu'il souhaite auditionner les cousins Piazza et Rodolfo Di Pisa, ce que ces derniers refusent.
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le juge Falcone à Marseille |
En décembre 1988, à l'issue du procès de Marseille, André Manoukian est condamné à 18 ans de prison. Mariano Piazza & Rodolfo Di Pisa à 16 ans. Bernard Benhamou, en fuite, est condamné à 15 ans par contumace. Félix Barnier prend 14 ans. Joseph Regwan (Israélien) 13 ans, Joseph el Malen (Israélien) 12 ans, Iraj Sadeghi (Iranien) 10 ans, Joseph Ansellem (originaire d'Oran, Algérie) 9 ans et Albert Aouizerat ( Israël ) 4 ans. Mariano Piazza (le cousin) est acquitté.
Croquis de Mario Piazza & Rodolfo Di Pisa lors du procès de 1988 (crédit) |
A l'issue du procès Italien, Giuseppe Scarpulla & Giovanni Lo Cascio sont dans un premier temps condamné respectivement à 16 et 10 ans de prison avant d'être acquittés en janvier 1989 pour vice de procédure. (il semblerait que Rosario Capone Cali & Silvana Mirra n'aient finalement pas été poursuivis)
Quant aux Américains c'est un peu plus compliqué. Il ne semble pas que Giuseppe Gaglia & Frederick De Vito aient été jugés. George Adragna est décédé d'une crise cardiaque en juin 1987. Une demande d'extradition vers l'Italie a été demandé à l'encontre de Rose Adragna, mais il ne semble pas qu'elle ait été extradé.
Au final, malgré "l'incident de parcours" de Port Everglades, les autorités estiment que la filière Piazza/Adragna a envoyé entre 1983 et 1986 40 kilos par mois d'héroïne pure au Etats-Unis.
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